ˢᴬᴷᵁᴿᵟ ᴺᴼ ᴷᴼᴿᴱᴷᵁˢᴴᴼᴺ

chapitre 2&3

Dans l'antre du démon.

Dans une chambre:

Sakura se réveilla avec une migraine épouvantable. Elle se massa les tempes pour faire passer la douleur. Son hôte lui administrait un traitement de cheval!

Elle se leva en titubant et s'aspergea le visage avec l'eau d'une bassine déposée sur une table à l'assise bien fragile. En fait de table, il s'agissait d'une planche posée sur des tréteaux. Le reste de la chambre disposait du même luxe: un matelas posé au sol en guise de lit et un tabouret.

En fait la chambre ressemblait à une cellule de prisonnier.

Elle reflète bien ma situation!

La kunoichi se considérait comme la captive d'Orochimaru. Cela faisait deux jours qu'elle était dans son repaire, 9 qu'elle avait quitté Konoha.

Elle s'était étonnement bien débrouillée jusque là. Orochimaru l'avait vite repérée... et vite ramenée chez lui, sans la tuer.

C'est sûr que massacrer une équipe de sous-fifres du serpent- chunin et jounin tout de même- en quelques heures avait de quoi attirer l'attention du sanin. Celui-ci était arrivé peu de temps après la tuerie en regardant avec un air intéressé la véritable boucherie à laquelle s'était livrée Sakura.

Eh oui une déserteuse qui faisait dans la dentelle ce n'était pas crédible. Il fallait bien que la jeune femme se livre à quelques exactions dignes du serpent pour que celui-ci conçoive de la considérer comme une éventuelle alliée.

Les têtes arrachées, les yeux crevés et toutes les immondes blessures déversant tripes et autres organes broyés sur le sol de la clairière avaient été infligées avec un sadisme jouissif et offraient un spectacle de délice à un esprit dérangé comme celui du serpent. En parfait connaisseur, Orochimaru avait reconnu et apprécié l'oeuvre de la perversité la plus diabolique d'un assassin sans pitié qu'il aurait volontiers reconnu comme son enfant spirituel, son oeil expert ayant immédiatement remarqué que la moitié des blessures étaient superflues, non mortelles et administrées par pur plaisir. Un ultime râle arraché à un corps, alors que le serpent essuyait ses semelles dessus et prouvant que le dit corps était encore vivant après de longues heures d'agonie et une perte d'au moins 2,5 litres de sang, avait même suscité une pointe de jalousie chez le sanin. Ce dernier s'était alors dit qu'il avait affaire à un génie médical de la pire cruauté.

Le sourire prédateur que le regard mordoré du sanin avait décelé dans la pénombre des frondaisons avait confirmé son intuition. Les mèches rosées qui l'encadraient étaient plus surprenantes.

Sakura s'était tenue devant lui, droite et fière, sans la moindre once de peur dans le regard. Ce n'était pas le moment de flancher alors qu'elle touchait au but. Alors elle avait accompli le rituel du docteur Kojiro, effectué quelques heures plus tôt et qui était devenu quotidien depuis. Elle avait fait le vide dans son esprit laissant toute la noirceur de son âme l'envahir.

Haine, violence, cruauté... goût du sang.

Inner-Sakura avait pris la parole une lueur de folie meurtrière dans le regard et un pli hautain parachevant le rictus cruel de ses lèvres carmines, encore recouvertes du sang de ses adversaires:

« On vient récupérer le cadavre de ses joujoux? » Avait-elle susurré d'une voix moqueuse et pleine d'assurance.

La pupille fendue du sanin avait dardé sur elle un regard intense qui l'avait scrutée en profondeur. Puis il lui avait répondu de sa voix malsaine:

« Comme tu dis ce ne sont que des jouets sans importance. Qu'ils restent à pourrir ici.

Ca fera de l'engrais. Avait-elle laissé tomber en soutenant le regard de son interlocuteur.