Entrée 5

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bonsoir, comment ça va
j'vais pas te cacher que ce chapitre il me laisse perplexe, je l'aime pas trop tu vois? j'suis pas grave satisfaite

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S.
19/06/2010 - 21h43
Entrée 5 :
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Actuellement, dans une situation telle que la sienne, trois options se présentaient à Jérémy : la première étant d'éviter Julien comme un lâche pendant tout le reste de sa vie, mais il se rendit bien vite compte que c'était complètement con comme idée, puisque Julien était son meilleur ami, et que Jérémy n'était pas assez foireux pour faire un truc aussi stupide, donc il avait vite laissé tomber cette idée et il n'y avait pas prêté plus d'attention.

La deuxième solution, c'était de simplement tout expliquer à Julien, en espérant que ça se passe bien, mais Jérémy avait aussi vite abandonné cette option. Parce que le brun n'était pas un lâche, ne voulait pas dire qu'il était vraiment courageux. Il risquait déjà de se prendre un bon gros râteau des familles, et ensuite, il avait bien vu sa propre réaction quand littéralement rien ne s'était passé, quand rien ne s'était dévoilé ou textuellement dit. Rien qu'expliciter ses pensées tout haut lui donnait envie de se cacher dans un coin et ne plus jamais sortir en plein jour, où son air honteux et déplorable pourrait se voir.

La troisième option, la plus sensée, était de réviser son putain de bac de français, parce qu'on était en juin, et Jérémy se dit avec une horreur approximative, tout en regardant son bureau mal rangé et franchement déprimant, qu'il n'avait encore rien foutu, et qu'il restait deux putains de jours avant l'épreuve.

Si le brun avait été dans une situation et un état d'esprit relativement normaux, il aurait probablement haussé les épaules et continué à procrastiner. Il aurait très probablement allumé son ordinateur et traîné sur le 15-18 jusqu'à ce que ses yeux et ses doigts le supplient de s'arrêter, puis il aurait appelé Julien et ils auraient passé une bonne partie de la nuit à jouer et dire de la merde ensemble.

Et rien que pour ça, Jérémy se devait de fermer sa gueule et de continuer comme si de rien n'était, au risque de ternir leur relation sur le long terme. Mais pourtant, à chaque putain de fois que Jérémy était avec Julien, ça le brûlait de lui dire, ça menaçait de sortir tout seul à n'importe quel moment. Quand Julien riait, illuminant les alentours, son rire résonnait dans la pièce, ricochant sur chaque murs, glissant et scintillant à la manière des ruisseaux qu'ils remontaient tous les deux en été sous un soleil impitoyable, Jérémy voulait lui dire. Quand Julien s'attachait les cheveux lorsqu'il était concentré, en cours où au dessus de son synthé, laissant sa frange tomber devant ses yeux. Le brun l'avait souvent charrié sur sa frange qui devenait sérieusement –trop– longue, mais là c'était différent, il n'avait plus envie de rire, mais il avait envie de lui glisser délicatement ses mèches derrière son oreille. Là aussi, Jérémy voulait lui dire. Rien que quand Julien était à ses côtés, il se sentait si bien, niais, si insouciant qu'il ne considérait pas les répercussions s'il embrassait le châtain à l'instant, aur un coup de tête. Quand il plongeait ses yeux dans les iris clairs de Julien, il s'y perdait. Il essayait de ne rien laisser paraître mais il se sentait aspiré par ces yeux, il voulait les regarder pendant des heures. Il voulait beaucoup de choses.

Les rares fois où Jérémy songeait à tout avouer à Julien, il se sentait égoïste, sale. Il avait l'impression que si par malheur il venait à effectivement lui dire, il briserait une amitié parce qu'il ne pouvait pas simplement se contenter de leur relation actuelle, il voulait toujours plus, toujours trop. Pourtant ce qu'ils avaient étaient bien, ils pouvaient tout faire ensemble, tout se dire, du secret le plus honteux à la dernière rumeur, ils avaient tout. Pourquoi vouloir plus ? Il avait la boule au ventre et une sensation désagréable de nausée s'était logée dans sa gorge quand il y pensait. Il voulait pouvoir savoir si les cheveux châtains étaient aussi soyeux qu'ils en avaient l'air sans que ce soit dérangeant. Il voulait pouvoir se noyer dans les yeux bleus sans avoir à s'y arracher avec un sentiment honteux parce qu'il les avait fixé trop longtemps. Il voulait lui dire. Mais s'il lui disait, est-ce que leur lien allait vraiment changer ? Et si jamais Julien venait à avoir des sentiments réciproques, est-ce que là, leur relation allait changer ? Est-ce que ils allaient faire des trucs mielleux qui collent aux dents ? Parce que ça n'était pas le genre de Jérémy, ni celui de Julien d'ailleurs. Si jamais ils venaient à effectivement être ensemble, Jérémy le voyait plus comme son meilleur ami avec quelques privilèges.

Demain viendra Aujourd'huiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant