Chapitre XIX : Personne n'est venu.

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Il s'effondra à genoux sur le parterre de fleurs, serrant toujours le corps de l'humain contre lui. Ses blessures le faisaient atrocement souffrir. Jamais il n'avait eu aussi mal. Mais le sang, les plaies béantes et les armes encore plantées dans sa chair n'étaient rien comparé à la douleur qui le tiraillait de l'intérieur. Il avait échoué. Il l'avait trahie. Son sacrifice avait été vain.

Ils avaient été si proches du but, mais il en avait décidé autrement. Il avait toujours été un peureux, un froussard, un dégonflé.

Un lâche.

Il baissa les yeux vers l'humaine. On aurait dit qu'elle dormait. Son visage était si apaisé. Elle n'avait même pas une égratignure, aucun souvenir de l'attaque. Mais le rose de ses joues avait disparu. Des larmes brûlantes coulèrent sur son visage et tombèrent sur celui de l'humain. Il pleura à n'en plus finir. 

Parce qu'il avait mal dans tout le corps, parce qu'il n'avait pas réussi à accomplir sa mission, parce qu'il avait peur, parce qu'il tenait dans ses bras le cadavre de son amie, parce qu'il n'avait pas la force d'appeler ses parents pour l'aider.

Péniblement, il déposa l'humaine sur les fleurs et tenta de se relever, mais une douleur abominable le submergea et il se laissa tomber à côté du petit corps. C'était fini. Il ne voulait plus lutter. En levant les yeux, il vit qu'il était tout près de son visage. Il eut juste la force de lever la main pour l'effleurer, mais elle retomba aussitôt.

Il aurait voulu lui dire qu'il était désolé, qu'il n'avait jamais rien voulu de tout ça, qu'il aurait tout donné pour qu'ils puissent revenir en arrière. Il avait toujours l'apparence de cette créature surpuissante, mais face à son destin, il était redevenu ce petit enfant perdu et apeuré. Intérieurement, il se mit à appeler à l'aide.



Mais personne n'est venu.


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