Super U, La Clusaz, 17 heures.
C'est la première fois que j'entre dans ce supermarché auquel on accède depuis la voie principale par quelques marches. Il y a foule à cause de l'arrivée des vacanciers le jour même. Dans cette petite surface, 300 m2 à tout casser, les caddies moitié moins grands que ceux des hypers circulent à grand-peine entre les rayons rapprochés. On se bouscule, on se cogne sans excuse dans une recherche désordonnée de l'emplacement du sel, la moutarde, la farine, l'huile, de tout ce qui est indispensable à la survie d'une semaine. La quête est compliquée en raison de la concentration dans un espace un espace réduit d'un maximum de produits, présents chacun en petite quantité. C'est où la Maïzena? Et le shampoing? On s'arrache les deux ou trois employés occupés à regarnir les rayons. On entend parler allemand, anglais, peut-être des langues slaves, tout le monde est blanc. Des pyramides de paquets prêts à tomber surmontent les caddies. Il flotte de l'instinct aveugle dans cet approvisionnement têtu, furieux, de clients occasionnels et anonymes qui se sentent autorisés - peut-être en raison d'un pouvoir d'achat plus élevé que la moyenne - à investir un espace commercial sans aucun égard pour personne.
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Regarde les lumières mon amour
RandomSouvent, j'ai été accablée par un sentiment d'impuissance et d'injustice en sortant de l'hypermarché. Pour autant, je n'ai jamais cessé de ressentir l'attractivité de ce lieu et de la vie collective, subtile, spécifique, qui s'y déroule. A.E ⚠ce liv...