Tout le monde a toujours eu des rêves, et même si c'est illusoire, on veut sans cesse continuer à les cultiver dans un coin de notre âme, espérant qu'ils donnent des fleurs.
Je dirais qu'il n' y a jamais de rêves irréalisables, de rêves fous, de rêves stupides, parce que c'est la conviction qu'ils peuvent se réaliser qui nous permet de monter chaque jour sur une nouvelle marche de l'escalier de la gloire.
Chaque rêve a le droit de devenir réalité, ou de rester une douce pensée qui flotte quelque fois à la surface de nos consciences brumeuses.
Les rêves sont un moyen de s'évader, de respirer un vaste parfum de voyage, un air d'ailleurs, cet air qui sent la goyave, le soleil et les fleurs à calice, sans bouger de sa chaise.
Les rêves, c'est cette porte sur un autre monde, où les gens sont heureux, où la faim n'existe pas et où l'argent est un étrange fruit que l'on cueille à tous les coins de rue.
Le jour, les rêves sont clairs, saisissants, utopiques.
La nuit, les rêves se font gris, mystérieux et indéchiffrables.
Parfois oubliés au réveil, parfois laissant des traces sur nos réflexions, ils tissent leur toile de mystère, et laissent librement s'exprimer l'inconscient.
On te dit:
" C'est normal, à ton âge, de rêver beaucoup. Quand tu grandira, ça disparaîtra. "
Mais tu ne veux pas que ça disparaisse. Pourquoi ces délices, ces échappatoires remplies de symboles, ces souvenirs ténus d'une expérience extraordinaire devraient s'en aller de tes nuits ?
On t'assène :
" Si tu rêves que tu voles, ça veut dire que tu grandis. Moi aussi, tu sais, à l'adolescence, je faisais ce genre de rêves. Ce sont des rêves qui annoncent un changement dans ta vie."
Mais tu te dis que les grandes personnes sont agaçantes à savoir tout sur tout et à s'en vanter.
Personne n'a le bon oracle, la vérité absolue.
Je crois que ce qui les inquiète, ces adultes impeccables à la vie bien rangée, ce qui les terrifient, c'est l'imprévu.
Nul ne sait ce que signifient vraiment les rêves, ce pourquoi ils sont là. Et tous les scientifiques du monde pourraient bien faire des hypothèses qu'ils n'auraient pas la certitude de détenir la réponse à cette question:
" Pourquoi rêve-t-on ? "
"Pourquoi, maman ? demande l'enfant.
- Ma douce, les rêves sont comme des nuages. Un jour ils passent dans l'horizon de ta vie, tu les cherches, tu vois bien que leur forme veut te livrer un message, tu vois dans leurs jeux audacieux qu'ils signifient quelque chose. Puis le temps passe, et les rêves s'en vont: mais leur souvenir demeure toujours."
J'ai déjà rêvé de voler, peu avant d'entrer au collège. C'était beau, étrange, et toujours différent.
Une fois, je marchais sur le ciel, chaque saut m'emportait plus haut vers le soleil. Une autre fois, armée d'une couverture, j'exécutais une danse étrange qui me donnait la clé des airs.
Je n'ai jamais cherché à comprendre quel sens cela avait. À mes yeux, les plus beaux poèmes sont ceux dont le sens n'apparait pas parfaitement à l'esprit, qui laissent au lecteur une part d'interprétation, mais aussi une part de flou, un flou pur et surprenant.
Les rêves sont comme eux, parfaits dans leur rôle insensé, beaux par le simple fait qu'ils n'ont pas de but précis. Et quelles que soient les conjectures à leur égard, je les écarte du revers de la main...
Car je rêve encore de voler.
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Différente
PoetryDifférente. Un mot qui m'a collé à la peau pendant des années. Qui n'était pas prononcé, mais pourtant omniprésent. J'ai d'abord détesté cette bizarrerie, cette étrangeté qui était mienne et qui faisait partie intégrante de ma manière de vivre. Je...