Deux

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   En rentrant chez elle, Mariel avait déposé ses affaires dans sa chambre et précautionneusement déposé le téléphone inconnu dans le tiroir de son bureau. C'était probablement l'objet ayant le plus de valeur dans son petit appartement. Elle réchauffa un plat préparé la veille et le dégusta tout en riant devant la télévision, évitant plusieurs fois d'éjecter le contenu de sa bouche sur son tapis gris décoloré. À vingt-deux heures, elle s'assit en tailleur sur son lit pour relire une dernière fois ses cours, du moins, c'était l'objectif initial. Elle avait l'impression qu'un petit monstre se trouvait dans son tiroir en bois clair et qu'il tentait de s'en échapper dès qu'elle regardait ailleurs. Évidemment, c'était la curiosité qu'il lui donnait des hallucinations, mais elle s'était déjà décidée sur le sort du smartphone de luxe. Il allait rester dans le casier coulissant jusqu'au petit matin puis atterrir directement dans le bureau de la secrétaire où se trouvaient les objets trouvés. Point.

   Consciente qu'elle n'arriverait plus à se concentrer ce soir là, elle rangea ses livres dans son sac, glissa sous sa couette et éteignit la lumière. Elle mit une bonne demi-heure à tourner dans son lit, à compter des moutons et à s'obstiner à croire qu'elle pourrait s'endormir, avant de se relever furieusement et d'allumer la lumière.

Satané téléphone !

   Elle se leva et fit les cent pas devant son bureau. Si elle craquait et tentait de pénétrer dans l'intimité d'un inconnu – car dans notre société moderne il s'agissait bel et bien d'une violation de vie privée – elle le regretterait probablement. Mariel était le genre de personne qui croyait en ce que certains appelait la puissance de Dieu et que d'autres appelaient le karma. Elle savait que ce genre de mauvaise action allait forcément lui retomber dessus et ne doutait pas une seule seconde que c'était contraire à sa morale.

   Elle pensa à cela tout en tirant sur le meuble et en saisissant fortement l'objet de convoitise. Avant qu'elle ne s'en rende compte, elle déverrouilla l'écran et il se produisit quelque chose auquel elle ne s'attendait pas.

   Elle eut accès à toutes les données du téléphone.

Elle avait pensé que tenter de pénétrer dans le téléphone en vain allait la soulager un instant et lui permettre de dormir. Jamais elle n'aurait imaginé qu'il aurait été aussi facile d'y accéder. Un mélange de peur et d'excitation se forma en elle. C'était comme si elle entrait dans cette maison dans laquelle elle fantasmait vivre quand elle était gamine, sachant pertinemment que d'autres personnes y habitaient. Elle se sentit observée, alors d'une manière illogique et ridicule, elle ferma la porte de sa chambre et tira ses rideaux malgré que les volets étaient déjà fermés.

SUPERBEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant