Chapitre 4

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Chapitre 4 : « Annabeth. »

|-J'accepte.|

Ginny sourit et se retourna.

-Merci. Dans une heure.

Drago hocha la tête et vit qu'Harry affichait un air ahuri.

-Fais pas cette tête, ce n'est pas un rencard, lança Drago.

Ginny rigola et répondit :

-Même pas en rêve un rencard avec toi.

-Pour une fois on est d'accord. Dans une heure, ça marche.

Il tourna les talons sans plus attendre et se dirigea vers sa salle commune.

Il s'effondra sur son lit. Hermione lui manquait terriblement. Même s'ils n'avaient eu que quelques moments de bonheur dans la salle-sur-demande le soir du bal, Hermione lui manquait. Avant, il pouvait l'observer ou l'insulter, mais au moins elle était là.

C'est fou comme on se rend compte de la valeur des choses quand elles disparaissent.

Il saisit le carnet vert, le deuxième journal d'Hermione.

« Je suis à Poudlard. Enfin ! Et puis, aujourd'hui j'ai eu la satisfaction d'avoir tenu tête à Malefoy. De toute façon, il a perdu le défi. Il ne devait pas utiliser la magie pour ranger l'appartement, et pourtant, il a réparé le four avec. Il est naïf, parfois ! »

Drago sourit en repensant à cette soirée où il avait même courut avec Hermione pour ne pas lui donner ses sous-vêtements.

« Bon, à vrai dire il y aussi quelque chose qui me gêne. Ron. Harry est partagé entre nous deux. Il ne devrait même plus lui parler. Il n'en vaut même pas la peine ! Si seulement quelqu'un faisait comprendre à Ron combien il m'a fait mal en partant ! Mais je n'ai pas le courage de le faire. »

Drago fronça les sourcils. C'était... comme une demande. Et il ne s'en priverait pas, tiens.

Il se leva. Il lui restait dix minutes avant le rendez-vous avec Ginny. Avec un peu de chance, il croiserait Weasley sur le chemin.

Il sortit de la salle commune et se dirigea vers la bibliothèque. Soudain, il aperçut Ron appuyé contre un mur. Il était avec Harry. Apparemment, ils avaient deux heures de libres.

-Merci Salazar, murmura-t-il en s'approchant de Ron.

Harry était entre lui et Ron.

-Tu permets ? demanda-t-il.

Harry s'écarta lentement et Drago s'avança vers Ron. Avec une force non maitrisée, il envoya son poing sur la figure de Ron.

-Aaaaaaah ! Cria-t-il.

-Malefoy ! s'indigna Harry. Ҫa ne va pas bien ?!

-Pour te faire comprendre combien tu lui as fait mal, cracha Drago à l'adresse de Ron.

Il se retourna et s'en alla vers la bibliothèque, fier de lui.

Il retrouva Ginny qui l'attendait.

-C'est pas trop tôt ! Ҫa fait cinq minutes que je t'attends.

-Désolé. J'avais un rouquin à frapper.

-Un rouquin, genre un Weasley ?

-Oui, bien-sûr.

-T'as frappé mon frère ?

-Ҫa te pose un problème ?

-C'est mon frère !

Drago soupira et s'assit à une table.

-Tiens, regarde.

Il lui montra le passage où Hermione se plaignait de Ron.

-Oh... dit Ginny. T'as bien fait alors.

Drago fut surpris. Il ne réagirait pas si quelqu'un frappait son frère ou sa...

-Oh non ! s'exclama-t-il.

-Quoi ?

-Annabeth...

-Quoi ? Qui est-ce ?

-Personne. Alors, qu'est-ce qu'on fait ? lança-t-il pour changer de sujet.

Ginny fronça les sourcils mais ne dit rien.

-J'ai pensé chercher des informations sur les retourneurs de temps.

-J'ai fait les trois quarts des livres. J'ai rien trouvé.

-Même ceux de la réserve ?

-Ah... non, pas ceux-là.

-Allons-y !

-Attends, comment comptes-tu y aller ? Il nous faut une autorisation.

-Ah oui c'est vrai. Ne bouge pas, je reviens.

Ginny sortit rapidement de la bibliothèque et laissa Drago à ses pensées pendant quelques minutes.

Annabeth. Annabeth. C'était le seul mot qu'il avait en tête. Qu'était devenue sa sœur cachée ? Il savait que Bellatrix était en réalité, depuis le début, Alecto Carrow, au service de Blaise. Mais comment expliquer que ses parents se soient laissés dupés par la fausse Bellatrix ? Ou alors...

Une hypothèse germa dans l'esprit du Serpentard. Ou alors, ses parents étaient dans le coup aussi. Ses parents étaient complices depuis le début. Ce n'était qu'une hypothèse, mais elle se concrétisa si vite que lorsque Ginny revint, Drago était déjà parti.

« Je dois faire quelque chose. Urgent. Une vie en jeu. Reviens bientôt. Ne m'attends pas pour chercher. » Disait le mot que Ginny trouva. Pas très précis, pensa-t-elle.

A des kilomètres de là, le manoir des Malefoy était bien silencieux.

Dans une pièce sombre, Annabeth Narcissa Malefoy attendait patiemment que quelqu'un daigne la sortir de sa cage. Elle n'avait que 5 ans, et déjà elle avait connu de nombreuses horreurs. Ses parents l'avaient abandonné. Elle s'en rappelait clairement, c'était le 21 septembre, quand ceux-ci avaient appris la mort de Blaise Zabini. La laissant là, seule, mourante. Elle n'avait pas mangé depuis plusieurs jours, et sa bouteille d'eau était presque vide. Ses cheveux raides s'étalaient sur le sol autour de sa figure. Si elle l'avait pu, elle aurait pleuré. Mais elle n'avait pas assez d'eau pour cela.

Annabeth revoyait sa mère se débattre pour ne pas la laisser, sous les cris de son père. Son père qui n'en avait rien à faire, d'elle. Qui s'en fichait complètement. A quoi sert une héritière ? A rien, seul un fils peut poursuivre la lignée, mais Lucius ne reverrait jamais son fils. Il l'avait trahi, et il en paierait le prix. Mais cela, en ce moment-là, il ne le savait pas encore.

Mais Annabeth était bien plus intelligente que n'importe quelle fille de cinq ans. Elle avait reçu une éducation stricte, très stricte.

Annabeth se releva lentement, un soudain mal à l'arrière du crâne. Elle porta sa main à ses cheveux et en retira une longue pince à cheveux.

Comment avait-elle pu oublier ce détail ?

Emplie d'une vague d'espoir elle se releva et s'approcha de la cage. Lentement, elle introduisit la clé dans la serrure.

Et dire qu'elle n'avait que cinq ans !

C'est alors que la cage s'ouvrit.

Et c'est alors qu'Annabeth, telle une enfant - ce qu'elle était -, s'autorisa à pleurer. De joie, de tristesse, de peur.

Les larmes coulèrent sur ses joues tandis qu'elle saisissait sa bouteille et avalait l'eau d'un coup sec.

Lentement, elle sortit.

Se retournant, elle vit la cage qu'elle venait de quitter. Et pour être sûre de ne jamais y retourner, elle se mit à courir aussi vite qu'elle le pouvait, du haut de ses petites jambes.

Et puis... il y eut un choc. Elle s'écroula au sol. Elle releva les yeux et croisa le regard de son grand frère.

Elle crut, naïve, que le cauchemar était terminé.

Soudain, il y eut une petite secousse. Le sol trembla, la chaleur monta, et puis... BOUM.

QUAND LES MASQUES TOMBENT (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant