Call Me By Her Name [CMBYN Fanfiction]

La pomme de la Discorde

Tout le monde rit à table quand soudain, Edmund arrive dans le jardin. Les parents étaient assis à chacun des bouts de la table. Elio et Carlotta étaient côte à côte et Damiano, ami d'Elio et étudiant en littérature, était à côté de la place libre qui était réservée pour Powell. C'était un jeune brun svelte aux yeux gris perçants qui avait brièvement prit connaissance du nouvel assistant.

— Ah! Le voilà ! s'exclama Monsieur Perlman en le voyant.

— C'est donc lui le photographe britannique avec lequel vous m'avez trompé, Samuel ? plaisante Damiano.

— Il faut croire que ses standards ont baissé... souffle Elio entre deux fausses quintes de toux.

— Ne dis pas ça... fit Annella Perlman. Tu sais très bien que c'est notre habitude de faire venir des étudiants à la maison pour l'été.

— Damiano est étudiant, rappelle son fils.

— Mais est-il étudiant en histoire des arts ? questionne Carlotta.

— Elle a raison, confirme le principal intéressé. Et puis la photographie n'est qu'un loisir pour lequel je suis doué, Elio. Ton père a besoin d'un professionnel.

Elio souffle et croise le regard de défi lancé par Edmund. Il répond par des yeux exaspérés et sert un peu de salade à sa mère et à Carlotta. Au moment où il finit de remplir l'assiette de son invitée et qu'il dépose les couverts de service, le jeune homme sent une main sur son genou. Il tourne alors sa tête en direction de sa voisine. Les jambes de cette dernière étaient croisées et touchaient presque la jambe de l'italien. Mais elle ne regardait pas ce dernier et commençait à entamer son assiette.

Troublé, il feint de s'intéresser à la conversation entamée par Damiano et découvre le sourire amusé de sa mère. Elle était assise assez près de lui donc il lui était possible de voir le moindre fait et geste. Aussitôt, la main de Carly quitte son genou et va dégager une mèche de cheveux derrière son oreille.

•
•
•
•
•
•
•

Est-ce qu'elle sait que je n'aime pas trop Edmund ?

Je pense qu'elle a dû le remarquer à la façon dont je l'ai regardé. En tous cas, j'avoue que ça fait assez bizarre. Elle ne m'a touché que ce matin, après ma petite altercation avec Papa. Elle tenait ma main, mais à moitié. Comme un enfant. Je ne l'avais pas remarqué au début pourtant...

Son allure de jeune fille modèle se mariait bien à son tempérament saint et presque farouche. J'aimais bien la voir manger en parlant un italien coloré par son accent franco-anglais hispanique. Elle. L'appeler "elle" devrait être un péché. Ce n'est pas seulement "elle". Je le sais sans le savoir encore. Ce n'est pas seulement "elle", car c'est Carlotta. Pourtant... Qu'est-ce qui m'arrive ? Je ne sais pas vraiment pourquoi mais j'ai le même pressentiment qu'après avoir rencontré Oliver. Ce fort sentiment de peur mêlé à l'angoisse.

Au fond de moi, je savais que cet été ne serait pas le même sans elle. Pourquoi ? Parce que c'est elle mon été. Elle est censée éclairer une partie de moi que je ne connais pas encore, comme Oliver. Sinon à quoi cela me servirait de ressentir toute cette peur et cette angoisse ?

Ou bien peut-être que j'en attends un peu trop d'elle...

— Vraiment ? demanda Carly avec admiration. J'aurais dû m'en douter avec votre prénom mais je ne pensais pas que vous veniez de l'Est...

— Oh non, seulement mon père et mes trois grand frères ! répond le nouveau venu. Eux sont 100% polonais et hollandais alors que moi je suis issu du charmant mélange entre l'aristocratie anglaise et la bourgeoisie d'Amsterdam et Cracovie. Toutefois, je pense que mon père a dû se rendre compte que je ne suivrai jamais ses traces de "riche gentilhomme" quand je suis rentrée à 5h du matin un dimanche après une exposition de Brösz...