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Continuant d'écrire, comme toujours maintenant, le visage de l'innocente jeune fille s'assombrit. L'incompréhension s'était donné rendez-vous : quelque chose désorientait l'écrivaine. Son texte en cours parlait d'un vent glacial venu des montagnes du nord et soudain, juste après avoir fini sa phrase, elle senti une brise glacée remplir l'atmosphère de sa chambre. Que s'était-il passé ? Pourquoi y avait-il un rapport entre ce qu'elle écrit et se qui se passe dans la réalité ? Les deux étaient-ils liés ? Elle était bouleversée, perdu. Tout cela la dépassait. Cependant, cela étant surréaliste, elle voulait être sûre de se qu'elle venait de comprendre. Elle écris donc sur l'arrivée d'un petit chien qui aussitôt apparu devant elle. Il était exactement comme dans sa description. Sa théorie venait d'être vérifiée : ce qu'elle écrivais se réalisait ! Plutôt que d'être heureuse de ce pouvoir elle était terrifiée : ce phénomène était un danger.

Son esprit embrouillé, Lise ne contrôlait plus son corps : sa main s'avança d'elle même et dessina des lettres formant des mots puis des phrases. Ses esprit revenant à elle, la jeune fille lisait ce qu'écrivait sa main, devenue indépendante : l'extrémité de son membre écrivait la fin de l'histoire que l'adolescente avait commencée. Heureusement pour elle il n'y avait que peu de danger dans cette histoire. Cette dernière parlait simplement de la légèreté ressentie lors de randonnées en montagnes. Ce texte provenait des propres sensations de la fille lorsqu'elle se promenait sur des collines, montagnes et volcans puisqu'elle adorait, chaque année, découvrir de nouveaux lieux et paysages.

L'histoire continuait de s'écrire. Cependant le calme se couvrait d'une nappe d'obscurité. La randonnée imaginaire sur ces montagnes semblait à présent interminable et sans passion. D'un coup tout se bouleversa ! Perdue la jeune fille décida de lire le texte plutôt que de chercher à comprendre, risquant de se perdre plus. Cette randonnée tournait au cauchemar : les piques des montagnes devenaient des cratères sans fond, ses bâtons de marches se transformaient en ronces et perdant l'équilibre l'adolescente tomba dans un vide inconnu. L'écrit se mêlait au réel et emporta la fille loin de chez elle, dans un monde illogique et monstrueux où plus aucun repère n'existait. Et son cœur ? Que fait-il dans cet espace infini ? Il nage sur fleuve d'incertitude, lui aussi perdu. Son cœur c'est son maintien, sa source de vie, le pilier de son équilibre. Mais s'il est égaré, qu'en deviendra t-il de la jeune fille? Son équilibre s'anéantit petit à petit laissant son corps tomber, faisant disparaître toute force. Elle est assise à même le sol invisible, elle écrit. Elle écrit sans aucun sens, sans aucun sentiments. Ce n'est plus elle, il n'y a plus d'innocence. Le monde est noir. Les cris des voix de l'ombre résonnent plus que ses battements de cœur. Que se soit les voix de sa tête ou du cahier, tout tambourinait dans sa tête. Le silence et les cris hurlaient dans un vide sourd.

Dans cette chute apparaissaient de nombreuses images. Ce n'était pas des doux souvenirs, c'était d'horrible tortures mémorielles. Toutes plus terrifiantes les unes que les autres elles, se ruaient sur Lise tel des furies. Les souvenirs ne cessait de l'attaquer et se joignaient au vent glacial qui devint tempête. De la mélancolie apparu sur le visage de la jeune Lise : elle s'attristait de son impuissance face à cette inexplicable situation. Elle ne savait pas comment réagir et subissait donc en silence. Elle pensait ne point croire à un supplice éternel et s'abandonna dans son passé défilant dans sa tête. Cachée dans ses éteintes journées, le temps n'était plus une notion importante car elle profitait de ce moment pour faire un point dans sa vie : savoir où elle en était, ce qu'elle avait accompli, comment elle avait évolué... Elle avait certes 16 ans mais sa maturité était de loin supérieure à la moyenne de son âge puisqu'elle savait prendre de recul devant toutes extravagances des modes et des manières de sa génération. Elle ne se sentait pas au dessus des autres mais connaissais ses valeurs et n'ignorait point sa vulnérable place dans ce vaste monde contrairement aux autres (généralité) qui de leurs soit disant places de supérieur du lycée se sentait maître. Un coup de vent fit s'envoler les réminiscences et ramena Lise d'un long voyage au pays de la mémoire, la sortant de ce tourbillon infernal. La fin de la tempête contée annonçait la fin de l'histoire que l'écrivaine avait commencé. Enfin c'était ce qu'elle pensait.

Écrire ou mourir ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant