ˢᴬᴷᵁᴿᵟ ᴺᴼ ᴷᴼᴿᴱᴷᵁˢᴴᴼᴺ

Chapitre 4&5

Chapitre 4. « Elle » est revenue.

3 jours plus tard:

AAAAAAAAAAAAAAhhhhhh!

Sitôt enfermée dans se cellule-et après s'être assurée qu'Orochimaru ne traînait pas dans les parages- Sakura ne put retenir ce cri. Un cri de douleur, de rage, de désespoir. Elle hurlait parce qu'elle avait mal à en crever...

Mourir... c'était ce dont elle avait envie, ce dont elle avait besoin, pour ne plus revivre ça, cette chose innommable qu'Orochimaru lui faisait subir depuis trois jours.

Elle hurlait sa fureur et son dégoût envers le sanin.

Elle hurlait de compassion avec la souffrance infinie qu'elle avait lue dans les regards des cobayes.

Elle hurlait son aversion et sa honte... d'elle-même, de sa faiblesse, parce qu'ELLE gagnait toutes les batailles. Son autre gagnait du terrain à chaque fois que Sakura cédait. La jeune fille ne voulait pas et usait toutes ses forces à endiguer l'invasion. Mais elle ne pouvait pas... tout simplement. Elle n'arrivait pas à supporter ça, à endurer toutes ces souffrances. Elle ne pouvait plus retenir ses cris quand elle pénétrait dans les salles de laboratoire ou les réserves de cobayes. Elle ne parvenait plus à retenir ses tremblements quand elle imaginait ce que subissait les victimes. Elle ne réussissait plus à arrêter ses larmes qui perlaient au coin de ses yeux quand ils accrochaient le regard horrifié et suppliant du sujet d'expérimentation.

Sakura avait une nature sensible et compatissante. Elle était devenue médic-nin pour soigner, pour sauver des vies, pour soulager les souffrances. Ses talents de medic-nin n'étaient pas seulement dûs à sa fantastique capacité à manipuler le chakra mais également à une certaine empathie naturelle qui faisait d'elle une oreille attentive à la souffrance de ses patients et surtout quelqu'un capable de les comprendre car elle ressentait leur douleur.

La kunoichi ne supportait pas de voir quelqu'un souffrir.

C'est pourquoi elle lâchait prise de plus en plus souvent et longtemps.

Elle s'était juré de ne plus laisser la place à l'autre et elle avait tenu le jour où Sasuke était venu lui rendre visite. Mais c'était une promesse qu'elle avait fini par briser, par violer à répétition avec la régularité d'un métronome.

Était-elle donc si faible? Non, Sakura se pensait forte. Elle le voulait tellement. Mais jusqu'à une certaine limite. Et c'était sans compter sur Orochimaru. Était-il plus fort qu'elle? Assurément. Il avait compris ce qui faisait sa force et avait joué avec.

La volonté et la force de Sakura étaient fondées sur l'amour de son prochain, le désir d'aider autrui, de sauver ceux qu'elle aimait et leur éviter de souffrir. Elle était forte pour les autres, pour bâtir leur bonheur et les protéger.

Alors Orochimaru avait sapé ces bases avec méthode. L'ignominie avait fait l'efficacité. Il avait étalé sous ses yeux toute l'infamie dont il était capable, toutes ses expériences les plus abjectes avec l'habileté implacable du virtuose de la cruauté qu'il était. Et il s'était repu avec délectation de sa souffrance, de ses yeux qui se voilaient d'effroi avant qu'une lueur féroce déchirât le voile comme une lame affûtée.

Il avait détruit sa raison d'être médic-nin en détruisant avec barbarie ces autres qu'elle désirait tant sauver, pour lesquels elle se battait contre la mort.

Il avait détruit sa vocation en l'obligeant à regarder sans pouvoir rien faire, en lui montrant que les techniques médicales ne servaient pas qu'à sauver et à soulager les souffrances mais aussi à les provoquer jusqu'à ce que mort s'en suive.