Bouleversé par sa découverte, Eijiro s'était assis sur le bord de son lit. Il ne comprenait pas encore comment cela était possible, comment avait-il fait pour ne pas s'en rendre compte quand il l'avait vu dans le train le matin même. Maintenant qu'il était au courant, tout était plus évident, plus clair et logique. L'étudiant scruta à nouveau son téléphone portable où s'affichait toujours la photo de profil de Denki. C'était lui, il en était certain. Néanmoins, un doute subsistait encore, il décida de se lever pour en être sûr. Eijiro retrouva Katsuki et Izuku dans leur salon, l'air grave. Si des personnes pouvaient lui venir en aide, c'étaient bien eux.
– Les gars, il faut qu'on parle, leur dit-il en s'asseyant sur son fauteuil.
– Qu'est-ce qu'il se passe ? On dirait que tu as vu un fantôme, fit Izuku en voyant la mine affreuse de son ami.
– Regardez et dîtes moi que vous le connaissez vous aussi, déclara Eijiro en leur donnant son téléphone portable où s'affichait la photo de Denki, zoomez sur son cou.
Les deux hommes saisirent le téléphone, suivant ensuite les directives de leur ami concernant la photo qu'ils avaient entre leurs mains.
– C'est bien lui... fit Izuku, soulageant ainsi Eijiro de ses doutes.
– On avait déjà des doutes avec Deku, mais la cicatrice correspond à ce qu'il s'est passé ce jour-là.
– Le jour où il est tombé de la table et s'est coupé le cou sur une autre, oui... répondit Eijiro en reprenant son portable. Je ne l'ai même pas reconnu alors qu'on traînait souvent ensemble.
– C'était en seconde, il a déménagé l'année suivante. C'est normal qu'on ne se souvient plus très bien de lui, rassura Izuku.
– Tu as sûrement raison, mais je m'en veux quand même de ne pas l'avoir reconnu quand on s'est revu dans le train. Je devrai l'appeler pour m'excuser...
– Je te conseillerai plutôt d'attendre votre rendez-vous de mercredi pour ça. L'université est fermée demain à cause d'une réunion du corps enseignant et du conseil des étudiants, et en parler de vive voix est plus pratique, non ?
– Appeler est aussi pratique tu sais...
– Oh aller tête d'orties. Tu as peur de quoi ? S'il t'en voulait, il ne t'aurait même pas adressé la parole pour commencer. Et il t'a peut-être aussi oublié.
– Et si ce n'est pas le cas ?
– Alors il aurait dû t'en parler. Tu ne peux pas te souvenir de tout, tu as déjà du mal à ne pas oublier les anniversaires de tes meilleurs amis et de tes parents, alors le visage de quelqu'un connu en seconde, c'est normal venant de toi.
– Ce n'est pas très gentil mais je suppose que vous avez raison... Je ferai mieux d'aller dormir avant de passer ma nuit à y réfléchir...
– Ça ira mieux demain tu verras.
– Oui...
Eijiro retourna dans sa chambre en traînant des pieds. Il avait honte de lui. Il n'était pas doué pour retenir certaines choses comme le lui avait rappelé Katsuki, mais cela ne l'empêchait pas de se détester un peu pour ça. Il devait avoir une conversation avec lui afin de s'excuser pour l'avoir traité comme un parfait étranger alors qu'ils avaient partagé la même classe durant une année entière.
Eijiro s'endormit ensuite sur son lit. Il redoutait la conversation à venir avec Denki.
_
Eijiro avait les mains moites et le genou tressautant. Il attendait Denki assis à la station de leur université. Il appréhendait leur retrouvaille et leur discussion. Bien évidemment, Denki n'était pas au courant de ce qui allait suivre, mais le rouge s'était déjà fait mille films dans sa tête. L'étudiant s'était réveillé aux aurores pour choisir ses vêtements et après des essayages intensifs sous les rires de Katsuki et les conseils pas très avisés d'Izuku en matière de mode, Eijiro avait opté pour des basiques : une chemise blanche avec un pantalon brut. Et pour faire moins intello coincé du cul - selon Katsuki - Eijiro avait été obligé de retirer quelques boutons de sa chemise, laissant la naissance de son torse à l'air libre. Il attendait Denki depuis plusieurs dizaines de minutes, fixant les minutes passées sur son téléphone. Il n'allait pas en rendez-vous avec lui mais son stress était le même. Eijiro avait l'impression qu'il était sur le point de se confesser, car après tout, c'était sa culpabilité qu'il allait confesser.
VOUS LISEZ
Amour innocent // Réécriture
FanfictionÉtudiant, Kirishima Eijiro vit en colocation avec un couple d'amis. Lui qui était réfractaire à l'idée de vivre une histoire d'amour, cette rencontre a brisé ses idéaux.