Namjoon (hors-série)

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Un cas sur un million d'être malade. Un cas sur un million d'être appelé « enfant de la lune ». Un cas sur un million d'être toi. Tu n'étais pas une adolescente dite normale, et ça tu le savais bien. Ces petites taches sur ta peau peinant à s'hydrater te le rappelaient tous les jours. Là où les autres enfants sortaient dans les quartiers, toi, la ville, tu ne la connaissais qu'à travers ces fenêtres teintées. Là où leurs rires et leurs sourires ressortaient, les tiens n'étaient qu'effacés. Des amis. Tu n'en avais aucun. De la famille. Tu en avais, elle était là pour toi, mais comment ressentir quand l'amour qu'on vous porte n'est rempli que de désolation et d'inquiétude. Tu refusais la moindre aide des associations qui proposaient combinaisons et autres équipements que tu trouvais tout simplement ridicules. Tes parents avaient bien tenté de te faire rencontrer des enfants « comme toi » mais tu restais muette. Tu n'étais pas quelque chose de fragile qu'il fallait à tout prix protégeait. Tu étais une humaine, et tu te sentais humiliée.

Enfant de la lune, tu ne supportais pas d'être associée à la chose qui t'empêchait de pouvoir vivre normalement. Qui pouvait décider qu'elle serait ta mère ? Te privant du moindre rayon. Était-elle jalouse de la chaleur que le soleil pouvait ramener ? Avait-elle décidé de lancer une malédiction sur le monde ? Malédiction qui t'avait touché bien au-delà de ton apparence. Tu la haïssais.

Mais à quoi bon la détester, elle était une partie de toi, elle était comme toi. Prisonnière de l'obscurité, tournant en rond. Pourtant elle, elle s'instillait, montrant tous ses angles. Elle t'envoutait autant qu'elle te dégoutait alors, tu l'étudias, elle et tous ses points lumineux qu'on appelait étoiles. Tu voulais en savoir au point qu'elle ne posséderait plus aucun secret pour toi. Tu connaissais toutes les constellations, les planètes, les galaxies possibles.

L'astronomie te fascinait, ainsi cette science en était devenue ta seule source de stimulation. Tu demandais à sortir le soir seulement pour pouvoir l'analyser. Au début tes parents étaient heureux de te voir t'épanouir mais au fil des années ta mère trouva cela malsain. Elle refusait que tu emmènes le télescope qu'ils t'avaient eux-mêmes achetaient lorsqu'ils devaient t'accompagner à l'extérieur de tes murs. Elle s'inquiétait pour toi tu ne cherchais plus le contact d'autrui, elle pensait pouvoir te préserver d'une quelconque addiction mais elle ne faisait que te punir. Désormais tu ne souhaitais plus que pouvoir sortir dehors, seule. Tu décidas alors de te réfugier dans la lecture refusant parfois de te nourrir restant devant pendant des heures.

Des livres, tu en lisais des tas, pas un jour sans lequel ton esprit se perdait entre les lignes d'un chercheur en astronomie. Pourtant dans cette pile de bouquins qui trônait dans ta chambre quelques livres de romance s'y perdaient. Tu ne pouvais exprimer ton intérêt pour eux mais ils faisaient naître en toi une sensation qui avait l'effet de te faire submerger un tas d'émotion. Emotions que tu ne pouvais ressentir qu'à travers eux, enfermée entre ces quatre murs. Ton imagination grandissait, animant certains de tes rêves. Tu aurais pu haïr ces ouvrages, pour leur bovarisme ridicule pourtant tu les lisais et relisais, tel un mécanisme. Une mécanique du cœur.

A ton seizième anniversaire tes parents te firent un cadeau amèrement accepté par ta mère bien trop protectrice. Celui de pouvoir sortir enfin seul le soir. Tu eus tout de même le droit à un discours sans fin sur les dangers possibles et d'un couvre-feu ne dépassant pas minuit. Tu étais soulagée ressentant enfin comme un air de liberté mais tu étais inquiète. Inquiète de ce que se serait, et si le monde que tu finirais par connaitre pour le reste de ta vie n'était qu'une simple déception.

Le soir même, tu ne pris pas la décision de sortir ton télescope du placard à la surprise de tes parents. Tu voulais vivre normalement. Armée de tes clefs et d'un téléphone préconisé par ta tendre mère tu mis un premier pas dehors. L'air était bon, tu marchas quelques minutes observant les lumières de la ville, les gens rigolant dans les bars et les passants pressés sur les trottoirs. Ce soir-là tu ne fis que marcher analysant ce qu'on pouvait appeler ta future vie, c'est ce que tu faisais de mieux, analyser. En rentrant chez toi tu ne savais pas quoi penser ne pouvant répondre aux nombreuses questions de ta mère à ton retour, ne laissant apparaitre qu'un maigre sourire.

Imagines BTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant