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PDV GAJEEL

Notre informateur nous avait appris quelques jours plus tôt que le mage noir que nous devions arrêter passait le plus clair de ses soirées dans un casino huppé. Lorsque nous sommes arrivés sur place, j'ai été complètement subjugué par le décor. Des machines à sous clignotaient dans tous les coins de la pièce, des serveuses en mini jupes apportaient des cocktails multicolores, et évidemment des hommes faisaient tinter des jetons entre leurs doigts. Ce casino transpirait le machisme. La plupart des joueurs auraient pu être acteurs de films pour adultes. Il sentait l'avarice, la luxure, et l'orgueil... Si j'avais été dans mon état normal, j'aurais adoré cet endroit ! Mais étrangement, je me sens anxieux et mal à l'aise. Je jette de petits coups d'œil en biais en direction de ma partenaire. Histoire de ne pas la perdre.

Cette dernière ne semble pas particulièrement inquiète. Son visage est détendu. Je la vois même sourire. Puis mon regard se laisse distraire par le tissu rouge soulignant ses courbes. Ces hanches se balancent langoureusement sous mes yeux et éveillent en moi un désir animal. Les pauvres serveuses de ce bar n'égaleront jamais une telle beauté. Tout à coup, je suis sorti brusquement de ma contemplation par le sifflement enjôleur de plusieurs hommes sur le passage de Levy. Instantanément mes poings se ferment. Je suis prêt à éclater la gueule de chacun d'entre eux. Toutefois, je suis stoppé dans mon geste par la caresse chaude des doigts de Levy. Ceux-ci effleurent l'intérieur de mon poignet gauche m'invitant à desserrer le poing. Après quelques minutes, j'obéis. Ma main s'ouvre doucement. Je suis tout de suite étonné de sentir les doigts de ma partenaire se lier aux miens. Je baisse la tête vers elle et son regard m'apaise dans la seconde.

Elle sait y faire la gamine...

Je ne comprends pas cette colère qui me submerge dès qu'un homme pose son regard ou ses doigts sur elle. Je ne me reconnais pas. Je n'ai jamais été l'homme d'une femme et je ne le serais jamais. J'aime les femmes. Toutes sans exception. Mais elle... elle...

- Gajeel ?... Mon amour ? est-ce que ça va ?

Sans en avoir conscience, je m'étais stoppé net au milieu du casino et n'avait plus bougé pendant de longues minutes. Tous les regards étaient braqués sur nous. Ne sachant pas trop comment agir, mes yeux se perdirent dans ceux de Levy, lui demandant silencieusement de l'aide.

- Arrête de bouder ! J'ai envie de me faire plaisir ce soir. Paie-moi un verre de ce cocktail que l'on dit aphrodisiaque. Tu sais ! Le « Sex on the... » quelque chose !

Muet, je la tire par la main et l'emmène au bar. Je constate que Lily est installé un peu plus loin et discute avec un homme d'une trentaine d'années, blonds, avec une assez imposante musculature. Ne voulant pas attirer son regard, je siffle la barmaid.

- Un whisky double sans glace, et un cocktail Sex on the Beach pour ma compagne.

Effrayée par le ton glacial que j'emploi, mon interlocutrice s'éclipse rapidement et nous rapporte notre commande dans la seconde. Je pousse le verre de Levy vers elle en lui lançant un petit clin d'œil. Totalement dans son personnage, j'aperçois cette dernière croiser l'une de ses jambes sur l'autre laissant apparaître la peau délicate de sa cuisse par la fente de sa robe. A cette vision je déglutis difficilement et détourne le regard pour qu'elle ne puisse pas voir la rougeur de mes joues. PUTAIN ARRETE DE TE COMPORTER COMME UNE FILLETTE GAJEEL ! Ma voix intérieure est en furie. Je ne peux pas me laisser attendrir. C'est ce soir ou jamais... Je dois la convaincre de me laisser devenir son amant.

PDV LEVY

C'est ce soir ou jamais... Je dois le faire craquer. Je dois le convaincre de me garder pour lui. Je dois le pousser à m'aimer... C'est pathétique, mais c'est ma seule option. Si j'échoue, je n'aurais plus jamais la chance d'être touché par l'homme que j'aime. Soyons lucide, Jet ne me laissera aucun instant de libre pour m'envoyer en l'air avec lui. Il m'emprisonnera dans une maison sans fenêtre et me prendra autant de fois qu'il le souhaite, pourvu que je lui donne un enfant rapidement. A cette pensée, ma main se crispe sur mon verre et un courant d'air froid me traverse la moelle épinière. Mon anxiété a dû se lire sur mon visage car je sens la main de Gajeel se poser sur ma cuisse. Celle-ci est ferme et douce à la fois.

La douceur de l'acierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant