La douceur de l'acier

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PDV GAJEEL

Ma réaction ne se fait pas attendre. Je bascule Levy sur le dos pour reprendre l'ascendant sur elle. Je me retrouve au-dessus d'elle, allongé entre ses cuisses. L'air autour de nous est électrique. Chaque caresse, chaque mouvement, chaque sourcillement peut me faire perdre le contrôle. Il m'est de plus en plus difficile de garder mon sang froid. Mon visage à quelques millimètres du sien, mes yeux plongés dans les siens, je lui réponds d'une voix ferme.

- Même pas en rêve Levy. C'est du suicide. Je suis même certain que tu n'as jamais vue le « loup » de ta vie. Tu ne peux pas relever cette mission.

- Je ne peux pas, ou tu ne veux pas Gajeel ?

Sa remarque me perturbe. Je sens mes joues chauffées. Je passe l'une de mes mains dans mes cheveux incapable de répondre. Je ne suis pas amoureux de Levy. C'est un fait. Alors pourquoi ça me gène à ce point qu'elle se lance dans cette mission ?

- Ce n'est pas la question. Tu veux te faire tuer ou quoi ?

- Je suis déjà morte Gajeel. Tu n'es juste pas assez futé pour le voir.

Je suis pétrifié. Sur le coup, je ne comprends pas ce qu'elle veut dire par là. Comme pour me rassurer sur mon état mental, je passe ma main sur sa joue, dans sa nuque. J'approche mon nez de son cou et respire la douce odeur de fleur qui s'échappe de son corps. Mes lèvres frôlent le lobe de son oreille. J'entends sa respiration accélérée. Un gémissement s'échappe de sa gorge lorsque j'embrasse le creux de son cou...

Putain qu'est ce qui m'arrive ?

- Tu m'as l'air bien vivante pourtant.

- C'est bien ce que je disais, tu ne comprends rien à rien Gajeel. Mais peu importe. J'irais au bout de cette mission. Et pour ça... J'ai besoin de... de....

- De moi ?

Ces mots m'ont échappé. Pourquoi aurait elle besoin de moi ? Et pourquoi est ce que cela à l'air de me tenir à cœur ? Je ne me suis jamais autant posé de questions de toute ma vie. Cette fille me fait vraiment perdre la raison. Comme unique réponse, elle pose ces petites mains sur mon torse et approche ces lèvres des miennes. Nous échangeons notre premier baiser. Un baiser chaste. Bien loin des roulages de pelles dont j'ai l'habitude. Mais ce baiser a quelque chose de particulier. Il réveille en moi un instinct animal de protection et de dévotion. J'intensifie ce baiser. L'une de mes mains remontent le long de sa cuisse, tandis que l'autre agrippe sèchement son cou.

Elle ne me repousse pas. Au contraire. Elle répond à mon baiser. Sa langue danse avec la mienne. J'ai envie d'elle. Oui j'ai incroyablement envie d'elle. Pourtant quelque chose me retient.

Gajeel... C'est Levy... La gamine que tu as crucifiée à un arbre... Gajeel... Reprends toi... La sauter ne t'avancera à rien et pourrait bien la détruire encore davantage...

Je me relève précipitamment et m'assoie sur le bord du lit, la tête entre les mains. Je ne peux pas envisager, ne serait-ce qu'une seconde, de lui refaire du mal. Oui, je suis Gajeel Redfox, le sombre chasseur de dragons. Je ne pense qu'à moi et à mon petit plaisir. Mais avec cette fille, j'ai le sentiment que je dois être quelqu'un d'autre. Quelqu'un de mieux.

Je la sens se redresser dans mon dos. Elle pose sa petite main sur l'un de mes bras, inquiète.

- Gajeel, est ce que ça va ?

- A quoi tu joues Levy ?! Tu veux que je perdre le contrôle c'est ça ?! Tu veux que je te baise comme n'importe quelle fille de passage ?! Après ce que Jet t'a fait tout à l'heure ? Alors que tu vas l'épouser ?

Ma colère se mêle à mon envie. Je ne sais pas pourquoi je lui cris dessus. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas tout simplement profité du moment, comme j'ai l'habitude de le faire tous les jours. Je tourne la tête vers elle. Son regard remplit de désespoir me brise le cœur. Elle triture ses mains nerveusement.

- Gajeel... C'est probablement la dernière mission que je serais autorisée à faire avant d'épouser Jet. Je veux la réussir. Je sais que tu ne peux pas comprendre mais je me sens en confiance avec toi. Alors... Je me suis dis que... Que... Non laisse tomber. C'était stupide. Je n'ai pensé qu'à moi. Je suis désolée Gajeel. Je ne voulais pas te contrarier. Tu peux partir si tu veux. Je vais me débrouiller pour finir cette quête et tu n'auras plus jamais à faire à moi.

J'entends mon cœur se briser en mille morceaux.

- Levy... Arrête de dire des bêtises... Tu devrais dormir. On discutera de tout ça demain matin à tête reposée.

Elle s'exécute et se glisse dans le lit. Je l'entends gesticuler sous la couverture. Des vêtements volent à l'autre bout de la pièce. Je la vois réapparaitre vêtue d'une petite nuisette en satin orange. Elle est délicieusement mignonne dans cette tenue.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis sur le divan. N'hésite pas. Tu es encore convalescente.

Je commence à me redresser et à prendre le chemin du ridiculement petit divan, lorsqu'une main me retient par le bras.

- Dors avec moi. S'il te plait.

- Levy... Je suis un homme. Je ne peux pas dormir avec toi. Imagine la tête de Jet s'il l'apprenait. On est déjà allé trop loin ensemble ce soir.

- Gajeel... S'il te plait.

- Levy... Je...

- Je n'ai pas peur de toi, ou de ce que tu pourrais me faire. J'ai juste envie de te sentir près de moi. Je ne me l'explique pas moi-même. C'est comme ça.

- Ok.

Après avoir retiré t-shirt et pantalon je me glisse aux côtés de Levy. Je suis mal à l'aise. Je ne sais pas comment me mettre. J'essaie de mettre le plus de distance possible entre nous. Histoire de ne pas tenter le diable. Lorsque j'éteins la lumière, je sens Levy se rapprocher de moi. Elle est allongée sur le côté et me regarde. L'une de ses mains s'est posée sur mon torse et dessine de petits cercles sur ma peau. Je me mets dans la même position qu'elle. Son visage... Elle est tellement belle.

Sans m'en rendre compte ma main libre de tout mouvement l'attrape par la taille et la rapproche de moi. Son corps est collé au mien. Je dépose un léger baiser sur le haut de son crâne et la laisse se blottir contre moi à sa guise. Je sens sa bouche se coller contre mon torse dans un doux baiser.

- Bonne nuit Gajeel.

- Bonne nuit Levy...

Je ne savais pas du tout où toute cette histoire allait nous mener. Je développais des sentiments pour Levy. Parler d amour serait un peu rapide. Je la désirais, je la convoitais, je l appréciais. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi ni comment. La relation entre elle et moi évoluait pour une raison qui m étais totalement obscure.

Toutefois, ce soir là une chose était sure : il y avait bien longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi.