Chapitre IV

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Le claquement vif des talons de Faustine faisaient écho dans le parking souterrain de la fausse aux ours.
Machinalement et sans vraiment prêter attention à ce qui l'entourait, elle avançait en direction de sa place d'abonnée pour rejoindre sa Mini. Ses yeux étaient rivés sur l'écran de son smartphone.

* Je suis au bar de l'hôtel. Le rhum que tu aimes tant et moi t'attendons avec grande impatience... Lucas. *

Sourire aux lèvres, elle tapota sur son clavier tactile.

* Mes longues jambes (que tu aimes tant) et moi, arrivons avec grande hâte ! Marie *

Devant sa voiture impeccablement lustrée, elle plongea son bras dans son immense besace en cuir à la recherche de son trousseau de clés.
Elle avait l'impression de perdre un précieux temps et se jura pour la énième fois de ne plus prendre de sac aussi grand. Plus il y avait de place et plus elle accumulait des choses inutiles à l'intérieur.
Agacée, elle tapa du pied et poussa un gémissement furieux.

- Ça n'a pas l'air d'aller ?

Surprise par la voix derrière elle, Faustine se figea un instant. Elle tourna sa tête et aperçu à quelques pas deux étranges silhouettes.

- Si, si. Ça va très bien ! Maintenant laisse-moi ! lança une seconde voix sur un ton agressif.

Quelque part soulagée que l'on ne s'adressa pas à elle, elle se retourna complètement pour faire face à la conversation. Faustine tenta de distinguer l'apparence de ces deux personnes.
Au timbre de leur voix, elle pu déjà déterminer qu'il s'agissait d'un homme et d'une femme.

- Bon, tu dégages maintenant ! Je n'ai pas besoin de toi., reprit la voix masculine.

- Alors c'est comme ça ?! Je suis venue jusqu'ici pour me faire jeter ?! Mais non ! Non, non, non ! cria la femme dont la silhouette s'agitait dans de grands gestes.

Faustine avait vraiment du mal à voir de qui il pouvait bien s'agir. Un gros pilier ainsi que les rangées de véhicules dans la pénombre coupaient son chant de vison.
De toute évidence, c'était pour elle une querelle de couple sans grande importance.
Elle entreprit à nouveau ses recherches et ne prêta plus attention aux échanges houleux qui se tenaient à nouveau dans son dos.

Là, un claquement de gifle extirpa à nouveau Faustine de sa concentration.

- Enfoiré !! hurla la femme avec haine.

- Tu me mets vraiment à bout ! Lâche-moi ou je vais vraiment être violent !

Faustine se sentit mal à l'aise et ne savait pas comment réagir. Était-ce elle ou bien lui qui avait donné cette gifle magesrale ? Devrait-elle intervenir avant que cela ne dégénère ou bien détaler au plus vite ?

Son téléphone sonna.

Mince !

Paniquée à l'idée qu'on l'entende, Faustine fut prise d'un moment de panique et tout se bouscula dans sa tête.
C'était Fred qui venait très certainement aux nouvelles sans prêter attention au décalage horaire entre ici et le coin perdu où il se trouvait en Australie.
Ses doigts moites n'arrivaient pas à glisser sur son écran pour refuser l'appel.
La sonnerie montait crescendo et il fallait être vraiment sourd pour ne pas finir par l'entendre même à l'autre bout du parking.
Après d'interminables secondes, le téléphone se tut enfin.
Deglutissant péniblement, elle trouva enfin la petite molette afin de passer son smartphone en silencieux. Il vibra brièvement pour lui notifier la présence d'un nouveau message dans sa boîte vocale.
Il n'y avait plus un bruit ni, semblait-il, plus personne dans le sous-sol.
Apaisée, Faustine trouva enfin son trousseau et se faufila rapidement dans sa petite voiture. Elle verrouilla instantanément toutes ses portières grâce au bouton de fermeture centralisée.

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