— Ou bien Medmund ? Lequel tu préfères ? demande Marzia.
— Celui que tu aimes le plus, dis-je en lui baisant le front.
Je fume ma cigarette en la prenant dans mes bras comme nous le faisions souvent depuis une semaine. J'aimais la sensation que me procurait une nuit d'amour avec Marzia... Mais ensuite je repense à ce que j'ai dit à Elio. J'ai fais l'erreur de l'envoyer profiter de Carly pendant que je couchais avec leur meilleure amie qui était belle, intellectuelle, une fille bien... Mais qui n'avait pas la sensibilité artistique, le zèle, la tendresse, le secret délicat et presque souvent dévoilé sans pouvoir toutefois l'atteindre de Mademoiselle Mayers.
Marzia touche mon sexe et je ne sais pas comment lui dire que ce ne sont pas pour ses seins qu'il se dresse mais pour le léger décolleté du cardigan violet pastel de Carlotta. Elle a déjà peur de me perdre car elle a dû perdre quelqu'un ou quelque chose dans le passé et le gentleman que je suis veut l'aider à se soulager et se sentir aimée mais c'est me mentir. Après tout, tromper mentalement la fille que l'on fréquente n'est pas si gentleman que ça...
— À quoi tu penses ? questionne-t-elle soudain.
— Je ne comprends pas le français, Marzy.
— Je te demandais ce à quoi tu pensais.
— Rien. Je réfléchissais à mes photos de cet après-midi. Il faut que j'aille en ville demain pour acheter un nouvel objectif et des pellicules supplémentaires, c'est tout.
— Je t'accompagne alors ! s'exclame-t-elle en souriant.
— Non, tu devrais rester ici et attendre que je revienne. On se fera une petite soirée avant de partir avec Elio, Carly et les autres.
— Ah... J'avais oublié le date. On est obligés d'y aller ? Je veux rester seule avec toi...
— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as peur d'Elio maintenant ? ricanai-je.
— Non, c'est Carlotta le problème. Elle est toujours dans les parages.
— C'est l'invitée d'Elio et aussi sa copine... Tu peux pas y faire grand chose. En plus, elle est gentille et attentionnée et je suis sûr que si tu discutais un peu plus...
— Je discute avec elle depuis son arrivée et elle ne parle que de Chopin, Rembrandt, de la mort de Simone de Beauvoir qui l'a apparemment ébranlée de toutes parts... énumera-t-elle avec un ton méchant et moqueur. Elle est ennuyeuse à chier ! C'est une version féminine d'Elio mais sans le sens de l'humour!
— Ne parle pas d'elle comme ça, elle a vécu recluse chez elle ces dernières années ce n'est pas de sa faute...
— Parce que tu la défends en plus ? Mais depuis quand c'est un délit de donner son opinion sur quelqu'un ?
— Donner son opinion sur le racisme ou l'antisémitisme c'est correct. Insulter ouvertement une fille qui est allée en internat et qui a été harcelée après la mort de sa mère qui s'est suicidée en disant qu'elle est "ennuyeuse à chier" alors qu'elle a juste des centres d'intérêts proches de ceux d'Elio, c'est not fucking correct, lui dis-je droit dans les yeux.
Marzia me regarde avec culpabilité puis se redresse, se tourne et reste assise nue sur le bord du lit. La couverture ne couvrait que le devant de son corps, je ne voyais que son carré brun, son dos et la raie de ses fesses.
— Marzia... Tu es jalouse d'elle ? Parce que tu n'as pas réussi à avoir Elio mais elle, si ?
— Elle n'a rien de mieux que moi. Elle est moche, elle a un visage totalement banal et pas du tout attirant... Elle a de la graisse dans le dos, des énormes vergetures sur les fesses et un grain de beauté mal placé au coin de la bouche, on dirait un insecte !
— Marzy...
— Oui, je suis jalouse ! crie-t-elle en pleurant.
Mon égo en prend un coup. J'accuse la réaction et m'approche d'elle en disant :
— Carlotta ne t'as rien fait de mal et je pense que c'est ce qui te frustre le plus dans cette histoire. J'ai compris ce que tu ressentais. Je sais que c'est dur d'avoir des sentiments pour quelqu'un que tu n'auras jamais et même si je ne deviens qu'une consolation pour l'été, je veux bien t'aider à surmonter ça... Mais il faut qu'on le fasse ensemble, d'accord ?
— Je veux bien mais elle m'a quand-même fait du mal...
— Quoi ?
— Elle n'est pas venu à ma fête lors de son arrivée et tout le monde était là... Elle aurait dû ramener son petit cul vergeturé chez moi pour que j'apprenne à la connaître...
On rigole et elle renifle. Je la serre dans mes bras et sans savoir pourquoi, moi qui pensais à Carlotta, je me mis à sentir une petite vague de chaleur me traverser quand je pris Marzia dans mes bras. Pas du désir mais quelque chose qui vint arroser mon cœur d'un peu de présence...
Et j'aimais ça...
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Call Me By Her Name [CMBYN Fanfiction]
Fanfiction"Si tu aimes vraiment cette fille autant que tu m'aimes, Elio... Appelle-moi par son nom. Remplace mon nom par le sien : appelle-moi par son nom." Été 1986. Elio est devenu un jeune étudiant en musicologie. Il a prévu de passer l'été chez ses parent...