Chapitre XVIII : Le début de la fin.

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En sortant de leur habitation privée, Asriel emprunta un couloir et croisa deux domestiques qui chuchotaient en elles en sanglotant. Asriel les dépassa et entendit un bout de leur conversation :

«....qu'allons-nous devenir si la princesse ne meurt ? Ce sont tous nos espoirs qui vont être brisés... »

Il n'en entendit pas plus car il se hâta d'entrer dans le jardin où ils avaient l'habitude de jouer avec Chara. Il se dépêcha de ramasser un gros bouquet de boutons d'or, puis il couru de nouveau jusqu'à leurs appartements. Mais une fois dans le couloir qui menait à leur chambre, il entendit une terrible lamentation qui le cloua net. En tremblant, il marcha précipitamment jusqu'à la chambre dont la porte était ouverte, en ayant l'impression que ses jambes pesaient des tonnes.

Il vit alors sa mère, assise sur une chaise tout près du lit de Chara,qui avait enfoui son visage dans ses mains. C'était elle qui poussait ces lamentations à fendre l'âme. Il vit son père à côté d'elle, qui avait posé une main sur l'épaule de sa femme et qui était penché sur Chara. De là où il se trouvait, Asriel ne pouvait voir son amie, et il n'était pas certain de le vouloir. Il redoutait ce qu'il allait trouver dans ce lit. C'est alors que, comme s'il avait senti sa présence, Asgore tourna la tête vers son fils. Avec horreur, Asriel se rendit compte que de grosses larmes coulaient des yeux du roi, avant de se perdre dans sa longue barbe.

Asgore tendit sa main vers Asriel, et ce dernier le rejoignis avec crainte,avec toujours cette impression d'avoir deux blocs en béton à la place des jambes. Il osa alors regarder Chara, et il lâcha le bouquet de boutons d'or qui tomba par terre sans un bruit.

Ce n'était pas Chara qui se trouvait dans ce lit. C'était un corps vide, froid et pâle, une enveloppe sans vie. Toriel serrait une de ses petites mains glacée entre les siennes, secouée de sanglots incontrôlables.

Asriel sentit que le monde lui tombait dessus, qu'on lui écrasait le corps avec un bloc de plusieurs tonnes, qu'on lui arrachait son âme. Ses jambes le lâchèrent, et il eu juste le temps de voir le visage inquiet de son père avant que les ténèbres ne l'engloutissent.

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Lorsqu'il ouvrit les yeux, Asriel sursauta en voyant un visage blanc inquiétant au-dessus de lui. Il se releva en position assise et se rendit compte que ce n'était que le docteur Gaster. Asriel avait été allongé sur le canapé du salon après s'être évanoui, et son père le rejoignit rapidement, l'air inquiet.

"Asriel, comment tu te sens ?" lui demanda Asgore d'une voix blanche en lui caressant la tête.

Mais Asriel avait la gorge trop nouée pour répondre. Il chercha sa mère des yeux, et se rendit compte que Toriel était assise dans son fauteuil, près de la cheminé. Elle n'avait même pas levé les yeux à son réveil. Elle ne pleurait plus, mais elle avait le regard vide et semblait être inconsciente  de ce qui se passait autour d'elle. Asgore et Gaster se mirent à discuter de l'avenir du royaume. Ils étaient tellement absorbés par leur discussion qu'ils ne virent pas que Asriel se dirigeait vers sa chambre. Lorsqu'il passa à côté de Toriel, elle ne leva toujours pas la tête vers lui, c'est à peine si elle se rendait compte de sa présence.

Asriel ouvrit doucement la porte de sa chambre avec crainte. Lorsqu'il s'approcha du lit où reposait Chara, il vit que le corps de l'humaine avait été recouvert d'un drap blanc. Cela lui donnait un air sinistre.

Asriel s'assit par terre et fourra sa tête dans ses mains. Alors, c'était vraiment fini. Chara était bel et bien morte. Il allait rester seul et vivre avec un vide immense en lui que personne d'autre ne pourrait combler. A cette pensée, il voulu pleurer et se laisser tomber dans ce chagrin qui menaçait de le faire sombrer....

.... mais quelque chose l'en empêchait.

Ce quelque chose le retenait encore ici, et lui donnait la force nécessaire pour ne pas laisser la tristesse s'emparer de ses moyens.

D'un coup, c'était comme s'il ne se trouvait plus ici, dans cette chambre. Mais transporté dans une autre dimension où rien d'autre n'existait.

Asriel se vit alors face à l'Âme de Chara.

Il senti soudainement une force phénoménal déferler en lui. Une force qui semblait faire parti de sa propre essence, et qui lui donnait le pouvoir d'accomplir ce qui n'avait encore jamais été fait. 

Puis une voix, une voix qu'il reconnaissait entre toutes, se fit entendre dans sa tête :

"Emmène-moi voir les fleurs dorées de mon village

Et n'oublie pas notre mission."

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