Madhouse (Little Mix)

Chapitre 3

PDV Leigh-Anne :

Ayant eu la malchance d’être sélectionnée pour le bootcamp, je me retrouve dans le groupe de 60 personnes qui vont être dirigé vers le bâtiment où nous résiderons quelques jours. Je suis âgée de 20, ce qui signifie ma quatrième année de participation au tirage au sort par contre j’ai toujours eu la chance d’y échapper. On dirait que cette année ma bonne étoile n’est plus de mon côté.

Une fois que nous avons atteint notre destination, le chef des soldats qui nous a escortés se tourne vers nous. Il est probablement à la fin de la quarantaine, sa chevelure presque entièrement grise, un air sévère. Mieux vaut se tenir à carreaux. Il s’exprime d’une voix forte, afin que tout le groupe entende ses paroles.

« Je me présente, je suis le colonel Dawson. Je suis en charge de m’assurer que vous respectiez bien les règles durant votre séjour ici. Cette place étant votre demeure provisoire. Vous y résiderez pour toute l’étendue du bootcamp. Suivez-moi pour la visite. Attention, aucun d’entre vous n’a intérêt à s’éloigné du groupe ou il y aura des graves répercussions. Je n’ai peut-être pas le droit de vous faire mal physiquement mais je veillerais à ce que votre  vie soit un total enfer pendant le jeu. Retenez bien cela en tête. »

Sa mise en garde me fait frémir, ainsi qu’une bonne partie des autres concourants. D’un mouvement du poignet il nous invite tous à passer l’énorme porte d’entrée de la bâtisse. Cette dernière est immense, luxueuse, bien plus beau que tous ce qui nous a été donné de voir jusque-là. Nous sommes tous nées dans cette misère qui est désormais notre quotidien et jamais il nous a été donné une once de beauté, richesse ou confort. Nous nous retrouvons dans un grand hall, au pied d’un escalier en « y » qui conduit à deux directions opposées. Le colonel Dawson escalade quelques marches pour pouvoir nous dominer et attirer notre attention.

« Les chambres se situent à l’étage. Les filles à droite et les garçons à gauche. Vous aurez des chambres doubles, vos noms sont inscris sur les portes. Ici au ré de chaussé se trouvent le living room où vous pourrez vous reposer lorsque vous ne répétez pas et la salle à manger où sont servis les repas à des heures ponctuelles. Aucun retard ne sera accepté. Dernier point : Ne vous imaginez même pas pouvoir vous échapper. Cette demeure est aussi bien gardée, peut être même un peu plus, que la maison du président. Des caméras de sécurité sont camouflées un peu partout et dites-vous bien qu’on a toujours un œil braqué sur vous. »

J’ai de plus en plus froid dans le dos. Comment pourrais-je survivre sous toutes ses règles ? Je jette un coup d’œil aux autre et m’aperçois qu’ils sont, pour la plus part montés à l’étage pour trouver leur chambre. Je fais de même et escalade les marches en marbre puis tourne à droite pour accéder à un long couloir où se suivent une quinzaine de portes. L’une après l’autre, je déchiffre les noms qui y sont inscrit et vers la 5ième j’y lis mon nom et celui d’une certaine Jessica Nelson.

En poussant la porte en bois, je découvre une magnifique pièce aux murs crèmes, richement décorée, aux deux extrémités se dressent de larges lits doubles. A leurs côtés respectifs se trouvent un dressing aux portes coulissantes. Il y a aussi une autre portes que j’identifie bien vite en l’ouvrant qu’il s’agit de celle de la salle de bain.

Je m’installe sur l’un des lits lorsque la porte s’ouvre sur une fille de  mon âge sans doute, épaisse chevelure brune légèrement bouclée. Ses grands yeux marron atterrissent sur moi et elle esquisse un sourire chaleureux tout en s’avançant. Je me lève quand elle arrive à 50 centimètres de moi et je lui tends la main pour qu’elle la serre. Elle me surprend en me prenant dans ses bras à la place dans une étreinte pouvant briser des os.

« Heu… Salut »

Elle s’éloigne sans pour autant enlever ses mains de mes épaules. La brune s’exclame avec un fort accent :

« Salut ! Tu dois être Leigh-Anne. Ravie de faire ta connaissance ! »

« Et toi c’est Jessica, c’est ça ? »

« Appelle-moi Jesy. »

« J’aurais été ravi de faire ta connaissance dans d’autres circonstances par contre. »

Je fais une grimace à laquelle Jesy répond d’une manière qui me surprend et me choque.

« Ils n’ont qu’à aller se faire foutre avec leur jeu de merde ! »

« CHUT ! Parle moins fort ils pourraient t’entendre. »

« Comme si ils pouvaient faire quelque chose, on va crever de toute façon. La seule différence c’est combien de temps je vais  passer dans cette maison de dingues. »

Je la fixe un bon moment avant de lui sourire tout en lui annonçant :

« Je crois que l’on va bien s’entendre toi et moi. 

Nous passons deux bonnes heures à discuter pour apprendre à mieux nous connaitre. Cette fille est totalement folle, comme moi. Je me suis rapidement lié à elle mais la peur de la perdre subsiste toujours.

Nous sommes appelés pour le déjeuner à midi pile, le capitaine n’avait pas tort lorsqu’il avait dit qu’aucun retard n’était toléré. Tout le monde s’assoit au tour des nombreuses tables présentes dans la salle à manger et des serveurs arrivent pour déposer nos plats devant nous. Dès que l’odeur de bonne nourriture se fait sentir dans la pièce nous avons tous l’eau à la bouche. Il faut préciser que nous étions tous habitué à manger les aliments fades que le gouvernement nous autorisait à avoir, de la soupe et des salades en général. Je me régale avec mes nachos, un délice. Puis pour le dessert j’ai eu une mousse au chocolat, d’après l’un des serveurs, je n’ai jamais gouté à quelque chose d’aussi bon. Sucrée et légère. Je pourrais en manger tout le restant de ma vie.

Après le repas on nous conduit vers le salon où l’on retrouve les trois jurés. Tout le monde s’installe où il le peut et je me retrouve sur le repose coude de l’un des canapés. Beyoncé s’exprime la première :

« Bonjour tout le monde, vous vous étes bien installés ? J’espère que oui. Dans d’autres termes, je tiens à vous avertir que le boot camp débute demain. A la fin de la journée, on vous remettra la liste des chansons imposées parmi lesquels vous choisirai celle que vous interpréterez devant nous. »

Cher prend la parole après elle :

« Entre temps vous êtes libres pour le reste de la journée. Profitez-en pour vous reposer. Un dernier conseil : profitez bien de la bouffe ! »

Tout le monde rit jusqu’à ce que Chris Brown parle, d’une seule phrase le silence revient :

« Ceci n’est pas qu’un jeu, ne l’oubliez jamais »

Un frisson me parcours le corps en me rappelant les raisons de ma présence ici. Un seul survivra, le reste perdra la vie. Je fais le tour de la salle, passant en revue chaque visage anxieux, crispé et apeuré. Je m’arrête un instant sur Jesy qui, jouant la dure à cuire, fais des grimaces à Chris, lui étant dos à elle. Mon dieu que va-t-on faire de cette gamine ! Je ricane légèrement mais cela n’échappe pas au juré qui me lance un regard noir. Je reprends immédiatement mon calme sous les éclairs qu’il me lance et capte on attention sur Cher, bien plus humaine que lui j’en suis sure.

« Oh Chris, laisse les un peu tranquille ! Ils doivent déjà être assez terrorisés comme ça ! Et je sais de quoi je parle, tu nous as fait le même coup l’année dernière. »

La brune accentue sa phrase d’un coup de coude auquel il répond par un grognement plus animal qu’humain. Queen Bee mets fin à leur enfantillage :

« Arrêtez-vous deux. Cher concourant, vous êtes libres de vous dispersés »

Je vois d’ici la personnalité de chaque juré : la brute (Chris), la maman (Beyoncé), et la rigolote (Cher).

Ça promet.

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