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PDV Levy

Après un énième orgasme et un bon brossage de dents, je sors de la salle de bain vêtue d'une petite nuisette en satin. Gajeel est déjà allongé torse nu sur le divan. Je le regarde d'un œil mauvais et me retourne vers la fenêtre. Il pleut des cordes dehors, comme si la météo voulait effacer les traces de cette soirée épouvantable. D'humeur joviale après l'heure passée dans la salle de bain avec mon amant, je me retourne vers lui et jette violemment ma serviette en direction de sa tête. Malheureusement pour moi, celui-ci la réceptionne un sourire aux lèvres.

- Tu comptais vraiment me tuer avec ça crevette ?

- Et toi tu comptes réellement dormir sur le divan ?

Avec une petite moue boudeuse, Gajeel se lève et s'approche de moi. Il m'attrape comme un sac à patates et me mets sur son épaule. Puis, il me jette sur le lit sans ménagement.

- Tu me casses les pieds, gamine !

- Espèce d'abruti. Tu ne peux pas être plus doux de temps en temps ?!

Sans prendre la peine de me répondre, le DragonSlayer contourne le lit et s'allonge à mes côtés les deux mains derrière la tête. Passablement agacée, je m'allonge à mon tour les bras croisés sous la poitrine. Après quelques minutes de silence, je finis par pousser un petit grognement de mécontentement. Celui-ci a le mérite de faire tourner la tête de Gajeel dans ma direction.

- Qu'est ce qui t'arrive la mioche ?

Là, il a vraiment réussi à m'énerver !

- Tu me surnommes la gamine, la mioche, mais la seule personne qui se comporte comme un enfant ici c'est toi la boîte de conserve.

- Tssssssss.

- Ben alors tu as perdu ta langue ? Tu es complètement bipolaire mon pauvre Gajeel. Il y a pas moins d'une heure tu me faisais passionnément l'amour avec une certaine... tendresse. Et là, tu te comportes comme le dernier des imbéciles. Je ne sais même pas ce que tu penses réellement de tout ça. Est-ce que tu as de l'affection pour moi ? Est-ce que l'envie de me protéger que tu sembles avoir à mon égard n'est qu'un simple moyen pour toi de te faire pardonner l'incident de la crucifixion ? Ou encore, est ce que je suis pour toi un simple moyen de te « décharger » ? Je commence sérieusement à perdre patience Gajeel...

- Lev...

- Quoi Lev ? Merde à la fin ! Je te confie ma vie. Je te fais aveuglément confiance. Je te laisse me contrôler et même user de mon corps quand bon te semble. Et au final, tout ce que je récolte c'est d'épiques parties de jambes en l'air suivit d'un lit affreusement vide et froid. Mon amour s'écrase sans interruption sur un mur qui n'exprime rien. Je suis comme...

Gajeel fini finalement par réagir et écrase ses lèvres sur les miennes. Ce baiser n'a rien de passionné. Il est tendre et délicat. Venant de cette brute, c'est une première. Après quelques secondes sans bouger, il se retire et se replace à côté de moi. Cette fois-ci, il se positionne sur le côté en s'appuyant sur son coude.

- Tu ne la ferme jamais hein ?

- Idiot.

- Levy, je suis incapable d'aborder ce genre de sujet. Je ne... Je ne suis pas à l'aise avec tout ça. Les sentiments... Tout ça quoi... Ce n'est pas pour moi.

- Pas pour toi ? Mais...

- J'ai toujours été seul. Du plus loin que je me souvienne je n'ai jamais eu d'amis. Metallicana était un bon parent mais il n'était pas très porté sur les relations avec les autres. Il était toujours grognon et ne me montrait jamais vraiment d'affection. Alors avec le temps j'ai fini par me dire que rester seul était la seule chose acceptable. Puis, lorsqu'il a disparu, il a bien fallu que je me nourrisse, alors j'ai été contraint de travailler avec d'autres individus. Les seuls qui ont bien voulus me donner un peu de crédit étaient des crapules sanguinaires. Phantom Lord. Lorsque j'ai rejoint cette guilde, on me craignait. Personne ne cherchait à me comprendre et je ne faisais rien pour ça. Je ne voulais pas être entouré. J'acceptais la présence des autres membres mais ne voulais surtout pas être mêlé à eux. Avec ma force, je suis rapidement devenu l'homme le plus fort de la guilde et avec ma renommée, la solitude s'est amplifiée. Et je ne m'en suis jamais plaint. Et puis... Aujourd'hui, les choses ont légèrement changés. Je pense faire partie d'un groupe. Un vrai groupe. Je ne leur dirais jamais, mais je respecte tous ces joyeux imbéciles... La salamandre, Luxus, Grey, Erza... Ils me font beaucoup rires... Mais quand je te vois toi... Tout... Tout est si compliqué. Il n'est plus question de simplement te respecter... Je... J'ai l'impression que quelque chose cloche avec toi. Je ne me pardonnerais jamais le plaisir avec lequel je t'ai fait souffrir. Mais d'un autre côté, j'ai envie de... d'avoir le droit de rester à tes côtés... Je.... Tsssss ! TU VOIS JE NE SUIS QU'UN ABRUTI !

La douceur de l'acierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant