Premier Noël

Jour 3 partie 2

« C'est qui ce Jérôme ? »demanda doucement Fred à Alice alors qu'il regardait l'homme en question secouer son manteau plein de neige dans l'entrée.

« Un ex. Du genre collant. » soupira Alice.

« Collant comment ? »

« Ben pour te donner une idée, on était ensemble pendant un petit moment à la fac. On s'est séparé et pendant presque six mois il me croisait par hasard dans la rue, il avait toujours plein de trucs à me demander et passait son temps à m'appeler. Il n'y a vraiment que quand je suis partie de Dijon qu'il m'a laissée tranquille. » expliqua Alice en se redressant dans le canapé en essayant de calmer Paul.

« Oui ben il n'a qu'à essayer de venir se coller, il va être bien reçu, c'est moi qui te le dit. »grogna Fred.

« Il est quelle heure ? » demanda Alice.

« Presque seize heures. » répondit Jacques en ramenant du bois pour la cheminée, suivi de Jérôme avec une énorme tasse de café dans les mains.

« Alice ? Quelle bonne surprise ! » dit Jérôme en s'asseyant à côté d'elle dans le canapé.

« Oui, quelle surprise. » dit-elle. « Il commence à être grognon, je vais lui faire un biberon. » ajouta-t-elle en se tournant vers Fred pour lui passer Paul avant de se lever et d'aller dans la cuisine.

Jacques suivit sa fille, laissant Fred et Jérôme seuls.

« Je suis désolé, Alice, j'ai pas du tout pensé à ... » commença Jacques dans la cuisine.

« C'est pas grave Papa, tu n'allais quand même pas le laisser dehors par ce temps juste parce que je suis là. » le rassura Alice. « Tu peux me passer un biberon propre s'il te plaît?" demanda-t-elle en prenant la boîte de lait.

Dans le salon, les deux hommes se jaugeaient.

« Donc vous êtes ... le mari d'Alice ? » demanda Jérôme.

« C'est ça. » répondit Fred en souriant tout en caressant le dos de Paul qui continuait à pleurnicher.

« Et le petit ? »

« Le petit c'est Paul. » dit Fred en souriant. « Un vrai petit ange ... sauf quand il a faim. »

« Tiens, ça devrait le calmer. » dit Alice en lui tendant le biberon tout en s'asseyant sur l'accoudoir du canapé pour ne pas avoir à se réinstaller près de Jérôme. « Alors, comment tu as atterri ici ? » lui demanda-t-elle.

« Oh, je revenais pour voir mon père pour Noël, je pensais avoir le temps d'arriver avant la neige mais bon ... c'est raté. Ma voiture a glissé gentiment dans un ravin un peu plus haut sur la route et je me suis rappelé que ton père n'habitait pas loin alors ... me voilà. » expliqua Jérôme.

Il ne détachait pas ses yeux d'Alice qui s'était penchée vers Fred pour admirer son fils en train de boire. Le petit avait les yeux grands ouverts et ne les détournait pas du visage de sa mère. Fred souriait en regardant le petit aussi captivé. Quand il releva la tête et qu'il vit que le petit n'était pas le seul à être captivé, il ne put s'empêcher de faire une remarque.

« Vous devriez peut-être appeler votre père pour lui dire que vous êtes en sécurité ici, il ne faudrait pas qu'il s'inquiète. » dit-il en le regardant fixement.

« Oui ... Oui, vous avez raison. » dit Jérôme en se levant pour aller chercher son téléphone.

Jacques eut beaucoup de mal à se retenir de rire quand il vit la mine déconfite de Jérôme.