Chapitre VI : Plus jamais seule.

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Inconsciente sur le lit d'Asriel, l'humaine se faisait examinée depuis plusieurs minutes par le Docteur Gaster, tandis que Asriel et ses parents attendaient le verdict, fébriles.

Quand il eut fini, Gaster tourna vers eux son visage étrange aux yeux vides, et glissa jusque devant Asgore et Toriel. Il se mit à gesticuler ses mains frénétiquement en décrivant différents codes. Asriel le regardait faire sans rien comprendre, mais ses parents en revanche semblaient concentrés sur ses agitations et hochaient la tête. Asriel n'avait jamais compris pourquoi le docteurs'exprimait de cette façon, et d'une certaine manière, il l'avait toujours trouvé un peu effrayant.

Lorsque le Docteur fut parti, Asriel, qui était resté dans la chambre, entendit ses parents discuter dans le couloir à propos de l'humaine. Apparemment elle ne souffrait d'aucune blessure grave, et Asriel avait retenu des mots compliqués qu'il ne connaissait pas tels que« sang » et « fièvre », mais d'autres qu'il ne connaissait que trop bien comme « Surface », «barrière ».

Cela faisait maintenant plusieurs heures que l'humaine était endormie dans le lit d'Asriel, et Asriel n'avait pas quitté sa chambre depuis que l'humaine s'y trouvait. Ses parents avaient accepté qu'il veille sur elle, à condition de ne pas la déranger.

Néanmoins, Asriel avait profité du sommeil du petit humain pour l'observer attentivement. Ses yeux étaient fermés, sa bouche légèrement entrouverte laissait échapper son souffle régulier, ses cheveux bruns cachaient à moitié son visage. Ses joues s'étaient davantage rosi. Asriel s'était même permis d'effleurer sa joue rose avec son doigt. Elle était brûlante.  

Pour passer le temps, Asriel avait commencé à dessiner, allongé à plat ventre sur le tapis de sa chambre. C'était incroyable ce qu'un humain pouvait dormir ! D'ailleurs, il avait toujours du mal à croire ce qui était en train de se passer. Il avait grandit avec en écoutant les légendes sur les Hommes, et voilà qu'un d'entre eux se trouvait dans son lit à ce moment même. C'était tellement irréel.

A un moment, Asriel dû se lever pour chercher d'autres crayons de couleurs, et lorsqu'il se retourna, il se figea : l'humaine, qui était restée allongée, avait tourné sa tête vers lui, le fixant de ses yeux rouges perçants à moitié cachés par sa frange brune. Les deux enfants se fixèrent en silence quelques instants.

Dis quelque chose, ne reste pas planté là comme un imbécile se dit Asriel.

Mal à l'aise, il s'approcha du lit et l'humaine se redressa en position assise, le regardant maintenant avec un air hébété. Mince, il avait oublié son prénom ! C'était quoi déjà ? Clara ? Ciara ? Mais c'est finalement l'humaine qui brisa le silence :

"Pourquoi un bébé chèvre me fixe ?" demanda-t-elle d'une voix enrouée.

"Eh... Je ne suis pas une chèvre !" répliqua Asriel, vexé. "Je suis Asriel Dreemurr, prince des monstres de l'Underground, et..."

"Les monstres ? L'Underground ?" le coupa l'humaine. "Qu'est-ce que tu racontes ? Les monstres n'existent pas."

"Bien sûr que si !" s'entêta Asriel. "Je suis un monstre, et je..."

A nouveau, il n'eut pas le temps de finir sa phrase que l'humaine lui attrapa le visage et se mit à tirer fort sur ses oreilles et les poils de son visage. Asriel se dégagea.

"Aïe ! Mais ça va pas non?! Tu es en train de me défigurer !"

"Je vérifiais que ce n'était pas un déguisement", répondit calmement l'humaine. "Pas besoin de s'énerver."

Elle se rassit à sa place et se massa les tempes en soupirant.

"Je crois que je perds la tête. Je devrais dormir encore un peu..."

Asriel se rapprocha d'elle.

"Tu n'es pas en train de perdre la tête. Tu...tu es humaine, pas vrai ? Comment as-tu fais pour venir ici ?"

Elle le regarda d'un air las, puis détourna les yeux pour fixer le tapis où Asriel avait laissé ses crayons de couleurs et ses dessins.

"Un trou immense...", murmura-t-elle. "C'est tout ce dont je me souviens pour l'instant."

Elle posa ensuite ses yeux rouges sur Asriel.

"Est-ce que je suis morte ?" demanda-t-elle très sérieusement.

"Euh, à première vue non." répondit le prince.

Elle ramena ses jambes contre sa poitrine et y posa sa tête. Elle avait une mine déconfite, presque déçue.

"Que va-t-il m'arriver maintenant ?" murmura-t-elle.

Asriel ne savait quoi répondre. Elle semblait soudain si triste. Mettant sa timidité de côté, Asriel s'approcha de nouveau et posa sa petite main sur son épaule frêle.

"Nous allons prendre soin de toi. Tu verras, tout le monde est super gentil ici. Et puis il y a papa et maman aussi. Tu n'es pas seule."

Ses yeux rouges croisèrent ceux d'Asriel, et son regard l'ébloui. Il fut alors saisi par un instinct protecteur qu'il n'avait jamais ressenti auparavant, et qui l'effraya. C'était un sentiment puissant, qui semblait s'être caché tout ce temps au fond de lui pour se réveiller soudainement. Il eut la certitude qu'à partir de ce moment-là, elle aurait besoin de lui, tout comme lui aurait besoin d'elle.


Non, tu ne seras plus jamais seule.



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J'avais longtemps hésité sur comment allait se passer ce premier vrai contact entre Chara et Asriel, finalement je voyais plutôt une Chara un peu blasée et sonnée par sa chute et par le fait de ne pas être morte, et Asriel essayant de la réconforter. En tout cas, j'espère que vous avez aimé, je vous dit à la prochaine ! 

Picture by xshikawax on Deviantart.

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