Entrée 4

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ah bonsoir
j'ai vraiment rien à dire, juste que je sais pas quand et où ça va finir, probablement dans peu de chapitres, histoire de pas tourner en rond tmtc

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V.
21/05/2010 - 23h54
Entrée n°4 :
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Dire que Jérémy avait pris la nouvelle comme une annonce ordinaire, sans se poser plus de questions, aurait été un mensonge. Un très gros mensonge.

Il avait paniqué, sur le coup. Sincèrement. Tout le monde aurait paniqué à sa place. Ça lui semblait si improbable, si surréaliste, si aléatoire comme découverte. Hey salut, tu viens de te rendre compte de tes sentiments beaucoup plus qu'amicaux pour ton meilleur ami. C'est ironique non ? Au fait, tu sais même pas si c'est réciproque et en plus tu risque de perdre la personne la plus importante à tes yeux au moindre faux pas et briser une amitié totalement durable. La bise !

Du coup, Jérémy était paniqué. Intérieurement bien sûr. Il devait toujours garder un air neutre, indifférent face aux possibles accidents. Avoir l'air neutre quand Julien lui frôlait la main lorsqu'ils marchaient un peu trop près l'un à côté de l'autre. Avoir l'air neutre quand le brun sentait les cheveux châtains lui titiller le nez lorsqu'il y abait trop de monde dans la file d'attente de la cantine et qu'ils étaient trop serrés. Avoir l'air neutre quand Julien se rapprochait de lui pour lui parler. Avoir l'air neutre quand il sentait son souffle chaud et leger lui caresser l'oreille quand il lui chuchotait quelque chose en salle de permanence, juste avant qu'ils soient séparés. Encore.

Jérémy devait avoir l'air neutre tout le temps autour de Julien à present, ce qui posait un énorme problème au brun, qui avait toujours l'habitude d'être naturel et détendu au possible en compagnie de son meilleur ami. Alors le fait que, désormais, il soit constamment tendu en sa présence, à l'affut du moindre petit détail qui n'aurait pas sa place dans son propre comportement, Jérémy commençait à en avoir marre. Et à ressentir une frustration grandissante, par la même occasion. Il ne pouvait même pas être détendu avec son propre meilleur ami. Putain.

Ce n'était qu'une question de temps avant que Julien ne remarque son changement de comportement, s'il ne l'avait pas déjà fait. Julien remarquait toujours tout, de la plus grande évidence à la chose la plus improbable qui soit. Même si son comportement laissait penser le contraire, Julien était quelqu'un de très attentif. Il était très sélectif quant à où il concentrait son attention, certes, mais il était tout de même très attentif. Il remarquait l'attitude de leurs profs juste avant une interro surprise, sauvant quelques élèves d'un échec total. Il remarquait le très léger boitement de Jérémy après que le brun ait essayé de faire des rampes en snowboard qui avaient résulté en désastre absolu. Julien remarquait aussi quand Jérémy prenait ses ciseaux pour se couper lui-même les cheveux à l'improviste quand ils devenaient trop long à son goût.

Julien remarquait beaucoup de choses, donc naturellement, Jérémy se dit que ce n'était qu'une question de temps avant que le châtain ne le prenne à part pour le couvrir de questions, certaines touchant le point sensible et d'autres complètement à côté de la plaque, comme il le faisait toujours lorsqu'il était dans le flou le plus total.

Ils venaient d'entamer leurs deux heures finales de français avant le week-end quand Jérémy soupira bruyamment. Trop bruyamment à son goût et au goût de sa voisine aussi, apparemment. Elle lui jeta un regard interrogateur, Jérémy lui répondit simplement par un haussement d'épaules et un léger sourire fatigué. Elle acquiesça, lui rendant son sourire avant de retourner son attention sur le professeur qui semblait faire un effort colossal pour ne pas s'endormir.

Demain viendra Aujourd'huiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant