Je n'ai pas l'apparence d'une voleuse. Par ailleurs, je suis une bonne citoyenne. Je vote, j'achète des gâteaux aux scouts pour les offre à mes copines anorexiques, je donne aux sans-abri. Mais même si ma moralité compense les vols, cela ne justifie pas ma manie. Je ne suis ni une adolescente boutonneuse qui, sous la pression de ses pairs, se sent obligée de dérober un tube de rouge à lèvres en forme de cœur, ni une pauvre mère de famille que la nécessité accule à faucher des paquets de pâtes pour nourrir ses trois enfants affamés. Ce qui serait compréhensible. Et même pardonnable. Je ne pique pas non plus pour m'acheter de la drogue. Je ne fume ni crack ni cocaïne, et je n'avale pas d'amphétamines avec mon café. De temps à autre, j'apprécie un bon verre de vin australien. En certaines occasions (anniversaires, Nouvel An), il m'est arrivé de me saouler et de me retrouver ensuite dehors, sans même avoir quoi prendre le métro. Au cours de six derniers mois, j'ai également passé trois matinées à promettre au saint des Cuites de ne plus intégrer une goutte d'alcool s'il chassait ma migraine et me laissait boire une gorgée d'eau au sans que je la renvoie aussitôt vers le trône de porcelaine blanche. Mais cela n'a aucun rapport avec ma honte sincère.
Je crains fort qu'il n'y ait pas d'explications satisfaisantes à ma cleptomanie. Hormis celle-ci : j'ai été amoureuse du professeur d'histoire que j'ai eh en quatrième, du capitaine de l'équipe de football de mon ancien collège, du beau mec qui s'installait au fond de la classe pendant mes cours de psycho, de l'Irlandais du Tale Bar, d'un voyant californien, d'un serveur-acteur, d'un serveur-peintre (oui ça éxiste), d'un serveur-serveur ( sans ambitions, d'accord, mais quel corps de rêve !), d'un agent de placement de Wall Street, d'un comptable, d'un ouvrier de bâtiment, d'un croque-mort, d'un touriste (anglais, australien, irlandais, russe) marié, et je suis actuellement folle d'Harry Styles. Beau comme un dieu, charmant, incroyable, Harry est chanteur dans un groupe de Rock.
Je sais : ce sont des ennuis garantis à la clé. Mais même si c'est stupides, c'est comme ça, je n'y peux rien. Celles qui ont déjà aimé et perdu des musiciens comprendront la douleur. À un moment donné, on ne peut s'empêcher de se demander ce qu'on représente à leurs yeux : une âme sœur ou une groupie de plus ? Au cours des trois derniers mois, il n'y a pas eu un jour sans Harry. One Direction, son groupe, joue dans les clubs de Manhattan, du New Jersey et de Long Island, et j'ai fait partie de décor à chaque concert. Dès la deuxième semaine de notre histoire d'amour j'ai compris que, si je voulais passer le restant de ma vie à fixer ses yeux vert jade, j'allais être obligée de partager la caravane de 5 brailleurs. Les autres membres du groupe ont l'habitude de voir des filles collées à Harry et avaient commencé à parier sur la durée de notre idylle. J'ai donc redoublé d'efforts pour leur être sympathique. J'ai dit à Liam, le batteur, qu'il me faisait penser à Bono de U2, alors qu'en vérité avec ses boucles russes et ses tâches de rousseur, il ressemble plutôt à un Muppet. J'apporte régulièrement un verre de scotch à Niall, le bassiste, et lui montre les filles, parmi la foule, qui seraient prêtés à coucher avec lui. Neuf fois sur dix, j'ai raison. Le seul qui reste insensible à les tentatives de séduction, c'est Louis, le deuxième chanteur. Dès que j'essaie de me d'amadouer il me bat froid et je me sens alors ridicule. J'ai donc décidé de le laisser tranquille.
Pour finir, il reste Zayn, qui chante aussi. Son apparence de bad boy est très séductrice, et très charmante. Il est très réceptif au toucher, une main posée sur l'épaule ou le genou une vise le rendent aussitôt reconnaissant. En résumé, depuis que j'ai rencontré Harry, nous nous voyons tous les jours, j'ai abandonné mes copines, je fais tout pour plaire à ses amis, je me rase les jambes tous les jours et je m'éclaircis les cheveux.
Alors pourquoi n'ai-je aucune nouvelle de lui depuis dix jours trois heures et vingt-quatre minutes ? La dernière fois qu'il m'a appelée, c'était au lendemain de la tête de Tayra Porks. Même si j'avais trop bu lors de cette soirées j'étais resplendissante et nous nous étions bien amusés. C'est suffisant pour vous rendre dingue. C'est suffisant pour vous rendre clepto.
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Cleptomania (Harry Styles)
Fanfiction> Madison Mitchell, 24 ans, vit à New York et rêve de devenir actrice. Entre les petits boulots humiliants et les casting de pub, elle cache un lourd secret : elle est cleptomane. La rencontre avec le beau et célèbre David donnera-t-elle un nouveau...