Chapitre VIII : Mauvaise impression.

80 13 11
                                    

Debout sur un rempart surplombant l'immense jardin, Undyne observait le prince et l'humaine s'amuser ensemble.

Il s'était écoulé un certain laps de temps depuis que le prince avait ramené cette petite humaine chez eux. Le roi et la reine s'étaient rapidement entiché d'elle et voilà qu'elle partageait leur quotidien comme si elle avait toujours été là.

Seuls leurs majestés et les quelques employés du château étaient au courant de la venue de l'humaine. Undyne avait entendu comme quoi les Dreemurr ne tarderaient pas à la présenter aux yeux de l'Underground. La présence de l'humaine avait eu l'effet d'une bombe parmi ceux travaillant pour leurs majestés, alors tout un peuple...

De très longues années s'étaient écoulées depuis la Grande Guerre. La plupart des monstres l'ayant vécu étaient morts depuis, et la nouvelle génération ne savait quasiment rien des humains, hormis ce que l'on racontait dans les livres et les témoignages des anciens. Certains monstres trouvaient les humains fascinants et impressionnants. Ils seraient sans doute ravis d'en découvrir un en chair et en os.

Mais Undyne n'avait jamais oublié toutes les horreurs que les humains leur avait fait subir. Elle se souvenait encore du chaos sans nom, du sang et de la poussière, du bruit des armes qui s'entrechoquent, de ses coéquipiers morts au combat, de Targen... C'était il y a très longtemps, et Undyne n'avait jamais oublié le moindre détail de cette période sombre et éprouvante. Alors forcément, elle ne voyait pas la venue de Chara d'un très bon œil. 

Undyne fut d'autant plus déçue lorsqu'elle s'aperçu que son cher roi semblait déjà éprouver beaucoup d'affection pour l'humaine. Asgore était quelqu'un de bon et généreux, mais il accueillait chez lui une enfant dont l'espèce avait condamné les monstres à leur triste sort. Si Undyne ne respectait pas autant Asgore Dreemurr, elle aurait vu cela comme une trahison. Mais elle se dit simplement que le roi était trop bon pour rejeter cet enfant qui devait avoir le même âge que son propre fils.

C'était plus fort qu'elle. Undyne ne pouvait pas tolérer la présence d'une enfant de traîtres parmi eux. La voir passer autant de temps avec leurs majestés la révulsait. Dès que son regard avait croisé celui de l'enfant, elle avait su qu'elles ne pourraient jamais s'entendre. L'humaine avait dû sentir l'animosité de la chef de la Garde Royale envers elle, et elle éprouvait un malin plaisir à lui montrer que elle non plus ne la portait pas dans son cœur. Chaque fois que Undyne croisait ses yeux écarlates, elle ressentait une étrange sensation de malaise.

Et ça l'a rendait d'autant plus irritée de se rendre compte qu'elle était la seule à éprouver ce sentiment. Même les serviteurs royaux et les autres membres de la Garde Royale étaient sous le charme de l'humaine, et ça la rendait dingue.

C'est alors que l'humaine tourna la tête dans sa direction et ses yeux se posèrent directement sur Undyne, qui tressaillit. Avait-elle sentit sa présence de si loin ? Le visage de l'enfant était sans émotion, mais ses yeux rouges semblables à une paire de rubis étincelaient d'une lueur étrange. Le prince suivit son regard, et lorsqu'il remarqua Undyne qui les observait au loin il lui fit un petit signe de la main en affichant un sourire candide. Ca l'insupportait de l'admettre, mais Undyne avait bien remarqué que depuis la venue de Chara le jeune prince semblait plus épanoui et ouvert aux autres.

Mais son instinct lui dictait que quelque chose de terrible pourrait survenir à nouveau. Elle ne savait pas quoi, ni quand, mais elle le sentait. Et jusqu'alors, son instinct ne l'avait jamais trompée.


Ellipse

Alors qu'elle se trouvait à la maison militaire en train de lustrer son armure depuis une bonne heure, Undyne fut interrompue par une domestique à l'apparence féline qui semblait visiblement désespérée.

♡ Une lumière entre les âmes ♡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant