Le calme avant la tempête

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Point de vue extérieur.

Le week-end était fini. Les étudiants de Yuei arrivaient, valises en main, prêts à affronter une nouvelle semaine les rapprochant de leur rêve.

La fin de semaine dernière avait été remplie de questions et de doutes pour notre jeune blond. Revoir les visages souriants de ses camarades l’étourdissait, devoir faire semblant d’être quelqu’un d’autre le rendait fou et, par-dessus tout, revoir ce sourire si franc, si lumineux, qui lui était adressé et dont il était indigne, le faisait se mépriser davantage.

Debout devant le miroir de sa chambre d’internat, il observait son reflet comme s’il s’agissait d’un étranger. Il lui semblait se déchirer de l’intérieur entre son esprit, qui lui dictait de continuer, qu’il pourrait bientôt venger ses parents, que les héros devaient payer, et son cœur qui, vraisemblablement, avait été touché par la gentillesse de ses camarades, par ses profs qui semblaient sincères, par la confiance qu’on lui accordait et la détermination qu’il pouvait voir en chacun.

Le doute avait inondé son cœur et était en train d’ébranler ses plus profondes convictions, source de ses motivations. Et tout ça à cause d’une poignée d’individus qui voulaient agir noblement, pour le bien de tous.

Il sortit de ses pensées, se forçant à enfiler ce masque d’abruti heureux et prit ses affaires, rejoignant ses camarades quelques minutes avant la sonnerie de 8h, signalant le début de leur cours d’anglais avec Present Mic.

La matinée était passée à une vitesse folle et, le midi, il avait mangé avec son habituel groupe d’amis. C’est après le repas qu’Eijirou se décida à l’entraîner à l’extérieur, afin de discuter.

Le rouge avait réfléchi tout le week-end et ça l’avait épuisé. Il était sur et certain que Baku avait raison : il aimait Denki. Il allait assumer ses sentiments envers son « ami » mais pas si vite. Il venait juste de les comprendre et avait encore quelques difficultés à les affirmer à haute voix sans en rougir alors, il allait prendre son temps et faire les choses comme il faut.

Les deux garçons s’étaient assis sur un banc situé sous un arbre afin de s’abriter du soleil.

Kirishima lança enfin le sujet qu’il attendait tant :

« Bon, tu m’expliques ce qui s’est passé vendredi, Denki ?

Il ne pouvait cacher la curiosité qu’il éprouvait. Le blond, lui, prit l’air le plus naturel et sincère qu’il pouvait.

- Bah, en fait, c’est mon alter… C’est un truc bizarre, comme un dysfonctionnement. Je me retrouve à bouger super vite sans rien pouvoir faire mais j’essaye de le contrôler. Je voulais pas en parler parce que j’ai déjà ce problème de surtension et je veux pas qu’on s’inquiète encore plus pour moi, Kiri… Le blond baissa la tête, il se dégoutait.

- Denki, tu pouvais m’en parler à moi. Enfin, je comprends. Si tu veux pas en parler, j’en parlerai pas non plus mais, si t’y arrives vraiment pas, faudra que t’en parles. Les profs sont là pour nous aider tu sais, c’est normal qu’ils s’inquiètent pour nous. Et puis, si tu veux t’entraîner à le contrôler, je suis là. On peut s’entraîner tous les deux. »

Le rouge sourit tendrement à son amour, posant une main sur son épaule afin de lui montrer son soutien, dans une tentative de réconfort. Kaminari le remercia avec un demi-sourire, se trouvant abject de faire ça à un garçon comme Eijirou. Mais quelle autre solution avait-il ?

C’est ainsi que les deux « amis » reprirent les cours de l’après-midi : Un Eijirou au cœur léger, heureux que le blond se soit confié à lui, et un Denki au cœur lourd, masquant son dégoût de lui-même et portant un fardeau de plus en plus imposant sur ses épaules.

Expiation sous haute tension <Kirikami>Où les histoires vivent. Découvrez maintenant