Fiction OrelxGringe - Je prendrai soin de toi.

Partie 6 - Le printemps.

« C'est déjà le printemps ? »

Guillaume sortit de ses pensées en entendant Aurélien dire cela d'une voix douce. Ils étaient en train de se balader dans le parc de l'hôpital et il le poussait, sans vraiment se concentrer sur l'endroit où ils allaient. Il arrêta le fauteuil et Aurélien se tourna vers lui pour lui offrir un petit sourire.

« Ça fait déjà si longtemps que ça ? » demanda-t-il en lui souriant doucement.

Guillaume lui sourit à son tour tendrement et s'avança afin de se tenir à ses côtés. Il s'accroupit pour être à son niveau et caressa doucement son bras par-dessus le plâtre :

« Oui, ça fait presque trois mois. T'es rentré fin décembre, non ? »

Aurélien hocha la tête et il sourit :

« On t'enlèvera le plâtre dans la semaine. T'as déjà dû remarquer que ton bras te faisait plus mal, hein ?

— Non, je n'ai plus mal au bras. Je peux le bouger presque normalement je crois...

— Voilà, on va te faire une radiographie pour vérifier que tout va bien et on te l'enlèvera. Tu pourras te déplacer par toi-même et bientôt, une fois que tu auras complètement récupéré, tu pourras commencer la rééducation pour tes jambes.

— Ça va faire mal ? s'inquiéta Aurélien en se mordant la lèvre.

— Je ne peux pas te mentir et te dire que ce sera sans douleur... soupira Guillaume. Ça va être long et douloureux... mais c'est la seule solution, hein ? »

Aurélien hocha la tête et il se releva avant de passer une main dans ses cheveux pour les lui aplatir.

« Les docteurs t'ont installé des barres de fer sur les tibias quand tu es entré à l'hôpital. Dans le but d'aider à consolider tes os fracturés. Maintenant, c'est à toi de faire la suite.

— Je comprends... souffla Aurélien. Tu viendras me voir quand même ? Même si tu n'as plus à me nourrir ou à me pousser dans le fauteuil ?

— Bien sûr ! rit doucement Guillaume. Qui d'autre va t'aider à t'habiller ? Et prendre soin de toi ? »

Aurélien lui décocha un petit sourire timide et il rit de nouveau.

« Allez, on rentre. Ça te dit l'atelier de cet après-midi ?

— C'est quoi déjà ?

— Dessin, au réfectoire.

— Oui, avec plaisir. »

Guillaume sourit et repassa derrière le fauteuil afin de pousser Aurélien. Le plus dur était encore à venir. Aurélien avait dépassé le cap de la frustration de ne plus pouvoir se gérer tout seul et de dépendre de quelqu'un d'autre. Mais maintenant, la nouvelle frustration et la douleur qui l'attendaient étaient ce qu'il redoutait.