Le regard des autres.

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Point de vue extérieur.

On était le mercredi matin. Ça faisait déjà deux jours que les cours avaient repris et donc deux jours que Kirishima voulait se déclarer. Il avait décidé ça ce week-end et, en ce début de semaine, il avait déjà essayé par trois fois, sans succès.

La première tentative était tombée à l'eau car une Mina sauvage avait fait irruption sans prévenir, ce qui avait quelque peu cassé le moment. La deuxième tentative avait été interrompue par le téléphone du rouge qui avait sonné, un appel de sa mère qui l'avertissait qu'il avait oublié des affaires et qu'elle lui amènerait le soir même. En ce qui concerne la troisième, Eijirou avait fini par se dire que c'était le karma, alors il avait commencé avec un simple 'Denki, je peux te poser une question ?' et après l'affirmation du blond, rien ne s'était passé. Personne n'était apparu, pas de cataclysme, pas d'attaque de vilain, pas de météorite, rien. Le rouge avait alors paniqué, se disant que le moment était mal choisi et avait fini par balbutier, sous le coup du stress, une invitation au ciné pour samedi.

En le voyant perdre ses moyens pour un simple ciné, Kaminari avait ri et accepté avant d'ajouter un 'si tu veux toujours d'ici là.' qu'Eijirou n'avait même pas relevé tellement il se sentait ridicule.

Et actuellement, le rouge était dépité, assis à l'envers sur la chaise de Tooru et avachi sur la table de son ami explosif à qui il venait de raconter ses cuisants échecs. À l'annonce du dernier, Katsuki n'avait pu retenir un éclat de rire, ce qui avait renfrogné le rouge.

Le cendré, qui n'était pas particulièrement à l'aise quand il s'agissait de réconforter les autres, assura simplement à Kirishima qu'il aurait d'autres occasions et que ça n'avait pas besoin d'être une déclaration parfaite si les sentiments étaient présents. Le garçon viril affichait une moue sceptique, ayant du mal à croire les mots de son ami qui, pourtant, parlait d'expérience.

Ils furent rejoints par leurs camarades et Eijirou se décida à migrer vers sa place à la vue de la fille à l'alter d'invisibilité qui arrivait main dans la main avec Ojiro. En voyant leurs mains unies, Kirishima glissa un regard vers le blond possesseur d'une mèche noire avec qui il aurait aimé pouvoir faire la même chose. Denki était déjà assis à sa place, regardant un point inexistant. Il devait être en train de réfléchir.

À bien regarder la scène, on aurait pu croire que les deux amis s'étaient disputés. Un Denki silencieux surprenait beaucoup mais moins qu'un Eijirou qui ne souriait pas. C'est dans cette atmosphère inhabituelle pour cette classe que le cours d'Aizawa commença.

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Tous les autres jours de ces dernières semaines étaient passés à une vitesse folle alors pourquoi aujourd'hui, alors qu'il angoissait à l'idée de l'attaque de Shigaraki qui devait se dérouler ce soir, il lui semblait que le temps s'arrêtait ?

Le cœur du jeune blond tambourinait dans sa cage thoracique sous le stress, il n'avait aucune concentration, n'arrivait pas à être attentif et son cerveau tournait à plein régime.

Dès qu'il regardait son professeur, il se disait qu'il faisait le mauvais choix mais l'image de ses parents s'imposait à son esprit. Et dès qu'au contraire, il se disait qu'il avait raison, qu'il devait aller au bout de ses actes, le visage de ses camarades, de ses professeurs, les bons moments, la joie, les rires, tout lui revenait en mémoire.

Il ressassait tout ça à un point où il croyait sincèrement sa tête capable d'exploser.

La sonnerie retentit, lui permettant de se dire qu'il était enfin midi et que, par conséquent, il lui restait une dizaine d'heures avant le moment qu'il redoutait tant.

Expiation sous haute tension <Kirikami>Où les histoires vivent. Découvrez maintenant