ah bah c'est la fin les amis
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L.
21/09/2010 - 19h18
Entrée n°6 :
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.C'était lundi. C'était le jour de l'épreuve de français, le bac donc. Jérémy stressait, oui, mais il me savait pas si c'était par rapport a l'examen en lui même, ou plus par rapport au fait qu'il n'avait pas eu de nouvelles de Julien pendant tout le week-end, et qu'il allait possiblement le voir aujourd'hui, sans savoir comment réagir, même si le voir était peu probable, il y avait beaucoup de monde après tout.
Sur le chemin en direction du lycée, Jérémy eut tout son temps pour bien stresser. Plus à cause de son baccalauréat cette fois, c'était assez important comme événement faut pas déconner avec le bac. Il laissa échapper un souffle vacillant, chevrotant. C'était juste du français. Il n'avais jamais eu de mal avec le français, pourquoi être stressé maintenant après tout ? Il avait bien tout revu, relu, révisé. La veille, certes, mais au moins il l'avait faut. Il n'avait rien a craindre.
Bien sûr, son auto-persuasion bas-de-gamme et absolument pas convaincue ne marchait pas du tout. Il avait besoin de se vider la tête. De penser à quelque chose, n'importe quoi. Il soupira longuement. Si Julien avait été là, il aurait réussi à détourner son attention de tout ça, comme il l'avait fait pour leur brevet, et leurs bacs blancs. Comme il l'avait fait pour leurs oraux, et pour toutes les choses qui avaient horrifiés Jérémy. Avant le spectacle de fin d'année quand ils n'étaient qu'en primaire. Quand il devait aller sur scène lors de leur option théâtre –qui n'avait duré qu'une semaine, parce que sans mentir, c'était une option de merde qu'ils avaient pris sur un coup de tête débile et irréfléchi. Si Julien n'avait pas été là pendant toutes ces phases, toutes ces situations, le brun aurait très certainement tout foiré, et il aurait bien été dans la merde, et là, il redoutait le pire. Quelque part, dans un endroit paumé de sa tête, il se dit que cette situation devrait l'inquiéter un peu, cette dépendance à son meilleur ami, cet attachement qui lui semblait si indispensable, une une autre partie paumée lui souffla que sans Julien, Jérémy ne serait pas devenu lui-même à cet instant, il n'aurait jamais réussi à avancer comme il l'avait fait. Jérémy esquissa un mince sourire, un peu ironique. Wow. Il était vraiment tombé bas, très très bas. Il avait simplement voulu se baigner, mais il s'était perdu dans un océan trop bleu et trop paradisiaque qui lui murmurait sans cesse le nom de Julien. Ça aurait du lui faire peur, pour être honnête, mais ça le rassurait tellement, ça le rassurait d'avoir cette aura de bienveillance autour de lui. Mais en ce moment, l'océan était trop agité, les vagues trop hautes, trop sinistre, il s'était égaré trop loin du bord, dans une eau trop profonde, s'aventurant dans un milieu sombre et inconnu, qui se révélait petit à petit de plus en plus dangereux, menaçant de le noyer, de l'avaler et de le faire sombrer dans une abîme lugubre, redoutable, et Jérémy avait du mal à rester à la surface, l'air lui manquait et il sentait son corps se vider de ses forces, de son air, ses muscles lui criait d'arrêter et de se laisser sombrer, mais il continuait à se débattre.
Son téléphone se mouvait dans sa poche. C'était sûrement sa mère, lui souhaitant encore bonne chance ou une connerie du genre.
De: Julien à 07h28
te prends pas trop la tête non plus, j'suis même pas avec toi j'te sens déjà stressé comme une gamineJérémy ressera sa prise sur son téléphone. Son sourire était grand, il lui faisait mal aux joues. Il était tellement rassuré, ils n'avaient rien perdu de leur connexion légendaire. Ils n'avaient rien perdu de leur lien si fort. Julien arrivait toujours à lire en lui, même si il n'était pas là.