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Le lendemain en se réveillant, la première chose à laquelle Mariel pensa fut Jalé. La veille, elle avait attendu longtemps sa réponse qui n'était jamais arrivée. La jeune femme était prête à lui laisser l'espace qu'il lui fallait et elle se rendait compte que Jalé n'était pas le genre de personne qu'on pouvait pousser. Cette révélation était sortie de nulle part, sans preuve ou élément qui pouvait appuyer ses dires alors elle ne savait pas quoi faire de plus. Il était facile dans la position qu'elle avait de n'être pas prise au sérieux. Elle avait probablement dépassé les bornes. Oui, elle était allée trop loin et Jalé n'allait plus jamais vouloir lui reparler. Elle avait fini par se convaincre qu'elle n'était pas dans son droit, d'abord de détenir des informations aussi importantes et personnelles à son propos en plus du fait de détenir son téléphone portable.
En se rendant à l'université, un peu plus tôt que d'habitude, Mariel fourra le fameux appareil dans son sac, prête à en finir avec cette étrange situation. Jalé ne l'avait jamais intéressée car il avait toujours semblé si inaccessible et elle n'avait pas le temps de pourchasser des êtres humains, déjà occupée par ses propres rêves et aspirations. Mariel n'aimait pas se mélanger et quand la tâche paraissait aussi difficile (et pour quoi ?) elle ne s'y frottait pas. Il était impératif pour elle de réussir, alors elle ne pouvait pas se permettre d'avoir de tels distractions. Elle en était venue à la conclusion que ce téléphone était le pire dérivatif qui pouvait exister pour elle. Les premiers jours, c'était amusant d'imaginer le garçon perdre son célèbre flegme qui lui était caractéristique, mais maintenant, elle s'immisçait dans sa vie et pire encore, elle se préoccupait de ses réactions et de ses sentiments. Elle devait rester lucide. Elle n'était rien pour lui, même pas une voix, même pas un visage. Elle devait se reconcentrer sur ses études, c'était son seul objectif et elle ne devait pas s'en détourner.
Avant d'arriver sur le campus, l'horloge étant de son côté, Mariel se dirigea dans le supermarché qui se trouvait à quelques mètres afin d'acheter de quoi grignoter pendant ses pauses révisions. Alors qu'elle parcourait les allées, elle aperçut une vieille dame en difficulté avec ses courses. Elle la trouva mignonne, indépendante et apprêtée pour quelqu'un venue acheter du papier toilette.
