[Les Mondes de Finystria] Les Quatre Élus des Lunes Sanglantes

Chapitre IX - Saphir, les Mercenaires

Jun se réveilla brusquement, ayant la sensation étrange que quelque chose n'allait pas. Il faisait sombre dans la grotte, et le ciel dehors était constellé d'étoiles.

Jun se leva et il constata l'absence de Bleuet, qui s'était couché au sol quelques heures plus tôt. Il se dirigea vers l'ouverture de la grotte, puis il s'assit sur le bord. La mer sous ses pieds était calme, les bruits des vagues contre la falaise, les sons de la nuit, tout apaisait le demi-elfe. Il sursauta en entendant une voix provenant de son dos :

« Alors, c'est là que tu te cachait mon petit ? »

Il se retourna précipitamment, manquant de tomber, avant de sortir de sa poche un couteau.

« Qui est là ? Répondez ! hurla en réponse le jeune garçon.

- Enchanté ! »

Un homme au teint pâle et des cheveux longs bleus sales apparut en face de Jun. Il sourit, ce qui permit à Jun de remarquer ses deux longs canines.

« Un vampire, pensa Jun. Un frisson le parcouru en le constatant : les vampires étaient des créatures dangereuses... »

Le monstre s'approcha et se présenta comme s'appelant Saphir et ayant comme objectif de le tuer.

Jun se plaqua contre un mur de la grotte, terrifié. Il ne souhaitait pas mourir. Plus maintenant. Pas encore.

***

La pièce dans laquelle se trouvait Hiro était plongée dans le noir. Il s'agissait d'une cellule avec une grande grille barrant l'accès à l'extérieur. Le couloir reliait plusieurs cellules entre elles, toutes dans le noir. La seule source de lumière se trouvait au niveau d'une porte au bout de ce corridor. Brusquement, ladite porte s'ouvrit, laissant entrevoir une grande pièce à vivre.

Un homme entièrement vêtu de noir s'y faufila, avant de la refermer. Il s'approcha sans bruit de la cellule qu'occupait le demi-démon attaché au mur par de grosses chaînes, qui le fixait avec des yeux éteints à moitié ouverts.

« Alors, comme ça, on est réveillé ? lança avec détachement son geôlier. »

Hiro ne répondit pas. Un bruit de coup résonna soudain, provenant de la cellule d'à côté :

« Lâchez-moi espèce de sale... pervers !

- Haha une petite gamine... Ça plaira au chef... »

Dans cette cellule se trouvait Hina, qui se trouvait être en sous-vêtements, sûrement sur ordre de la fouiller, mais elle estima surtout pour la mater, elle aussi attachée, qui se débattait du mieux qu'elle pouvait face à un homme encapuchonné en armure de cuir. Il tenta de la toucher, mais la jeune elfe se défendit d'un coup de pied bien placé.

« Sale gosse... lâcha-t-il. »

Elle continua à se débattre, mais il lui donna un coup de poing en pleine figure.

« Ferme-la maintenant ! »

Il la décrocha du mur et la conduisit menottée vers l'extérieur de sa cellule.

Hiro ne se défendit pas, contrairement à sa camarade. Il se laissa faire, l'esprit embrumé. Il se souvenait vaguement des évènements qui l'avait conduit ici, mais c'était très flou, lointain. Il se souvenait clairement d'avoir combattu un grand nombre d'adversaires mais le reste, il ne parvenait pas à s'en souvenir. Pour l'instant, le meilleur plan était d'obéir et d'aviser ensuite.

Il marcha docilement le long du couloir, passa la porte, traversa la salle qui suivit, remplie de tables, de bancs, de jeux d'argent sans oublier l'alcool, et il atteignit une autre porte. Elle était plus grande, couverte de petites dorures et entourée par deux grosses statues de dragons. Le contraste avec les cellules était assez impressionnant, tant la porte était luxueuse comparé au reste du mobilier.

L'homme en armure frappa plusieurs coups secs contre elle, puis la poussa. Il entra, en poussant Hina dedans, ses fragiles ailes de fée pendant lamentablement dans son dos, suivit par Hiro et l'autre homme. Le jeune garçon ne put s'empêcher de penser que finalement, elle n'avait pas mentit sur sa condition de fée, et par extension, sur sa fuite.

« Voilà donc nos dernières prises... Intéressant... »

La jeune femme qui apparut ne ressemblait absolument pas à un chef, et encore moins à un pervers qui aurait fait quoique ce soit à Hina.

Elle n'était pas bien grande, pas l'air très musclé, un visage enfantin, de grands yeux violets pastels, et de longs cheveux châtains. Elle était habillé d'une jupe courte, avec un chemisier blanc et une longue écharpe pourpre. Elle tenait plusieurs livres dans ses mains, qu'elle posa délicatement sur la table. Elle attrapa une chaise et s'assit, avant de prononcer un ordre envers les deux bandits :

« Dégagez. »

Ils obéirent immédiatement, et les deux captifs en furent sidérés.

« Nous pouvons à présent parler tranquillement. Vous êtes des spécimens rares, et ça, ça va me rapporte gros. »

Hiro réagit enfin, une lueur de crainte passant dans ses yeux. A Finystria, il y avait deux choses pires que l'Empire : la Guilde des Assassins et les groupes de Mercenaires. Ils venaient de tomber sur la seconde chose : Un groupe de Mercenaire, et celui-ci paraissait particulièrement riche et puissant. Il fallait qu'ils trouvent un moyen de fuir, et très vite.