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Je rêvasse pendant je crois cinq minutes avant de sentir deux mains sur mes épaules.

Je me retourne et tombe nez à nez avec Livaï.

Je rougis et tourne brusquement ma tête vu la proximité de mon visage par rapport au sien. Je me racle la gorge, sentant son regard neutre mais pesant derrière moi.

- S-salut, qu'est-ce que tu fais là?

Avant de répondre, il s'assoit sur la balançoire à côté de moi.

- Je rentrais du travail, puis je t'ai remarqué dans le parc. Toi, qu'est-ce que tu fais?

- Je voulais marcher un peu, et je me suis arrêté ici.

Il hoche la tête et regarde devant lui. Le parc était maintenant vide, il n'y avait que lui et moi. Ses cheveux noirs et brillants dansent dans le vent qui s'est fait à peine plus fort que tout à l'heure.

- Tu travailles où?

- Au Ceramic Café.

Je le regarde, des points d'interrogation plein les yeux. Il pointe un édifice derrière, qu'on voyait un peu de là où nous étions. C'était tout proche.

- C'est un café où tu peux acheter de la vaisselle en céramique. Les divers objets sont tous en céramique et sont blancs. Nous avons des peintures de toutes les couleurs. Tu y peins ce que tu veux, prenant le temps que tu veux. Lorsque tu as fini, on le fait cuire, on le vernit et on t'appelle quelques jours après pour que tu viennes le chercher.

- OH MON DIEU. UN PARADIS?

Il hausse les épaules.

- Tch, paradis, c'est un trop grand mot. Mais ce n'est pas si pire..

Je souris, ce qu'il ne fît bien sûr pas à son tour. Je ne sais pas d'où ai-je pris ce besoin de détailler chaque petite parcelle de lui lorsqu'il est là.
Il passe sa main dans ses cheveux avant de la mettre dans sa poche. Le vent se met à souffler de plus en plus fort, faisant virevolter les feuilles dans tous les sens. Je commence à avoir froid. Il me regarde de ses magnifiques yeux perçants. C'est fou comme j'ai envie de m'y perdre, comme j'ai envie de tout lui dire. Je n'ai jamais eu envie de ça avec qui que ce soit, pourquoi lui, là? Ses yeux on la même couleur que le ciel bleu-gris à ce moment même.

Je sens qu'il va pleuvoir des cordes.

Faites qu'il n'y ai pas d'orage..

Le bruit du tonnerre me perturbe tellement. Ça me paralyse, je n'arrive plus à rien faire quand ça se fait entendre..

Il lève la tête vers le ciel puis souffle.

- Le temps ne se fait plus aussi beau. Rentrons.

- Oui.

Nous quittons le parc pendant que d'à peine remarquables gouttelettes de pluie nous tombent sur le bout du nez.

Nous rentrons dans sa voiture, et le voilà, démarrant, en route pour notre cher domicile chaleureux.

C'est pendant le trajet qu'il se met à pleuvoir encore un peu plus fort chaque minute.

Et c'est à destination QU'EH MERDE, IL N'Y A PLUS DE STATIONNEMENT DEVANT LA MAISON.

Les couleurs de notre amour [Ereri/Riren].Où les histoires vivent. Découvrez maintenant