3. Le chat argenté et le Destin

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Ils étaient assis tous les deux à même la boue, à distance raisonnable. Leurs regards ne se croisèrent à aucun moment et il restèrent longtemps à tendre l'oreille, espérant entendre un son, un bruit annonçant la venue des secours à travers la faille au dessus de leurs têtes.

Le froid commençait à étreindre Harry et il se demanda pendant un instant si Drago était encore conscient, là, adossé à sa paroi.

Un moment interminable se passa avant que l'un des deux ne brise le silence.

- Malefoy, je suggère qu'on bouge. On va finir congelés là ! Je pense que l'équipe de secours arrivera demain, au lever du soleil... Pourquoi ne pas avancer un peu... voir s'il fait moins froid plus loin ou si le sol est plus sec...?

Malgré sa mauvaise foi affichée, le serpentard dut admettre qu'il était inutile d'attendre dans cette boue humide et froide.

- Si tu veux, lâcha Drago d'un air las et résigné.

Harry se leva et se dégourdit les jambes. Il resserra sa cape de laine autour de lui et se frotta les mains pour se réchauffer.

Drago, tenant toujours son bras qui le faisait souffrir, grimaça en se relevant lentement. Quand il fut à peu près debout, il mit un pied devant l'autre et laissa échapper un juron. Sa cheville ne supportait pas son poids et le lançait dans toute la jambe.

D'un pas claudicant, il se rapprocha d'Harry.

- Avance, je te suis !

Harry déglutit et dévisagea son camarade. Il n'avait pas vu qu'il souffrait autant et qu'il était aussi mal en point.

- Tu veux t'appuyer sur moi ?

Drago ricana.

- Et puis quoi encore ?! Ça va, j'te dis, avance !

Harry s'exécuta et s'engouffra dans la galerie noire qui leur faisait face.

Il entendait dans son dos le souffle rauque de Drago, qui se traînait tant bien que mal, boitant sur une jambe.

Après quelques mètres parcourus à la lueur de sa baguette, Harry dut se rendre à l'évidence que la galerie continuait encore sur une longue distance avant d'atteindre une éventuelle autre cavité. Il se retourna pour avertir Drago mais celui-ci se tenait à la paroi, arqué et vraisemblablement éreinté.

Le gryffondor revint sur ses pas.

- Appuie-toi sur moi Malefoy.

Au lieu de l'envoyer promener, Drago se résigna et laissa Harry prendre son bras droit valide et le mettre autour de son cou.

Il retint son envie de le repousser vivement quand il passa son bras autour de sa taille pour mieux répartir son poids.

Putain de gryffondor ! Toujours là quand il le faut !

Les deux garçons parcoururent lentement la galerie, sans s'échanger un mot. Au bout d'une centaine de mètres, le couloir s'élargit pour aboutir sur ce qu'Harry avait pressenti, une cavité plus grande que la précédente, moins humide mais aussi beaucoup plus noire.

Harry déposa Drago dans un renfoncement et augmenta le Lumos de sa baguette pour observer ce nouveau lieu.

Le plafond était très haut, si bien qu'il en percevait mal les limites. La galerie qu'ils avaient parcourue était dans leur dos et face à eux s'offraient quatre autres tunnels plus ou moins grands, et plus ou moins accessibles. Au centre de la grotte, des rochers énormes reposaient ci et là, qui avaient du se détacher de la paroi il y a des centaines d'années.

Huis closOù les histoires vivent. Découvrez maintenant