Amour innocent // Réécriture

Prologue

Le Soleil était à l'aurore offrant de chaudes couleurs orangées au ciel couverts de quelques nuages aux reflets bleutés. Au sein d'une chambre de Tokyo, une douce sonnerie de téléphone portable retentit à nouveau afin de réveiller son propriétaire. Il était tout juste sept heures du matin, les rayons du Soleil peinaient à pénétrer les épais rideaux noirs dressés devant l'unique fenêtre de la chambre. Allongé sur un lit double collé au mur pêche, un homme sortit sa main de sous son épaisse couverture cherchant à taton la source de cette musique. Les doigts sur sa table de chevet, les yeux clos et la joue couverte de bave séchée, le jeune homme se figea quand il sentit son téléphone portable lui échapper après l'avoir effleuré. Ce fut après un bruit de cassure qu'il ouvrit les yeux, priant vainement que son téléphone ne se soit pas cassé en tombant. Malheureusement pour lui, l'objet était tombé sur le chargeur de son ordinateur portable qu'il avait laissé traîné la veille. Le sort de son cellulaire fut sans appel. De multiples fissures sur son écran sans compter le vacillement de la lumière lorsqu'il l'avait allumé. A moitié endormi, l'esprit embrouillé par un réveil soudain, le jeune homme soupira bruyamment. Il n'était pas certain que ce drame annonce une bonne journée. Dépité, il s'assit sur le bord de son lit, fixant inlassablement l'écran brisé espérant naïvement le voir se réparer seul. Une main dans ses cheveux rouges, il soupira à nouveau.

Il était censé débuter une nouvelle vie, avoir un nouveau départ. Une nouvelle page venait de se tourner et les premières lignes retraçaient le triste sort de son téléphone portable. On avait connu mieux comme début d'histoire. Eijiro devait entrer dans une grande université - il avait travaillé dur pour, se prenant parfois quelques coups - mais il n'avait pas un bon pressentiment concernant cette rentrée. Le département journalisme était l'un des plus sélectif, son meilleur ami et colocataire l'avait fait plancher durant des semaines pour l'examen d'entrée mais il commençait à douter. Le moindre prétexte était bon pour remettre en doute ses motivations et son projet d'avenir.

La tête prise entre ses mains, il sursauta quand il entendit le lit de la chambre voisine craquer. S'en suivit quelques gémissements et un grincement régulier du sommier. Le pauvre Eijiro ne prêtait déjà plus au choc de la tête de lit contre le mur. Son colocataire était en couple depuis un peu plus d'un an avec son ami d'enfance bien que leur mise en couple fut particulière. Imbibé d'alcool le soir du nouvel an, Katsuki - son meilleur ami - avait attrapé son ami d'enfance par la nuque pour l'embrasser. Une déclaration bancale de la part des deux hommes que Eijiro ne s'était pas privé de filmer. Il ressortait parfois la vidéo pour se moquer d'eux, bien que ce soit plus le petit-ami que Katsuki qui réagisse à leurs déboires amoureux en public. Depuis ce jour, et après l'emménagement de ce troisième colocataire, Eijiro subissait leurs démonstrations d'affection tous les jours et même très tôt le matin. Il avait l'impression de vivre avec deux bêtes constamment en rut. Ils n'en rataient jamais une pour coucher ensemble.

Afin d'échapper aux cris que poussaient Izuku et les râles de Katsuki, Eijiro sortit de sa chambre, son téléphone en main et la nette impression d'être un enfant qui surprenait ses parents en plein acte. Quelques rougeurs sur les joues, il pressa le pas quand il passa devant la porte de chambre de ses colocataires. Il ne se sentait pas prêt à subir leur vie sexuelle active dès le matin et sans avoir bu une tasse de café - corsé, il en avait bien besoin.

Le nez dans ses placards, Eijiro sifflait joyeusement bien que le cadavre de son téléphone repose sur le plan de travail à côté d'une tasse de café déjà entamée par ses soins. Ses remises en question terminées, il avait hâte de commencer ses études de journalisme. Il désirait devenir reporter sur des événements sportifs et peut-être même exceller dans ce domaine. Il se préparait un petit-déjeuner avec l'idée selon laquelle il réaliserait son rêve, il en était certain.