Chapitre 19 : « Doutes. »
|Comment cette petite fille de cinq ans à peine pouvait-elle se rappeler de ce qu'il s'était passé avant que le temps ne se remonte ?|
Drago frappa à la porte. Annabeth était avec lui, calme. Il ne comprenait pas, mais quelqu'un le pouvait. Il était plus d'une heure du matin, il s'en voulait de la réveiller et de la déranger de nouveau.
Il frappa encore puisqu'aucune réponse ne lui était parvenue. Enfin, il entendit des bruits de pas et la porte s'ouvrit. Un instant, Hermione parut déconcertée, comme s'il avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas la dernière fois qu'ils s'étaient vus - ce qui, soit dit en passant, était la vérité.
-Malefoy ? Et... ? ajouta-t-elle en voyant Annabeth.
-Je te présente Annabeth, c'est... ma sœur.
-Bonjour ! dit Anna d'un ton enjoué.
Hermione eut de grands yeux ronds et parut choquée.
-Pardon ?
-Je t'expliquerais plus tard, il y a plus urgent. J'ai une question e-xis-ten-tielle à te poser.
Il avait l'air tellement sérieux, comme Hermione ne l'avait pratiquement jamais vu, qu'elle les laissa passer, s'écartant.
Drago fit s'asseoir Annabeth sur un fauteuil et s'assit à côté d'elle. Hermione prit place en face d'eux après leur avoir servi à boire, toujours étonnée.
-J'ai besoin de tes connaissances en matière de Retourneur de temps, Hermione.
Un instant, Hermione garda le silence. Un nouveau choc pour la lionne qui ne s'attendait pas à ce que son ancien ennemi lui pose cette question.
-Je... Qu'est-ce que tu veux savoir ?
-Je sais qu'avec cet objet, on peut remonter, et non retourner, le temps.
Tout en parlant, il s'efforça de cacher la chaine qu'il avait autour du cou : Le Retourneur de temps s'y trouvait toujours accroché.
-Est-ce possible qu'une autre personne, hormis celle qui est à l'origine du phénomène, puisse se souvenir d'avant ?
-Tu veux savoir si, par exemple, tu remontais le temps, je pourrais m'en souvenir, en gros ?
Drago faillit s'étrangler avec le jus de fruit qu'elle lui avait sorti. Il toussota et posa le verre.
-Oui, répondit-il sans développer plus que cela.
Hermione réfléchit puis se leva. Elle disparut puis revint dans la pièce un livre à la main.
-Ou, ajouta Drago, si une enfant telle qu'Annabeth le pourrait.
Hermione hocha la tête et reporta son attention sur les pages qu'elle lisait.
-Je ne vois rien qui indique qu'une telle possibilité soit... possible, finit-elle en réalisant que sa phrase était légèrement étrange.
-Tu es sûre ? J'ai entendu dans certains livres et films moldus (il récolta un nouveau regard surpris d'Hermione) que les enfants pouvaient voir les fantômes ou ce genre de trucs...
-C'est vrai qu'on dit des enfants qu'ils sont capables de voir des choses qu'ils ne peuvent plus voir en grandissant, mais je ne saurais te dire si cela marche aussi avec le temps. Peut-être que oui, mais seulement une enfant.
Drago baissa les yeux, déçu. Il avait cru qu'une solution était possible, mais... non. Hermione ne se souviendrait jamais de lui, de ses sentiments, de leur histoire.
-Serais-tu déçu, Malefoy ? dit-elle sur un ton qui l'étonna elle-même.
Cela étonna aussi Drago qui, lui, savait très bien d'où lui venait cette phrase.
-Désolée, je sais pas pourquoi j'ai dit ça... ajouta Hermione.
-Ne t'excuse pas. Parfois les souvenirs sont si puissants qu'ils refont surface quand on ne s'y attend pas.
Elle ne comprit pas mais ne répondit rien, préférant ne pas...aggraver son cas.
Cependant, Hermione gardait une autre phrase dans son esprit, beaucoup plus récente que celle qu'elle venait de dire. Un « Je t'aime » prononcé quand elle ne s'y attendait pas, quand elle ne dormait pas vraiment mais que Drago, lui, le croyait.
-Je te connais, toi, dit soudain Annabeth, coupant court aux pensées d'Hermione.
Les deux sorciers levèrent la tête.
-Mais oui ! répliqua Annabeth devant leurs regards. C'est toi qu'il y avait dans le noir et que tu criais...
-Ne dis pas n'importe quoi, Annabeth, répliqua sèchement Drago pour la faire taire.
Il était hors de question qu'Hermione sache qu'elle avait vécu des moments si terrifiants. Si elle ne se souvenait pas du bien, elle ne se souviendrait pas du mal. Point final, à la ligne.
-Laisse-la parler, Malefoy ! Ce n'est qu'une enfant, tu vas la faire pleurer !
En effet, les yeux de la petite fille s'étaient embués.
-Continue, ajouta Hermione à l'adresse d'Anna.
Celle-ci vérifia qu'elle avait le droit en jetant un regard vers son frère. Il ne bougea pas et entendit ses paroles :
-Je t'ai vu la dernière fois que tu es venu au manoir.
-Oh, fit Hermione. Tu parles du moment où... je me suis faite capturer par les Rafleurs ?
Elle n'eut pas le courage de parler de Bellatrix. Drago souffla discrètement, Hermione se méprenait sur les dires d'Annabeth, et heureusement.
-Et si on parlait de choses plus joyeuses ? tenta-t-il.
Hermione lui jeta un regard sévère qui signifiait « Elle a le droit de savoir ! ».
-Annabeth, il fut un temps où les rues n'étaient pas sûres, où de méchantes personnes torturaient, tuaient au service d'un homme qu'on appelait Voldemort.
Ce fut à Drago de lui lançait un regard sévère : Il frissonnait encore, lui. Il n'était pas courageux au point de le prononcer, parce qu'il avait fait dans sa vie tous les mauvais choix possibles et inimaginables.
-Je me battais contre cet homme avec d'autres sorciers, et je me suis faite capturée. Est-ce de cela que tu parles ?
Drago retint son souffle. Si Anna répondait Non, il serait vraiment mal. Si elle disait Oui, tout irait pour le mieux. Il lui intima doucement un Oui en hochant la tête, ce qu'Annabeth ne vit pas. Perturbée, elle ne savait que dire et que répondre.
-Bien, tu as faim peut-être ? demanda Hermione.
Ce revirement de situation auquel Drago ne s'attendait pas le fit s'approcher de la rouge et or.
-Je n'ai pas envie de lui rappeler ces moments terribles, répondit-elle à sa question muette.
Drago respira à nouveau et se décida à faire à manger, ce qui, c'est le cas de le dire, surprit Hermione au plus haut point.
Allongé dans son lit, si on pouvait appeler ce truc construit de couvertures aussi vielles que Poudlard un lit, Drago ne dormait pas.
Allongée dans son lit, un vrai, elle, Hermione ne dormait pas non plus.
Les mains croisés sur sa poitrine, Drago réfléchissait à son avenir et si celui d'Hermione serait le même que le sien.
Les mains à plat sur son ventre, Hermione se demandait si elle devait dire à Drago qu'elle avait entendu son « Je t'aime » qui l'avait profondément surprise.
Se tournant et se retournant dans leur lit, les deux sorciers ne dormirent pas cette nuit-là. Tourmentés, inquiets, la pensée de l'autre ne cessait de les hantait, ni en bien, ni en mal, mais entourée de nombreux de doutes qui les firent beaucoup réfléchir.
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QUAND LES MASQUES TOMBENT (Tome 2)
FanfictionDeuxième partie- Drago est effondré mais lorsqu'une lettre colorée lui parvient, une lueur d'espoir renaît en lui. A l'aide d'une amitié totalement insoupçonnée, Drago veut retrouver le retourneur de temps. Pas pour le retourner, non, pour le remont...