8. Comme avant

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Harry avança dans le noir pendant de longues minutes, s'agrippant d'une main à la paroi pour se guider, l'autre tenant sa baguette qui diffusait un Lumos très faible.

La tête lui tournait et les larmes lui brouillaient la vue.

Ne pas réfléchir. Et continuer à avancer. Ne pas se retourner. Arrêter de pleurer.

Il effaça rageusement ses larmes.

Sa main serrait sa baguette si fort qu'il sentait ses ongles s'enfoncer douloureusement dans sa paume.

L'oublier.
Tout oublier.
Effacer ce moment de sa mémoire.
Oublier ses mains.
Sa peau pâle.
Son regard bleu.
Ses lèvres.
Tout n'était qu'un rêve, n'est-ce pas ? Tirer un trait sur ce bien être ressenti.

Il ne s'est rien passé... On continue comme avant...

Rien. Rien ne s'est passé. Enfouir. Enterrer. Oublier.

Il effleura ses lèvres du bout des doigts. Il ne voulait pour rien au monde oublier ce baiser.

Était-il déjà en train de s'effacer de son esprit ?

Se souvenir de tout.
De ses mains.
De sa peau si douce.
Ses yeux pâles.
Ses lèvres qui trouvaient si naturellement leur place sur les siennes.
Comment pouvait-il oublier ? Oublierait-il, lui ?

.oOoOo.

Au bout du tunnel, des éclats de voix retentirent.

Les voilà ! Ils sont là !

Des bras réconfortants. Des paroles douces.

Harry se laissa aller.

On le couchait sur une civière.

Une couverture était placée sur lui. Il n'avait plus froid.

Il sentit ses muscles se détendre et son esprit s'évader.

Il ferma ses paupières lourdes et se laissa emporter. Tout oublier...

.oOoOo.

Drago se réveilla dans un lit moelleux. Il avait la sensation d'être dans un cocon chaud.

Le bien être et le calme l'enveloppaient.

L'odeur caractéristique de l'infirmerie lui vint aux narines.

Quelqu'un s'activait autour de lui. Pomfresh devait certainement veiller sur son état. Elle s'affairait autour du lit. Vérifiait ses constantes. Remontait sa couverture. S'éloigna vers d'autres patients.

A quelques lits de là, il entendait des voix murmurer.

.oOoOo.

- Ils s'en sont plutôt bien sortis, disait le professeur McGonagall d'une voix compatissante.

- Une épaule démise, une cheville foulée pour Malefoy et un état d'hypothermie pour Potter et lui... je trouve que c'est déjà suffisant pour deux élèves de l'école, maugréa Pomfresh.

- Il ne reste plus qu'à espérer que les parents ne prennent pas peur pour leur progéniture, siffla Rogue.

- J'imagine que non, Severus, il s'agissait d'un accident... tempéra Dumbledore.

- Nous avons quand même passer une nuit entière à les sortir de là ! objecta le professeur de potions.

- Les champs de protection de l'école s'étendaient aux grottes par mesure de sûreté. Lever les sortilèges à cet endroit aurait pu mettre en péril la sécurité de toute l'école, rappela McGonagall.

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