"Le centre commercial occupe la plus grande surface...du jour par une grande verrière qui remplace le toit".
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Des impressions?
Il est parfois difficile de cerner Annie Ernaux. Mais, pourquoi ne pas essayer de la comprendre ?
Pour commencer on peut observer que celle-ci est très observatrice du milieu qui l'entoure et possède des capacités d'observations inuits :
"Le centre commercial occupe la plus grande surface de cette zone. Il faut se représenter une énorme forteresse rectangulaire en briques rouge-brun, dont la grande façade, celle tournée vers l'autoroute, est en vitre-miroirs reflétant les nuages. La façade opposé, qui donne sur les immeubles et une tour d'habitation, est uniformément en briques, comme une ancienne usine du Nord. Depuis sa création en 1972, une aile perpendiculaire a été ajouté à l'une des extrémités, ou s'est installée, notamment, la FNAC. D'immenses parkings, pour moitié couverts et superposés sur plusieurs niveaux, l'entourent sur trois côtés. On accède à l'intérieur par dix portiques dont quelques-uns, monumentaux, évoquent l'entrée d'un temple mi-grec mi-asiatique, avec leurs quatre colonnes surmontées de deux toits distants, en forme d'arc, le plus haut en verre et métal, débordant avec grâce".
A première vue, on a l'impression d'avoir à faire à un véritable architecte en parlant de "forteresse rectangulaire". Rien que avec toutes ces informations, on peut comprendre comment Annie Ernaux évoque et raconte la vie qui est sujet principal de l'oeuvre.
Il est important de pouvoir cibler. C'est bien pour cela que Annie Ernaux "raconte la vie" dans ce lieu plus réel que fictif où des milieux sociaux se croisent et interagissent. Il est évident que dès lors que ce lieu est fermé, il n'est plus possible de voir de personnes comme elle même la employée en disant que "Tard le soir, quand on sort du RER, sa masse silencieuse est plus que désolente à longer qu'un cimetière". Imaginez vous entrain de rentrer le soir et de n'entendre aucun bruit, tel un vrai film d'horreur. C'est angoissant.
"Le centre des Trois-Fontaines constitue un centre-ville d'un nouveau genre : propriété d'un groupe privé, il est entièrement fermé, surveillé et nul ne peut y pénétrer en dehors d'horaires déterminés. Tard le soir, quand on sort du RER, sa masse silencieuse est plus désolante à longer qu'un cimetière.
Ici sont rassemblés sur trois niveaux tous les commerces et tous les services payants susceptibles de couvrir la totalité des besoins d'une population - hypermarché, boutiques de mode, coiffeurs, centre médical et pharmacies, crèche, restauration rapide, tabac-presse-journaux, etc. Il y a des toilettes gratuites et un prêt de fauteuils roulants. Mais le seul café, Le Troquet? le cinéma Les Tritons et la librairie Le Temps de vivre ont disparu. On n'y trouve que peu d'enseignes haut de gamme. La clientèle appartient majoritairement aux classes moyennes et populaires".Dans un milieu assez grand, il est facile d'être "désorienté". Ce qui peut montrer à quel point Annie Ernaux étudie ce lieu "ou se juxtaposent, de chaque côté d'allées à angles droits, des boutiques faciles à confondre". Dans le biais de ses recherches, on y perçoit une assez grande observation. Il se peut qu'elle même s'est retrouvé perdue mais elle n'était pas là pour observer les gens où les interroger directement. Comme toute personne normalement, Annie Ernaux étais une simplement "femme" venant faire ses courses.
"Pour qui n'en a pas l'habitude, c'est un endroit désorientant, non pas à la façon d'un labyrinthe, comme Venise, mais en raison de la structure géométrique du lieu ou se juxtaposent, de chaque côté d'allées à angles droits, des boutiques faciles à confondre. C'est le vertige de la symétrie, renforcé par la clôture de l'espace, même si celui-ci est ouvert à la lumière du jour par une grande verrière qui remplace le toit."
On peut alors parler d'un témoignage réfléchi. Faisant place à cette œuvre "Regarde les lumières, mon amour" dans lequel en ressort une profonde émotion esthétique à travers les paroles d'une femme en poussette.
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Regarde les lumières mon amour
RandomSouvent, j'ai été accablée par un sentiment d'impuissance et d'injustice en sortant de l'hypermarché. Pour autant, je n'ai jamais cessé de ressentir l'attractivité de ce lieu et de la vie collective, subtile, spécifique, qui s'y déroule. A.E ⚠ce liv...