Chapitre 24 : Fin de weekend (3/3)

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Je garde Uranie active durant la fin de l'épreuve. Je reste dans ma bulle. Même si Camille vient me parler, je reste concentré. Je lui confie Uranie pendant que je vais voir la fin de l'épreuve sur le bord de la piste. Je me refais le barrage en tête. Heureusement, je ne l'ouvre pas. J'en suis même à la fin.

Uranie n'a pas besoin de ressauter beaucoup. Juste une petite remise en route avant d'aller en piste devrait suffire. Alors je regarde le premier barragiste. Son tour n'est pas super propre, il y a des barres, mais son tracé m'aide. Il y a une option qui est compliquée. A cheval, elle est très délicate. Mais avec une ponette comme Uranie, qui tourne sur place, elle est prenable. J'en parle avec Monsieur Nolan. Il me la déconseille. Je suis convaincu qu'on peut le faire.

Quand je me remets à cheval, Uranie est toujours au taquet. Elle n'a pas refroidi. Je la remets en route au trot, puis au petit galop. Je la repasse au pas quelques foulées, le temps que Monsieur Nolan ait les obstacles du paddock. Puis je redemande le galop, à un rythme bien plus soutenu. Uranie est à fond. Je prends le vertical complètement de biais,je tourne sur place, et je prends l'oxer de biais.

L'option pourrait passer. Si je ne la prends pas, je ne pourrais pas passer devant certains chevaux, qui ont une bien plus grande amplitude qu'Uranie.

Il faut que je la prenne.

Avant que j'entre en piste, Monsieur Nolan me glisse un dernier conseil.

"Ne fais pas de choses impossibles à faire, Jordan.

- Qui vous dit qu'elles sont impossibles ?"

Il secoue la tête. Je vais prendre cette foutue option. Même si je dois faire la barre, au moins je n'aurais aucun regret.

Je demande le galop à Uranie alors que le cavalier précédent finit son barrage. Il a fait une barre. Il y a déjà eu un barrage sans faute. Alors je n'ai pas le choix, je dois être sans faute et rapide.

Je titille Uranie avec mes talons, elle comprend immédiatement ce que j'attends d'elle. Elle lance un grand coup de tête, avant d'accélérer le galop. Je reste très légèrement en équilibre. Moins elle aura de poids sur le dos, plus elle sera légère et rapide. Je l'emmène face au premier obstacle, qu'elle attaque. Elle frappe ses foulées, elle va poser ses antérieurs loin devant elle.

Et elle vole.

"C'est bien Nanie."

Je lui parle, et l'orientation de ses oreilles m'indique qu'elle m'écoute.

Le deuxième obstacle passe. Le troisième aussi. Je ne perds pas un centièmes de secondes dans les courbes ni dans les galopades.

Vient l'option.

J'aborde le double de verticaux qui la précède légèrement de biais, afin de pouvoir tourner. De plus, le fait de l'aborder de biais me laisse juste assez de place pour mettre deux foulées au lieu d'une. Même si je perds du temps avec cette foulée, ça m'évite un gros cafouillage.

Et Uranie rentre à merveille dans le double, et en sort tout aussi bien.

Alors je tourne. Sur place. Mes jambes fermées, ma main extérieure légèrement plus haute que la main intérieure pour préserver son équilibre.

On est de biais, devant l'oxer. Je ferme plus fort mes jambes, et l'encourage de ma voix. Uranie se relance sur trois foulées, avant de s'élancer, de biais, et de couvrir cet énorme oxer.

L'effort n'est pas terminé. Je tourne tout aussi court derrière pour aborder l'avant dernier vertical. Elle prend une foulée assez longue. On gagne du temps. J'ouvre les doigts à la réception, je ferme les jambes à nouveau. Uranie part. On se croirait dans un chemin en balade, quand je la lance à fond, tellement elle est rapide. Et ça ne la gêne pas, elle ne perd pas d'équilibre, donc elle saute le dernier obstacle avec une facilité déconcertante.

A chevalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant