Un vent de Changement (Dramione)

Chapitre 1 : La lettre

« Hermione, lève-toi ma chérie, tout va bien, ouvre les yeux.... »

La jeune fille était encore dans un cauchemar et le réveil fut douloureux. Elle rouvrit les yeux avec difficultés et aperçut Mrs Weasley, penchée au-dessus d'elle avec une inquiétude manifeste. En voyant la jeune sorcière se réveiller, Molly Weasley s'assit sur le lit à ses côté et lui caressa les cheveux d'une manière si maternelle et apaisante que la jeune femme sentit les larmes rouler sur ses joues. Debout également, Ginny Weasley, la cadette de la famille de rouquin et meilleure amie d' Hermione la regardait avec tristesse. Nuls doutes que c'était cette dernière qui, désemparée face au cauchemar de son amie, avait appelé sa mère à la rescousse. Cette dernière ne perdit d'ailleurs pas de temps.

- Je vais vous faire monter un plateau, inutile que vous descendiez, il vaut peut-être mieux que vous preniez le petit-déjeuner au calme !

En effet « calme », était tout sauf le terme qui viendrait spontanément à l'esprit de qui que ce soit en parlant du « Terrier » la maison familiale des Weasley, une espèce de tour biscornue en boit, où s'accumulaient les étages et qui semblait tenir debout par magie. (Et c'était d'ailleurs sûrement le cas). Une fois que madame Weasley eut passé la porte pour descendre les étages en direction de la cuisine située au rez-de-chaussée, sa fille la remplaça auprès d'Hermione. Toutes d'eux se regardèrent un moment sans rien dire, puis, Ginny n'y tenant plus, ouvrit la bouche.

- Ce n'était pas de ta faute, je te le jure...
- Quoi ?
- Tu parlais en dormant, tu pleurais et disais que c'était de ta faute... Tu appelais tes parents... Mais ce n'était PAS de ta faute...
- Je n'aurais jamais dû les exposer à un tel sortilège, j'ai...
- Hermione !!S'énerva Ginny d'une voix ou pointait l'agacement typique de quelqu'un qui est las de se répéter sans cesse. Si tu n'avais pas modifié leur mémoire, s'ils n'avaient pas quitté l'Angleterre, si tu n'avais pas fait tout ça... Ils auraient été une cible de choix pour Tu–sais-qui ! Ils ne seraient peut-être simplement plus de ce monde...

Hermione ne répondit rien. Au fond d'elle-même, elle savait bien sûr, que son amie était dans le vrai. Elle avait fait au mieux. Elle avait d'ailleurs passé sa vie à tenter de faire au mieux ces dernières années, et cela encore plus depuis qu'elle avait appris qu'elle était une sorcière. Elle avait été si fière, si heureuse de se découvrir ces dons dont toutes ses amies d'enfance n'auraient même pas osé rêver ! Elle étudiait dans une école dont les moldus du monde dans lequel elle avait grandi ne soupçonnaient même pas l'existence, et concrétisait sans doute le rêve d'énormément de jeunes moldus qui se sentaient différents. Un monde unique, secret, une chance dont seuls quelques privilégiés disposaient. Et elle avait toujours tout fait pour s'en montrer digne. Elle avait même combattu le seigneur des ténèbres en personne aux côtés de ses deux meilleurs amis, Ron et Harry, rencontrés au cours de sa première année à Poudlard.

Seulement pour que ce terrible mage noir ne puisse atteindre ses parents, elle avait dû user de procédés magiques, dont le sortilège d'amnésie, afin qu'ils oublient qui ils étaient. Elle leur avait fait oublier jusqu'au fait même qu'ils avaient une fille, et ils avaient déménagé. Seulement voilà, Voldemort, le mage noir, avait été vaincu, et Hermione était allée lever le sortilège afin qu'ils reprennent le cours normal de leur vie... Et c'est là que tout avait échoué, qu'Hermione, qui s'appliquait depuis toujours à être la plus parfaite possible, avait été TROP parfaite.En effet son sortilège avait si bien fonctionné, avait été si puissant... Que ses parents ne pouvaient subir une nouvelle correction de leur mémoire, revenir en arrière était donc impossible, et la tentative de leur fille de lever le sortilège avait eu des effets désastreux sur leur mémoire. Les Granger avaient donc dû être transportés à Sainte-Mangouste, l'hôpital pour les catastrophes et blessures magiques, dont ils risquaient fort de ne plus pouvoir sortir avant des années. Et depuis cet épisode survenu il y avait de cela plusieurs semaines, Hermione était rongée par le remord. Sa première réelle grosse erreur avait coûté si cher à ses parents...

Le cours négatif de ses pensées fut interrompu par Mrs Weasley qui remontait l'escalier avec un plateau repas constitué de toasts, d'œufs au plat, et de bacon, un des petits déjeuners favoris de la jeune fille. Sur le plateau, on trouvait aussi deux lettres en parchemin jaune frappé d'un « P » entouré par un aigle, un serpent, un blaireau et un lion. C'était des lettres de Poudlard, et il y en avait une pour Hermione, et une pour Ginny. Pour cette dernière ce n'était guère étonnant. L'année dernière avait été sa sixième, soit son avant dernière année au château. Pour Hermione en revanche, il aurait dû s'agir de la septième et dernière année, mais comme elle l'avait passée à faire la chasse aux mages noirs avec Ron et Harry, il semblait logique qu'on lui demande de la refaire. D'ailleurs en parcourant la lettre de la main de la directrice, Minerva McGonagall, elle y comprit que tous les élèves devraient y retourner, et recommencer leur année précédente car celle-ci n'avait été que trop chamboulée par la guerre en cours, et l'enseignement dispensé « trop éloigné de l'enseignement ayant cours normalement au sein du collège Poudlard ».

- Ça parait assez logique ! Déclara Ginny d'un ton convaincu. Après tout on ne pouvait pas vraiment appeler cette dernière année « une année de cours... »

Pour une fois, Hermione était tout à fait d'accord avec son amie et hocha la tête. L'idée de retourner dans ce lieu familier qu'elle affectionnait tant lui mettait du baume au cœur. Mais une question l'inquiétait tout de même.

- Tu penses que Ron voudra y retourner ?

Le dernier des fils Weasley avait lui aussi souffert de la guerre. La perte de son frère Fred l'avait énormément affecté. Ginny qui avait dû être endurcie par la vie aux côté de 6 frères ainés semblait avoir mieux encaissé le coup. Bien qu'Hermione l'ait souvent surprise en pleine nuit prise par des pleurs silencieux. C'était une peine que la jeune rouquine semblait souhaiter affronter seule, ou ne laisser paraitre qu'en présence de sa mère et de sa meilleure amie, ce qui expliquait peut-être que madame Weasley veille à ce point à leur permettre de se retrouver entre elles. Malgré leur baiser échangé tandis que la guerre faisait rage autour d'eux, Ron et Hermione ne s'étaient pour ainsi dire plus retrouvés seuls depuis. Ginny semblait se poser la même question, mais ce fut madame Weasley qui répondit.

- Je pense que si Harry et toi y allez, il voudra y aller aussi...

Et c'est l'esprit un peu plus léger à l'idée que leur vie allait tout de même tenter de retrouver leur cours normal qu'elles entamèrent leur petit déjeuner tandis que Molly Weasley retournait dans la cuisine. Plus rien ne serait comme avant, et il ne servait à rien de faire semblant, mais rester dans des souvenirs douloureux ou des pensées négatives ne leur apporterait rien non plus. Ce fut avec l'arrivée de cette lettre, qu'Hermione parvint à se dire cela pour la première fois.32