ainsi soit-il

Chapitre Premier, Maux de têtes.

tafiole

Je ne vois pas qui parle, mes yeux sont rivés sur la porte du gymnase,les insultes fusent dans la file qui s'est formée derrière moi, je me demande comment j'arrive encore a tenir debout. Mes mains sont moites, je me retient de les essuyer sur mon bas de survêtement, de faire comme si je n'avait rien entendu.

tapette

yeux coulent, les portes s'ouvrent, je rentre dans les vestiaires et commence a me déshabiller. Je fixe longuement mon casier, je sais qu'ils vont arriver, se moquer, juger comme ils le font si bien.

T'apeur d'ouvrir ton casier devant nous ?

Je me suis retourné, je savais d'où venait cette voix,

C'était Tyler, le ''meneur'' des garçons.

C'est vrai qu'il avait tout pour plaire, une mâchoire carrée, des traits bien dessinés, un corps plutôt musclé et des yeux bien noirs,comme son cœur.

Y'a ptet des mecs a poil dedans c'est pour ça hein Tyler ?!

C'était Émilien, 1m10, comparé a Tyler, il est dégueulasse. Il a les cheveux gras, tellement gras que ses cheveux blonds sont devenus platine.
Il était torse nu et ne portait qu'un short de sport bleu marine.

Mon regard revient se poser sur celui de Tyler, il me fixe entre ses cheveux blonds de son regard noir charbon

-Ça te fait bander les gars comme moi hein ?

A vrai dire j'avais plutôt des nausées.

(Cliché n°1= Les gens pensent qu'un homosexuel sera attiré par le premier homme venu, si c'est le cas pour les garçons avec les filles, je ne suis pas comme eux)

Surtout ne pas détourner les yeux, non, ça serai une marque de faiblesse, je ne peux pas.

Il commence a descendre sa main dans son boxer et commence a se caresser. Je ne le regarde pas, mes oreilles bourdonnent. Je me demande si, si il va plus loin, les garçons réagiront, lui diront de s'arrêter,
- Tyler, t'y vas un peu fort.
Pour l'instant, ils ne font que contempler le spectacle. Je me retourne et frappe sur le casier, je n'y arrive pas, je peux pas regarder.

-Elle bande la tapette ? Oups !Elle a peur !

Les garçons se mettent a rire, les larmes me montent aux yeux.

Putain de merde. Je prends mes affaires et sors des vestiaires.

Je suis parti des vestiaires et me suis enfermé dans les toilettes, je sors mon téléphone, mes mains moites tremblent, j'ai demandé a ma mère d'aller me chercher pour un sois-disant maux de tête, a vrai dire, j'ai réellement mal a la tête, mes oreilles bourdonnent plus fort.

Je sors dehors pour m'ahérer, il y a un banc en bois devant la porte , je m'y assoie. je regarde les arbres, les gens qui passent, le ciel est vide de nuages, le vent souffle sur mes joues comme pour essuyer mes larmes. J'entends un bruit de veste suivi d'un trousseau de clefs qui s'agite. Mon cœur s'accélère, puis je me retourne et vois une prof de sport, madame Simoncelli elle est un peu ronde, blonde et elle fait toujours la gueule, d'origine italienne, toujours une clope dans la bouche,elle ne fume pas, elle dit que c'est une métaphore, elle met l'engin qui tue dans sa bouche, mais sans lui donner le pouvoir de tuer.

Elle me regarde fixement puis sors la clope de sa bouche.

T'en veux une ?

J'hésite, je finit par la prendre pour ne pas paraître coincé
J'en prends une pour la glisser entre ma lèvre inférieure et ma lèvre supérieure. Dans ma bouche, même éteinte, elle a un goût amer. Comme le goût de la destruction. Tyler a-t-il ce goût dans la bouche quand il me mène la vie dure ? Aime-t-il ce goût ?
Mes oreilles ont stoppé leur bourdonnement.

J'aperçois la peugeot 308 de ma mère apparaître au bout de la rue, je jette la cigarette a coté de mon pieds gauche pour ne pas qu'elle le remarque.

Je me lève et me dirige vers la voiture, ma mère me regarde en souriant, je ne lui renvoie pas son sourire. Je n'ai pas la tête a ça.

Je ferme la portière, ma mère démarre le moteur. Je vois madame Simoncelli me regarder du coin de l'œil, la voiture sors du parking, je vois sa silhouette disparaitre derrière le pare brise et me retourne.