Chapitre 4.

82 10 0
                                    

Louis.

Voilà un mois qu'Harry est sorti de l'hôpital et je n'ai plus mon plâtre depuis hier. Harry est chez lui mais il a quand même des médicaments à prendre tous les jours, pour ralentir la progression de la tumeur et pour apaiser la douleur. Le médecin lui donne entre trois et douze mois, peut-être plus ou peut-être moins, rien n'est certain. Alors je profite le plus possible d'Harry et nous faisons pleins de chose ensemble. Déjà je vais le voir tous les jours et nous passons nos journées ensemble, parfois nous sommes que tous les deux, parfois Anne se joint à nous. Au début de son traitement Harry était très fatigué alors on restait juste dans son lit à parler, à regarder des films ou parfois je lui lisais des livres. Et quand son corps s'est habitué aux médicaments, il allait mieux donc nous avons commencé à sortir de chez lui pour aller se promener au parc. Et aujourd'hui, vu que je n'ai plus mon plâtre et que je recommencer à conduire, je l'emmène faire un pique-nique. J'espère que ça va lui plaire.
J'arrive devant la maison et je me gare correctement. Je n'ai pas le temps de frapper à la porte que celle-ci s'ouvre sur Anne. Elle m'invite à rentrer et elle me dit qu'Harry est dans sa chambre et qu'il m'attend. Je la remercie et je monte à l'étage pour rejoindre Harry. La porte de sa chambre est déjà ouverte donc je rentre sans frapper. Harry ne me voit pas car il est assis sur sa chaise en face de son bureau et qu'il est de dos. Je devine qu'il dessine en entendant le crayon frotter le papier. Je m'approche doucement, sans faire de bruit et je jette un coup d'œil par-dessus son épaule pour voir ce qu'il dessine.

« - C'est beau ce que tu fais là. »

Ce n'est qu'un murmure mais cela suffit à faire sursauter Harry qui pousse un cri très aigue, et ça me fait rire, pas lui. Il se tourne vers moi, prêt à me crier dessus, je le sens. Mais il ne le fait pas, il se contente de cacher son dessin en rougissant et en se cachant derrière ses mains, il est adorable.

« - Alors comme ça me t'amuse à me dessiner ? – je le taquine.
- Euh... oui ça m'arrive, parfois... souvent même.
- Souvent ? c'est-à-dire ?
- Bah... depuis qu'on se connait, je ne dessine presque que toi.
- Oh... vraiment ? – ça me fait sourire.
- Oui... mais tu ne devais pas le savoir !
- C'est trop tard Harry ! Tu me montres les autres ?
- Alors là, tu peux toujours rêver mon coco !
- Eh... tu n'es pas gentil. ­– j'essaye d'être boudeur mais c'est raté quand je vois sa tête.
- Non c'est non.
- Ok très bien, je n'insiste pas. Comment tu te sens aujourd'hui ?
- Ca va, je crois. Mieux qu'hier en tout cas.
- C'est une bonne nouvelle ça, tu es prêt à passer ta journée avec moi ?
- Et comment ! J'attends que ça !
- Parfait ! Habille-toi alors on sort !
- Et pour aller où mon cher ?
- Nous allons pique-niquer, tous les deux mais je ne sais pas encore où. Si tu as un endroit qui te viens en tête n'hésites pas sinon on trouvera bien sur la route.
- Non, j'ai LE lieu parfait pour un pique-nique !
- Cool, alors allons-y ! »

Harry attrape sa veste et son sac avec tous ses médicaments. Nous disons au revoir à Anne et nous montons dans la voiture.
Harry me montre la route à prendre afin de pouvoir pique-niquer. Après vingt minutes à conduire, Harry m'indique de prendre un petit chemin sur la droite, j'espère qu'il ne se trompe pas. Nous nous aventurons dans la forêt mais le chemin est praticable, c'est déjà ça. Nous arrivons au bout du chemin et Harry me dit de s'arrêter car nous devons continuer à pieds. Je me gare et nous sortons dans la voiture. J'attrape les sacs dans le coffre et nous continuer notre chemin à pied. Et c'est dix minutes plus tard que nous arrivons dans une clairière au bord d'un petit lac. Et c'est magnifique, nous avons bien fait de venir ici. Harry me dit de le suivre pour nous installer correctement, sous un arbre à un mètre du lac.

« - On venais ici quand j'étais petit, c'est probablement le plus bel endroit du monde. Et je viens aujourd'hui avec le plus bel homme du monde, que demander de plus ?
- Pardon ?
- Ne m'oblige pas à me répéter, je sais que tu m'as entendu. »

Je voulais ajouter quelque chose mais il me fait signe de me taire et pose la couverture par terre. Il s'assoie et tapote le sol avec sa main pour m'inviter à m'assoir à côté et c'est ce que je fais. Nous sommes assis en tailleur, l'un en face de l'autre et Harry attrape mes mains avant de me regarder dans les yeux. J'attends qu'il parle mais il ne le fait pas, il se contente de me regarder.

« - Parles, tu me stresse à me regarder comme ça après ce que tu viens de dire.
- Tu veux que je dise quoi ? Que c'est vrai et que je le pense vraiment ?
- Ouais... par exemple, je ne sais pas moi !
- Bon d'accord... Alors Louis, tu es le plus bel homme du monde et j'ai envie de te dessiner. Mais cette fois, je veux que tu poses pour moi, tu serais d'accord ? – il me regarde toujours dans les yeux.
- Si ça te fait plaisir, pourquoi pas. »

Il ne répond pas et il attrape son sac pour en sortir son carnet de dessin et ses crayons. Il m'explique comment je dois poser, il veut me dessiner de profil alors je me concentre sur un point en face de moi. J'entends des traits de crayons rapides contre le papier et cela brise le silence présent autour de nous. J'entends aussi sa respiration qui est calme, c'est toujours comme ça quand il dessine. J'aimerais bien le regarder mais je dois rester de profil, sinon il va ronchonner et je ne veux pas ça, je veux qu'il soit calme et heureux. Le silence se brise lorsqu'il me dit qu'il a fini, il me tend son dessin et je dois avouer que c'est magnifique, les traits sont fins et précis. Je suis beaucoup plus beau en dessin qu'en vrai, ça c'est une certitude. Il me remercie d'avoir été patient et de ne pas avoir bouger. Il m'avoue vouloir encore me dessiner mais que là son ventre n'est pas d'accord car il a faim.
Je prends donc le sac avec toute la nourriture, j'espère que ça va lui plaire. Je sors alors des sandwichs, des salades, des sodas et une salade de fruit pour le dessert.
Nous mangeons en silence, c'est très agréable. Je passe tout le temps du repas à le regarder, quand il ne me regarde pas. Je ne comprends toujours pas comment un homme peut-être aussi beau, enfin oui bien sûr que les hommes sont beaux, pour la plupart. Mais Harry c'est différent, je ne sais toujours pas comment l'expliquer. Sa beauté est différente, unique et elle est enivrante. C'est difficile de trouver plus beau que lui. Tout est beau chez lui, pas un seul défaut. Et ce n'est pas faute d'avoir essayer d'en trouver mais nada, rien, aucune imperfection. Je sors de mes pensées quand j'entends Harry m'appeler.

« - Tu étais loin là, j'ai cru que je n'arriverais pas à te faire sortir de là. – il rigole.
- Je suis désolé, je pensais à toi et à ta beauté enivrante.
- Arrêtes de dire n'importe quoi Louis.
- C'est vrai Harry... crois moi, tu es d'une beauté enivrante, c'est un fait, c'est comme ça et rien de pourras le changer. »

Il me regarde avec de grands yeux et il s'approche de moi. Il s'installe sur ses genoux et il me regarde. Je ne sais pas quoi faire, j'attends qu'il fasse quelque chose parce que moi je suis figé. Il lève le bras et vient caresser mes joues du bout de ses doigts, c'est doux et agréable. Je ne bouge toujours pas, je me contente de le regarder et d'apprécier son toucher sur mes joues. Après quelques secondes, il pose ses mains sur ses cuisses et il dépose ses lèvres à la place des ses doigts. Il m'embrasse les joues, je suis toujours figé à apprécier ses gestes. Il se recule un peu avant de regarder mes lèvres puis mes yeux comme s'il cherchait à ce que je lui donne mon accord ou que je le contredise, je ne sais pas vraiment. Mais j'hoche légèrement la tête, parce que j'ai envie de plus. Harry avance alors doucement et il dépose ses lèvres sur les miennes. C'est doux et chaud, je ressens ce baiser partout dans mon corps, du bout de mes cheveux jusqu'à mes doigts de pieds. Il recule mais je le retiens en posant mes mains sur sa nuque. Et je pose mes lèvres sur les sienne. Le baiser est tendre, plein d'amour et c'est le plus beau baiser de ma vie. 

Le combat.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant