QUAND LES MASQUES TOMBENT (Tome 2)

Chapitre 18

Chapitre 18 : « Souvenirs. »

|Parce qu'elle avait prononcé ses mots. Parce qu'il y avait toujours un espoir.|

-Malefoy, pourquoi est-ce que tu souris comme ça ?

Drago n'avait pas perdu son sourire et avait même convaincu Hermione de pouvoir rester chez elle pour la nuit.

-Malefoy. Malefoy !

Il sortit de ses pensées et la regarda.

-Oui ?

-Ton sourire...

Drago sourit encore plus et lança :

-Je sais bien qu'il est irrésistible, est-ce ma faute ?

Hermione secoua la tête mais Drago put voir un sourire sur ses lèvres.

-Tu as l'air idiot depuis que j'ai répondu.

-Pas du tout !

-Si ! Mais j'ai une question moi aussi. Que se passe-t-il d'après toi...

Elle marqua une pause et remarqua que Drago était accroché à ses lèvres. Elle fronça les sourcils mais continua :

-Que se passe-t-il quand les masques tombent ?

Drago ne s'attendait pas du tout à ce qu'elle lui retourne la question. Que devait-il répondre ?

-Et bien...

-Incapable de répondre, Malefoy ?

-Bien-sûr que non ! Je connais la réponse.

-Et quelle est-elle ?

-Je ne peux pas te le dire.

-Et pourquoi donc ?

-Parce que tu m'accuserais de simplement répéter tes paroles.

Hermione réfléchit quelques instants. Cela voulait-il dire que Malefoy, celui qu'elle avait toujours détesté, celui qui était arrogant plus que n'importe qui, pensait la même chose qu'elle à propos de ces masques ?

-Réponds-moi clairement, dit-elle.

-Je pense que quand les masques tombent, le monde se dévoile et la vérité éclate au grand jour.

Hermione plissa les yeux. Drago se rapprocha innocemment d'elle.

-Et, finit-elle par dire, d'où tu sors ça, toi ?

-D'un discours.

-Un discours ? Et en quelle occasion.

-C'était lors d'un bal masqué... J'ai fait... tomber mon masque devant une personne que j'aimais depuis longtemps.

-Oh, et comme a-t-elle réagit ?

-Très bien. Qu'aurais-tu fais, toi, si je t'avais dit d'un seul coup que je t'aimais ?

Hermione écarquilla les yeux et se sentit gênée.

-Euh... Si je ressentais la même chose, j'aurais certainement dit que moi aussi, et j'aurais dit depuis combien de temps je ressentais cela...

Drago sourit et se rappela que c'était exactement ce qu'elle avait fait.

-Mais... ce n'est pas possible, alors...

Son sourire disparut.

-Tu sais, Hermione, il ne faut jamais dire jamais. Jamais.

La citation fit sourire Hermione, c'était l'une de ses préférées.

Hermione finit par s'endormir. Drago la regarda un instant et sortir discrètement de l'appartement. Mais avant, il s'approcha d'Hermione et murmura :

-Je t'aime.

Il avait besoin de le lui dire. Ce qu'il allait faire ne plairait pas à Hermione, mais il le fallait. Il sortit sans oublier sa baguette.

Mais peut-être sortit-il un peu vite ?

Il transplana ensuite immédiatement et atterrit devant un grand manoir. Un grand "C" ornait un portail de fer noir. Le blason des Carrow.

Il se rappelait que ses parents lui avaient mentis. Ils avaient dit que sa soeur était gardée aux Etats-Unis, mais c'était faux...

Il ne prit pas la peine de prévenir de son arrivée. Un chasseur ne prévient pas sa proie de sa mort imminente.

Il vit Alecto par la fenêtre, assise sur un grand sofa, lisant un journal. Il fit quelques pas et ouvrit la porte d'entrée. Elle se retourna soudain et s'approcha.

-Drago ! Comment vas-tu ?

-Très bien, merci. Mes parents m'envoient chercher Annabeth.

Alecto se figea. Il n'était pas censé connaître l'existence de la petite fille.

-Comment ça ? Je ne vois...

-Ils se sont décidés à me révéler la vérité, Alecto. Je sais qu'elle est ma sœur, et ma mère veut la voir. Comprend-la, tu sais très bien qu'elle ferait tout pour ses enfants.

Drago disait vrai, et Alecto le savait. Mais elle hésitait encore...

-Alecto, veux-tu vraiment affronter la colère de mon père ? Je sais que c'est lui qui dirige, tu sais. Il serait très vexé que tu refuses de donner à son fils ce qu'il demande de sa part.

-Comment savoir si tu ne mens pas ?

-Comment aurais-je pu savoir où était Annabeth si mes parents ne m'avaient rien dit ?

Encore une fois, il avait raison. Alecto le regarda un instant puis lui fit signe de la suivre. Fier, Drago sourit.

Alecto descendit quelques marches et ouvrit une porte en bois. Elle entra dans une petite pièce qui comportait simplement un lit et une chaise. Dans le lit dormait une petite fille blonde.

-Annabeth ! cria sèchement Alecto.

La petite fille ouvrit les yeux et se releva.

-Tu vas aller avec ce jeune homme.

La petite fille hocha la tête et rejoignit Drago il lui tendit une main qu'elle prit. Elle lui fit un sourire et il recula.

-Carrow ? demanda-t-il.

-Oui ?

-Avada Kedavra.

Le sortilège fusa alors qu'elle ne s'y attendait pas. Elle tomba au sol, morte.

Drago se tourna vers Annabeth qui avait tout vu.

-Drago Malefoy ? demanda-t-elle soudain.

Surpris, il se figea.

-On t'avait déjà parlé de moi ? demanda-t-il.

-Oui, tu ne t'en souviens pas ?

Drago fronça les sourcils. Il ne s'en souvenait pas, non.

-Mais... tu étais là.

-Qu'est-ce que tu dis, Annabeth ?

-Je m'en souviens, moi ! C'est père qui me l'a dit. Et tu étais là !

Drago s'abaissa au niveau de sa petite sœur.

-Annabeth, je ne comprends pas.

-Tu... mais...

La jeune fille ne comprenait pas non plus. Elle commença à pleurer.

- Je ne mens pas ! Tu étais là ! C'est moi que j'ai demandé à père ! J'ai demandé qui c'était toi, et...

Annabeth perdait le fil. Ce qu'elle racontait n'avait plus tellement de sens, mais Drago commençait à comprendre.

-Calme-toi, tu n'as rien fait de mal, je le sais. Est-ce qu'à ce moment-là, père a répondu que j'étais ton grand frère ?

-Oui ! Oui, il a dit ça père.

Drago se releva lentement. Ce n'était pas possible. Hermione non, et Annabeth oui. Comment cette petite fille de cinq ans à peine pouvait-elle se rappeler de ce qu'il s'était passé avant que le temps ne se remonte ?