7. Misérable...

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Harry s'éloigna à grands pas, furieux. Ce grand crétin de serpentard ne comprenait rien à rien !

Comment pouvait-il dire qu'il aimait voir souffrir les autres ? Lui qui avait perdu tant d'êtres chers !

Comment osait-il lui dire des choses comme ça ?

D'accord, il ne lui était pas évident d'admettre qu'il s'inquiétait pour Malefoy, mais la réalité était là : son état le préoccupait et il lui revenait le devoir de veiller sur lui. Il était là pour lui, et que recevait-il en échange ? Des insultes, et des insinuations infondées ! Pour qui se prenait-il pour lui balancer ça, là, dans cette situation après ce qu'il s'était passé ?

Il s'était bien passé quelque chose ou bien c'était lui qui s'emballait ? Non, il ne rêvait pas, Malefoy avait changé. Il avait été là, tout simplement, et à ses yeux, ce geste était déjà important.

Comment osait-il dire qu'il était inutile ? Il lui avait tenu la main quand il était entré dans l'esprit de Voldemort ! Il avait été là, quand d'habitude il vivait ses crises seul... Il avait senti ses mains chaudes sur la sienne, il avait intercepté son regard inquiet. Pourquoi ne voulait-il pas le dire ? Ce crétin était trop arrogant pour l'avouer ! Pourquoi se rabaissait-il ?

Il fulminait et donna un coup de pied dans un caillou. Putain de Drago Malefoy !

Pourquoi n'était-il pas comme ça dans les couloirs de Poudlard ? Quel jeu jouait-il ? Quelle était sa réelle personnalité ? Il ne pouvait pas supporter que le serpentard détestable qu'il connait puisse être aussi prévenant et si réconfortant dans cette situation, ici et maintenant. Pourquoi se voilait-il la face ?

Harry poussa un long soupir et se passant la main dans les cheveux.

Il se sentait égoïste de vouloir poursuivre ces instants privilégiés avec lui le plus longtemps possible. Il se sentait honteux de vouloir le garder pour lui tout seul, lui, Drago Malefoy. Les autres n'étaient pas capables de voir sa vraie nature ! Les autres ne sauraient sans doute jamais que le Prince des Serpentard pouvait être délicat et rassurant. Seul lui pouvait l'apprécier à sa juste valeur !

Harry se maudissait. Pourquoi et à quel moment ce genre de pensées pour Malefoy étaient nées ? Il ne sut dire à partir de quel point il avait commencé à se sentir proche du jeune homme. Au dessus de la faille, avec Malefoy à bout de bras, ressentait-il déjà ce genre de choses ? Il ne sut répondre.

Il risqua un regard vers le serpentard et s'aperçut avec horreur qu'il était toujours couché sur le côté, dans la même position que lorsqu'il l'avait laissé tomber.

Il s'avança vers lui, s'accroupit.

Le jeune serpentard respirait très mal.

Harry le retourna sur le dos et posa sa tête sur ses genoux.

Il lui ôta délicatement les mèches blondes qui collaient à son visage. Harry posa sa main sur sa joue et fut surpris par la douceur de sa peau. Il se mordit la lèvre inférieure. Il n'avait pas réellement voulu lui faire mal. Il n'avait juste pas pu retenir sa colère contre ses injustes accusations, ni contre ses curieux sentiments qui bouillaient dans son ventre.

- Je suis désolé...

Lui paraissait-il normal d'être étrangement attiré par ce grain de peau ? Ses doigts glissèrent sur sa joue puis remontèrent vers le menton. Ils parcouraient ce visage qui - il le savait – lui serait très vite interdit d'accès. Son regard s'attarda sur ses lèvres, anormalement troublé par celles-ci.

Devait-il être terrifié par ce qu'il ressentait ? Son cœur balançait entre la détresse et l'espoir.

Une soudaine quinte de toux de Drago fit sursauter Harry, qui retira immédiatement sa main de son visage.

Huis closOù les histoires vivent. Découvrez maintenant