Chapitre 8.

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Louis.

L'odeur de l'hôpital est vraiment horrible, comme si à chaque fois que je venais l'odeur était encore plus immonde que ma précédente visite. Avec Anne et Harry, nous sommes actuellement dans la salle d'attente à attendre le médecin. Cela fait une semaine que nous sommes revenus de notre petit week-end et Harry est de plus en plus fatigué, donc le médecin a demandé à faire des analyses de sang. Et nous sommes ici pour qu'il nous dise les résultats. Harry est assis à côté de moi et son genou tremble. Je pose ma main sur sa cuisse pour lui montrer que je suis là et pour essayer de le calmer. Il remarque mon geste et vient poser sa main sur la mienne. Je lui dis que tout va bien se passer quand le médecin arrive à notre rencontre. Il nous dit bonjour et nous demande de bien le suivre jusqu'à son bureau. Nous nous levons et nous le suivons en marchant lentement.

« - Je vous en prie, installez-vous. – nous nous asseyons sur les chaises en face de son bureau. Bon, Mr Styles je ne sais pas comment vous annoncer ça... mais votre état est vraiment critique. Les métastases ont envahi tout votre corps, votre cancer n'est plus seulement au niveau de votre cerveau mais il est partout dans votre corps, dans chacune de vos cellules. Je suis vraiment désolé, nous ne pouvons plus rien faire pour vous. Même avec tous les traitements du monde, votre cancer ne pourra jamais partir. »

Nous ne disons rien, nous encaissons juste les paroles du médecin. Anne commence à pleurer et Harry attrape ma main pour la serrer très fort, j'en ai presque mal. Mais ce n'est rien face à ce que je ressens à l'intérieur de moi, non ce n'est rien. Parce que à l'intérieur je crie, je crie tout ce que j'ai. J'ai l'impression que tout s'effondre et c'est le cas. Je tourne ma tête pour regarder Anne qui parle avec le médecin. Mes oreilles bourdonnent mais j'arrive à entendre ce qu'ils se disent mais c'est très lointain.

« - Quelles sont ses options alors ? Attendre la mort ?
- Non, pas vraiment. Nous pouvons lui donner des médicaments qui vont l'aider à ne pas avoir mal mais oui, cela ne va pas faire partir son cancer.
- Je n'en veux pas de ces médicaments.
- Voyons Harry... tu te rends compte des douleurs que tu vas subir si tu ne prends pas ces médicaments.
- Maman, c'est à moi de choisir. C'est mon corps donc mon choix.
- Harry... réfléchis bien.
- C'est déjà tout réfléchis.
- Louis... dis lui que ce n'est pas une bonne idée.
- Je... ­– merde. Je suis d'accord avec Harry, c'est son choix. S'il ne veut pas prendre de médicament alors qu'il n'en prenne pas.
- Pas de médicaments alors ?
- Non pas de médicaments.
- Très bien, c'est votre droit après tout. »

Anne ne dit rien, elle pleure encore. Je commence à pleurer moi aussi alors que nous disons au revoir au médecin.
Harry ne lâche pas ma main lorsque nous traversons les couloirs de l'hôpital pour rejoindre la voiture.

- - -

Je regarde le plafond de la chambre, je n'ai pas dormi de la nuit et c'est comme ça depuis déjà une semaine, depuis que le médecin nous a annoncé la mauvaise nouvelle. Même si Harry est contre moi, le sommeil ne vient jamais. Je ne fais que de penser à lui et au fait qu'il va bientôt nous quitter, me quitter. Je savais que cela allait être compliqué, je pensais être assez fort pour passer cette épreuve sans grande difficulté, alors que c'est tout le contraire.
Harry est contre mon ventre et je sens sa respiration contre ma peau. Le soleil se lève à peine lorsqu'il se réveille. Il me sourit avant de venir m'embrasser la joue.

« - Louis, j'ai quelque chose à t'annoncer.
- Dis-moi, je t'écoute.
- Aujourd'hui est mon dernier jour. Je ne veux pas vivre plus longtemps, je ne veux plus souffrir Louis. Et j'ai besoin de toi pour ça. »

Le combat.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant