Chapitre III - Chacun pour soi

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Hiro arriva au camp à l'aube, et le spectacle désastreux qu'il voyait le laissa sans voix. La Tour était éventrée, du sang couvrait une grosse partie du sol, des cadavres étaient empilés. Il s'approcha afin de mieux voir, et il vit le camp complètement détruit. Les Tanière étaient désertes et bien souvent saccadées. Un grand feu se trouvait au milieu du camp, et des Avancés brûlaient les corps entassés. L'Empire avait attaqué. Le Clan avait résisté, mais les pertes étaient conséquentes. Hiro chercha des yeux Twen et Jun, ou même Tenhiro, mais il ne les trouva pas. Il vit la désolation à perte de vue, et il se sentait détruit de voir ce paysage d'habitude merveilleux dans cet état. Cet endroit où il se sentait enfin chez lui venait de se faire piétiner par les soldats de l'Empire. Il sentit une grande haine grandir en lui, mais se raisonna en se disant que tout redeviendrai comme avant, même si lui-même n'en croyait pas un mot. Il se renseigna auprès de divers Avancés présents, ou plutôt restant, qui lui dire que beaucoup avait disparus, emportés comme prisonniers par les soldats. Beaucoup étaient morts, mais ils n'avaient pas trouvé les corps des membres de l'équipe de Grey, et ils étaient heureux qu'il soit en vie. Hiro alla s'asseoir sur la falaise, épuisé et inquiet. Il crut se mettre à pleurer comme un enfant, mais finalement, il se retint. Un mouvement derrière lui attira son attention : la fille qu'il avait rencontré l'avait suivi.

« Tu vas partir à la recherche de tes amis ? demanda Hina. »

Hiro ne répondit pas, fixant l'horizon.

***

Jun avait repris connaissance peu de temps après sa chute. Sa tête tournait, mais il était plus sous le choc que blessé. Il se releva en gémissant. Son bras droit lui faisant mal, Jun releva sa manche, et il vit que son bras avait gonflé. Il faillit se mettre à pleurer, la douleur de la chute le faisant trébucher. Il entendait le combat plus haut, et l'odeur du sang remplissait l'air. Il avait mal au cœur face à cette odeur qui le répugnait autant qu'elle ne l'attirait. Finalement, il se mit en route vers la forêt, dans une direction inconnue, dans l'espoir de fuir l'odeur de mort qui flottait dans l'air. Au bout d'une longue heure de marche pénible et douloureuse au milieu d'une forêt peu hospitalière, il finit par arriver devant un fleuve, où il fit une pause. Il se désaltéra, et déchira sa chemise afin de bander son bras, avant repartir en suivant la berge le long du fleuve. L'air ne sentait plus la mort et le sang, il se sentait rassuré d'avoir quitté cet enfer. Pourtant, ses pensées se tournèrent vers Twen et Hiro, ses compagnons, ainsi que vers Tenhiro, son Maître. Ces gens qui l'avaient accepté malgré sa condition de monstre...

***

Twen se réveilla brusquement, tirée par un soldat hors de la charrette. Elle se retrouva, sans avoir le temps de réaliser, les mains et les pieds attachés par des chaînes, reliées aux autres prisonniers, devant un feu où cuisait un ragoût. Elle s'assit, comme les autres, et attendit. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait là. Rien ne lui revenait avant avoir quitté la charrette. Elle avait l'impression d'oublier quelque chose d'important, mais en même temps ce vide lui semblait familier, comme si elle n'avait jamais été plus...

Plongée dans ses pensées, elle n'entendit pas le garde lui poser une question et elle se reçu une claque de sa part.

« Merde tu t'appelles comment ?! Quand on te pose une question, tu y réponds ! Donne ton nom et vite !

- Je ne le connais pas monsieur, répliqua-t-elle, sur un ton calme et froid qui ne fit qu'énerver le soldat.

- Tu te fou de moi petite peste ? Tu crois que tu es en position de... »

Il fût interrompu par une voix forte qui s'éleva parmi les retenus :

« Elle s'appelle Twen. »

Le garde se tourna vers la voix, et Twen fit de même. Il s'agissait d'un homme d'une vingtaine d'années environ, les cheveux bruns, un air efféminé, de grands yeux turquoise et des oreilles d'elfes. Son visage semblait familier à la jeune fille, mais elle ne sut pas pourquoi. Le garde s'approcha de l'elfe, et l'empoigna fermement au niveau du col :

« On ne parle que quand on vous laisse la parole, compris les merdeux ? Vous n'êtes pas en position de force, alors vous devriez voir à vous calmer. Et c'est quoi ton nom gamin ? »

Il ne répondit pas, et un sourire sadique apparu sur son visage. Il saisit les chaînes autours de ses poignets et les enroula autour du cou du garde :

« Qui était en position de force déjà ? »

Les autres prisonniers se levèrent, et se mirent à crier en cœur que les Avancés ne se laisserait jamais dominer. Un vent de révolte les avaient saisis, et ils se battaient pour leur liberté.

Les trois charriots qui avaient servis à transporter les Avancés furent détruis, et les soldats exterminés. Les Avancés brisèrent leurs chaînes, et ils récupèrent les armes dérobées par les geôliers, placées dans des caisses au fond d'une des charrettes.

Pendant ce temps, un peu plus loin, un jeune homme observait la scène, caché dans les broussailles :

« Intéressant ! Ces Avancés pourrons sûrement être très utiles... pensa-t-il.»

[Les Mondes de Finystria] Les Quatre Élus des Lunes SanglantesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant