Épilogue

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Epilogue : « Annabeth Malefoy. »

|Et la vie reprit pour eux comme elle aurait dû l'être depuis bien longtemps.|

Aucun enfant ne se trouvait encore sur le quai de la gare de King's Cross à Londres. Le train qui devait les amener n'était pas à l'heure pour la première fois dans toute l'histoire de Poudlard. A son bord devaient pourtant se trouver des centaines d'enfants qui revenaient pour la première fois de l'année scolaire. Alors que les flocons commençaient à tomber, au loin rien n'apparaissait. Une minute puis deux passèrent. Dans le monde moldu, deux minutes de retard, ce n'est rien, mais pour le Poudlard Express, ce n'est jamais arrivé. Jamais.

Des chuchotements commencèrent à s'élever. Les parents s'inquiétaient. Certains se tournèrent même vers quelqu'un qu'ils connaissaient, appréciaient et dont ils savaient la sagesse : Hermione Granger.

Malefoy, pardon.

« Non, je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas ce qui se passe. » fut la réponse qu'elle donna à une dizaine de personnes qui repartirent déçus.

Hermione se tourna ensuite vers Drago qui attendait derrière elle.

-Je commence à m'inquiéter, là. Dix minutes.

Il haussa les épaules et s'apprêta à répondre quand un grand bruit de locomotive retentit.

Le Poudlard Express venait d'apparaître. Il entra en gare et s'arrêta dans un crissement. Une voix masculine s'éleva, rassurant soudain des dizaines de parents.

-Veuillez excuser ce retard du Poudlard Express. Messieurs, mesdames, un groupe d'élève de première année avait endommagé l'avant du train lorsqu'il est arrivé ce matin. Ceci ne se reproduira plus, soyez-en certains. Bonnes fêtes à tous et joyeux Noël !

Sur ces derniers mots, les portes s'ouvrirent. Les parents se jetèrent dans les bras de leurs enfants, et au milieu de tous ces élèves, il manqua six enfants.

Dont une jeune fille qu'Hermione et Drago Malefoy commençaient à s'inquiéter de ne pas voir.

Enfin, elle apparut. Des cheveux blonds, des yeux bleus à travers lesquels on pouvait voir ce qu'elle avait enduré et avait pourtant surmonté.

Un professeur l'accompagna jusqu'à Drago, son frère et tuteur. Il s'était battu pour cela, procès après procès, attaques après attaques. Ses parents n'avaient rien lâché, et Drago non plus. Le choix était revenu à la fillette qui n'avait alors que sept ans. Son frère qui l'avait sauvé, qui tenait à elle, qui lui avait fait découvrir Poudlard avant même qu'elle n'ait onze ans, qui s'assurait toujours qu'elle avait de quoi vivre ou ses parents qui l'avaient laissés grandir loin d'eux jusqu'à ce qu'elle ait cinq ans, qui avaient programmé une bombe et l'avaient enfermé dans un cachot alors que la maison explosait. C'était gagné d'avance pour Drago, qui pour une fois, ne cherchait pas la victoire pour la victoire, mais la victoire pour la vie.

-Monsieur Malefoy, bonjour, dit le professeur.

Ni Hermione ni Drago ne le connaissait.

-Bonjour, il y a un problème ? répondit le blond.

-Oui, en effet. Annabeth, ce matin alors que nous mangions, s'est glissée par la forêt jusqu'aux Sombrals, et après en avoir emprunté un jusqu'à Pré-au-Lard avec cinq de ses camarades, s'est permise « d'arranger » notre train qui a dû subir quelques réparations avant de pouvoir repartir. J'espère sincèrement que cela ne se reproduira plus. Une erreur encore et cela pourrait bien conduire à un renvoi de l'école de sorcellerie.

Alors qu'il disait cela avec beaucoup de sérieux, c'est un sourire qui orna ses lèvres.

-Je dois ajouter, si je peux me permettre monsieur Malefoy, que votre sœur est très débrouillarde.

-Oui ! intervint Annabeth. Je me suis déjà libérée d'un cachot avec une pince à cheveux avant que n'explose mon manoir, et je n'avais que cinq ans !

Le professeur perdit un peu de son sourire, avant de s'éloigner rejoindre les autres professeurs.

Drago s'attendait à devoir calmer Hermione qui, d'après une certaine logique, aurait déjà dû crier sur Annabeth comme si elle avait provoqué la fin du monde. Cependant, sa femme souriait.

-C'est une bêtise que je n'ai jamais faite, ça Annabeth.

-Tu faisais des bêtises à l'école, toi ?

-Oh que oui ! Merlin en est témoin, qu'est-ce que j'ai enfreint le règlement ! Harry et Ron m'ont entraîné dans des choses inimaginables, tu sais...

Il y eut un silence quand Annabeth se tourna vers son frère. Elle ne savait pas comment lui il le prendrait, mais c'est lorsqu'il éclata de rire qu'elle fut totalement soulagée.

-Annabeth, que va-t-on faire de toi ? C'est ta première année, en plus...

-Mais au fait ! s'écria Hermione. Tu as refusé de nous dire ta maison jusqu'ici, ne nous fais pas plus attendre plus !

-Vous voulez réellement savoir ?

-Bien sûr que oui ! répondit son frère.

Elle garda le silence pendant quelques instants encore, ses yeux pétillants de malice.

-Gryffondor ! s'écria-t-elle.

-C'est merveilleux !

-Je le savais ! ajouta Drago.

-Même pas vrai !

-Si, bien sûr que si. J'en étais persuadé, Annabeth, personne n'est plus courageux que toi. Les épreuves que tu as endurées, avec lesquelles maintenant tu te permets de blaguer, il est inimaginable de les vivre à l'âge de cinq ans.

Un sourire sur le visage blanc d'Annabeth fut la seule réponse qu'attendait Drago. Il la prit dans ses bras et invita Hermione à se joindre à eux.

-Quand même, saboter le Poudlard Express !

Et c'est en riant que tous trois quittèrent le quai, tout simplement heureux.

J'avais toujours porté à mon cou un collier que m'avait donné mon frère. Quelqu'un le lui avait ramené un soir alors qu'il pensait l'avoir perdu lors d'un bal de rentrée...

J'avais aussi entendu chaque partie de l'histoire légendaire de mon frère et d'Hermione que j'aimais plus que tout au monde. Quand ils rirent sur le quai, j'eus la certitude que je pourrais compter sur eux à jamais, tels deux parents que jamais je n'avais eu.

L'arrivée chez les Weasley se fit dans un brouhaha immense. La joie régnait tant que je me mis à rire sans raison. J'étais heureuse, et cela suffisait.

Je vis d'abord Ginny. Elle ne cessait de me répéter que j'étais la plus matures des jeunes filles d'onze ans qu'elle connaissait, même si je la soupçonnais de n'en connaître qu'une ! Elle et Drago était devenus très proches au fil du temps. C'était l'amitié que personne n'avait soupçonné, et c'était sûrement la plus forte, au même titre que l'Harrionald. C'était le surnom que j'avais donné au trio Harry-Hermione-Ronald. Ce n'était peut-être pas le plus joli de mots, mais il voulait tout dire.

Pansy vint ensuite. Elle me demanda ma maison, mais je ne dis rien. C'était une surprise. Elle m'embrassa puis alla trouver Hermione. Encore une amitié insoupçonnée, tiens.

Il y eut ensuite Harry et Ron, que je connaissais presque aussi bien que moi-même. Leur histoire était connue partout dans le monde, comme la mienne d'ailleurs. Drago ne s'était pas gardé de tout écrire dans un livre qui avait fait un carton.

Les autres Weasley ne me connaissaient pas très bien, mais leurs histoires à eux aussi étaient connues, surtout celle des jumeaux farceurs.

Enfin il y eut un silence, le temps était venu pour ma surprise. Mature, avait dit Ginny ? Oui, et malicieuse, et rusée aussi. Mais avant tout, j'étais courageuse, et ça, comme l'amour des personnes que je voyais autour, personne ne me l'enlèverais jamais.

-Je suis à Gryffondor !

Et tandis que tous applaudissaient, le collier autour de mon cou me rappelait que j'avais un passé, une vie, et quelque part un masque pour moi qui ne demandait qu'à tomber.

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Fin !
Merci pour ta lecture et à bientôt pour de nouvelles histoires !

QUAND LES MASQUES TOMBENT (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant