Chapitre 1

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Aujourd'hui c'est la rentré des classes en seconde. Génial. Levée à 6 heures tout ça pour ça. En plus je ne connaîtrais personne parce que je viens à peine de d'emménager. Je dois encore cacher mon énième bleu au bras. Franchement j'en ai marre de servir de punching Ball à mes parents mais je n'ai pas la force de leur résister.  Vous me direz qu'un bleu c'est pas la fin du monde, c'est pas grave si c'est visible, non, sauf si le mien fait la taille d'une balle de tennis sur l'avant bras. Là ça devient suspect. Je choisis une fin pull beige en coton pour ne pas avoir trop chaud. Je mets un jean slim noir et attache mes cheveux roux flamboyant en un chignon serré. Je suis prête à partir. Prêt à affronter la journée. Prête à affronter les regards. Je sors directement de la maison car je n'ai pas le droit de prendre de petit déjeuner. Ça fait grossir d'après ma mère. Je ne vois pas comment des céréales et du pain peuvent me faire prendre 10 kg. Faut dire qu'elle a les bourrelets en horreur (en même temps quand on est anorexique et qu'on calcule tout le temps les calories des repas... ). Elle ne prend que des aliments sain et du bio même si le bio ça coûte la peau des fesses.
Je file en direction de l'arrêt de bus en haut de ma rue sous une fine pluie qui a le don de me frigorifier. Je suis contente d'avoir penser à mettre ma veste en jean.
Le temps que le bus arrive je regarde autour de moi pour trouver des potentiels camarades de classe. Une grande brune me regarde avec dédain. Quoi ? J'ai pas les dernières Nike, c'est ça ? J'ai un cheveu de travers ? J'arque un sourcil. Elle donne un coup de coude à sa copine, une grande (comme c'est original !) blonde et elles ricanent bêtement. Les poules c'est à la ferme. Je leur adresse mon plus beau majeur ce qui les fait encore plus rire. Ou à l'abattoir. Soudain je sens un regard posé sur moi. Je me retourne en faisant semblant d'observer le paysage pour être discrète mais je ne vois personne.

"Hé plus bas !"

Grillée !
Je baisse les yeux et... Oh mon dieu ! Ce mec est un mannequin, c'est pas possible ! Avec ses pommettes saillantes et sa mâchoires carrée en passant par de magnifiques yeux verts émeraudes et des cheveux noir corbeau il a tout pour plaire.

"Tu es nouvelle dans le quartier ?"

Je me rends compte que je l'observe depuis un petit moment et lui me regarde avec amusement. Je rougis et je toussote pour cacher ma gêne ce qui est complètement débile.

"Je sais je fais de l'effet à toutes les filles." Rigole-t-il

Je hausse les sourcils. Non mais quel égo ! S'il continue je vais lui faire bouffer son sourire un coin. C'est aberrant les personnes sûres d'elles comme ça.

"J'ai emménagé il y a deux semaines." Fais-je en croisant les bras sur ma poitrine.

Je préfère ne pas trop donner de détail et surtout la raison de notre arrivée ici. Mais il ne cherche ps à en savoir davantage.

"Au fait moi c'est Thomas" dit-il après un gros blanc en me tendant la main.

Hmmmmm un peu pourri son prénom j'aurais plus vu un prénom américain pour sa tête.
Je regarde sa main. Elle a l'air douce. Je serre ou pas ? Autrement dit je-touche-la-main-qui-a-l'air-douce-du-mannequin-de-Dieu ou pas ?  Oh et puis zut, mes parents qui ne voulaient pas que je me fasse d'ami garçon peuvent aller voir ailleurs si j'y suis ! (oui j'utilise un vocabulaire poli).
Je prends sa main et la secoue doucement.

"Camille" dis-je d'une voix forte pour faire semblant de respirer la confiance.

Mais j'ai parlé trop fort : tout le monde s'est retourné vers moi et je vois le jugement dans leurs yeux. J'ai l'impression que mon visage a pris feu. De son côté Thomas rit dans sa main. Génial, ridiculisée dès le début. La journée s'annonce bien. Grande brune me regarde tellement mal que j'ai juste envie de la frapper et de lui faire manger ses seins en silicone. Je crois qu'elle est jalouse de ma rencontre innatendue. C'est peut-être son mec ? Je lui lance un clin d'œil. Elle est furieuse. Bien fait !
Le bus arrive et je perds de vue Thomas dans la foule d'élèves.
Les 21 minutes de trajet sont pour moi un calvaire. Le conducteur roule trop vite donc quand il freine brusquement, j'atterris sur l'espèce de vertèbré non évolué de devant qui a chaque freinage prend un malin plaisir à m'enfoncer son coude dans le ventre. Je respire de plus en plus fort. Je suis trop serrée parmi tout ces inconnus. J'ai besoin d'air. Les gouttes de sueur dévalent mon frond. Oh non non non je suis en train de faire une espèce de crise de claustrophobie ! Je commence à voir flou et les sons me parviennent étouffés. Le bus s'arrête enfin et je me précipite dehors. Je titube et appuie ma tête contre le métal froid de l'arrêt. J'ai l'air débile mais je m'en fiche, j'ai failli faire un malaise.

"Hey ça va ?"

Je reconnais cette voix sans mal. Je me redresse brusquement mais la tête me tourne. Aussitôt des bras forts se referment sur ma taille et me soutiennent. Dans une autre situation j'aurais été contente de ce contact mais en ce moment il me fait penser à combien je suis faible sans soutien. Thomas me dirige vers le banc et mes fesses accueillent avec plaisir ce siège quoique un peu froid. Un frisson me parcours à cause de cette fraîcheur à moins que ce ne soit les bras de mon sauveur qui me font cet effet là.

"Qu'est-ce qu'il s'est passé ?" Me demande-t-il avec une réelle  inquiétude dans les yeux.

J'allais quand même pas lui expliquer que j'avais fait une crise de claustrophobie lié au fait que mes parents aimaient bien m'enfermer dans la cave depuis mes 4 ans ?!

" Non... c'est rien... balbutié-je

-T'es sûre ?"

Je dégage ses bras d'un mouvement sec des épaules.

"Mais oui ! Lâche moi ! M'emporté-je. T'es qui pour t'inquièter comme ça ? On se connaît à peine."

Je n'étais pas en colère contre lui mais je ne voulais qu'il se rapproche de moi et découvre mon secret. C'est déconcertant la facilité des gens à devnir proches aussi rapidement. Je viens de me rendre compte que ma barrière sentimentale fait faillite. Ma vulnérabilité est au maximum.
Je culpabilise devant son ait blessé mais temps pis de toute façon Grande brune est là, elle saura le réconforter. Tout ce que je vois avant de tourner les talons en direction du lycée c'est le bras de cette fille qui tente de se placer sur les épaules de Thomas mais celui le dégage.

Une si jolie petite fleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant