Chapitre 2

7 0 0
                                    

Une fois revenu dans ce que l'on peut appeler le hall, Alphonse s'arrête et se retourne vers son nouvel « ami ».

- « Tu es définitivement bien silencieux. »

- « ... » Aucune réponse de la part du garçon.

- « Tu peux au moins me dire ton nom ? » Un orage éclate, mais l'homme reste toujours interdit, les yeux perdu dans le vide.

Alphonse soupire et n'insiste pas. Etonnamment, l'homme se laisse tirer par ses chaînes et ne cherche pas à s'enfuir. « Cela doit faire un moment que tu as abandonné... » Pensa Alphonse à voix haute. La pluie a cessée et la nuit est tombée, c'est le moment idéal pour ce balader avec un homme enchainé à l'abri des regards. « Nous allons passer la nuit dans la forêt », Alphonse ne s'attend pas vraiment à une réponse de la part de son arme vivante et se contente de marcher. Au bout de quelques minutes de marche, les deux hommes atteignent une petite clairière éclairée uniquement par les faibles rayons de la lune, mais soudainement, le silencieux se prend les pieds dans sa propre chaînes qui traîne au sol devant lui et s'étale au sol. Ce dernier poussa un léger gémissement de douleur en essayant de se relever.

- « ... ça commence à m'agacer. » Alphonse se dirige d'un pas ferme vers son esclave et d'un coup de pommeau de dague il brise la serrure qui retenait les poignets. Le garçon enchainé avait fermé les yeux, pensant que le coup lui était destiné et les ouvre sous l'effet de la surprise. « Tiens donc, tu peux avoir une expressions qui laisse penser que tu es vivant ? »

- « ... » Il se contente de fixer son maître les yeux ronds.

- « Ecoute, si tu n'as aucune volonté tu peux partir, je peux très bien continuer comme je l'ai fait jusqu'à maintenant sans toi, cependant je t'ai acheté afin que tu m'aides à rendre l'honneur que l'on a volé à mon père car seul je stagne toujours dans l'eau croupis au fond du puits, mais je comprends que mes problème te soit égal. Je ne compte pas te réduire en esclavage, mais tu m'appartiens et je ne peux pas te laisser partir sauf si tu compte te faire tuer au premier carrefour pour avoir fuis ton maître. Donc je te le demande une dernière fois, quel est ton nom ? ». Alphonse pose ses poings sur ses hanches.

- « ... »

- « Je vois. » Alphonse s'en va, laissant l'homme seul, debout, légèrement ensanglanté à la jambe.

- « ...Je n'en ai pas. » Alphonse se retourna surpris. »

- « Tu n'en as pas ? » Le jeune homme secoua la tête. « Très bien, alors je te baptise... Lucio ! »

- « Lucio ? »

- « Oui, je trouve qu'il te vas bien. Je suis Alphonse Valérica. »

- « Alphonse Valérica... »

- « Ne fais pas cette tête, je vais être vexé. »

- « Je... »

- « Au moins tu as fini par me parler, je commençais à croire que tu étais muet. »

- « Pardonnez-moi. »

- « Tes réponses reste toujours très fermé tout de même, mais je m'en contenterai. Allez viens, maigre comme tu es tu ne seras pas très efficace pour l'instant, tu dois avoir faim non ? » Au même moment, un gargouillement se fît entendre. « Tu vois, qu'est ce que je disais ? » Alphonse s'éloigne, laissant Lucio sans mots, qui ne tarde pas à lui emboiter le pas. Près d'un petit ruisseau, un petit campement est déjà installé, Alphonse se précipite pour allumer un feu dans un cercle de cailloux et Lucio reste debout sans rien faire légèrement éloigné de son maître. « Tu m'explique ce que tu fais planté debout Lucio ? »

- « Et bien... J'attends vos ordres. »

- « Tu attend mes ordres ? Tu as vraiment besoin de moi pour savoir qu'il faut s'asseoir pour manger et discuter devant un feu ? »

- « Je suppose que non... Excusez-moi... » Lucio ne se fait pas prier et s'installe devant le feu tout juste allumé.

- « On va d'abord s'occuper de ton genou pour commencer. » Alphonse s'accroupi et commence à inspecter le genou de son compagnon.

- « Ce n'est pas la peine ! ce n'est qu'une égratignure »

- « ça m'embêterai que ça s'infecte » Alphonse commence à nettoyer la plaie avec de l'eau puis entoure la plaie d'un tissu blanc. « Ce n'est pas grand-chose, mais c'est tout ce que je peux te proposer dans mes moyens. Tiens, prend ce morceau de pain, demain on va marcher jusqu'à une ville un peu plus loin ou je pourrais enfin rentrer sans me prendre des jetés de cailloux, et ou je pourrais t'équiper. »

- « ... »Lucio ne répond pas et baisse la tête.

- « Qu'est ce qu'il t'arrive ? Tu ne vas quand même pas recommencer à jouer au muet ? »

- « Merci... » Lucio parle d'une voix à peine audible.

- « Tu me remerciera quand on aura ton équipement, parce que je vais très vite me retrouver à sec à force. »

Au fur et à mesure de la soirée, Lucio se montre de moins en moins fermé pour le plus grand bonheur d'Alphonse. Le lendemain les deux se réveillent et partent aussitôt en direction de leur futur destination.

Espèce opposéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant