3| 𝐋𝐚 𝐯𝐞𝐬𝐭𝐞

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L'air extérieur est beaucoup moins étouffante que celui de l'intérieur

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L'air extérieur est beaucoup moins étouffante que celui de l'intérieur. Peu de personnes y sont, à cause du vent glaciale de cet automne. Les feuilles prennent une teinte orangée et brune, avant de tomber à la cime des arbres. Tout se meurent, et j'en trouve une certaine joie de voir cela, comme si une nouvelle page se tournait. Ma robe est bien trop fine et il n'y a pas assez de tissu pour me couvrir du vent. J'en ai conscience, mais je préfère être dehors à geler sur place, plutôt que de retourner à l'intérieur, au milieu de cette foule qui m'étouffe et surtout, de tomber de nouveau sur Ezekiel, accompagnée de sa fidèle amie, la colère.

J'ai bien conscience que jamais je n'aurais dû le provoquer devant autant de personne, mais si je ne lui fais pas comprendre maintenant que je suis autant reine, qu'il sera roi, jamais je n'aurais droit à son respect.

Arwën me rejoint peu après que je sois sortie, pour me couvrir les épaules d'une veste de garde. Aussi lourde que je l'avais imaginé, elle me couvre du vent violent, me réchauffant un peu. Je la resserre autour de moi en la remerciant.

-Je crois que Ezekiel t'en veux, marmonne-t-elle.

-Il aura toute une vie pour m'en vouloir, grincé-je. J'ai bien le droit de le faire un peu tourner en bourrique avant que nous ne soyons marier.

-Je n'ai jamais dit le contraire.

Le silence s'installe un moment, avant que je reprenne la parole :

-J'avais besoin d'air. J'ai... j'ai encore beaucoup trop de choses qui tournent dans ma tête...

-Je suppose que ces choses ont un point commun avec le nom de Hunter ? devine-t-elle.

Arwën est la seule ici à savoir ce qu'il s'est réellement passé durant mes années à l'académie. Elle avait bien vu que quelque chose clochait, que je n'étais plus comme avant, plus aussi joyeuse. Et après tant de persévérance de sa part, j'ai fini par céder et je lui ai tout raconter. Heureusement pour moi, elle garde très bien ce secret.

-Il ne viendra pas, conclus-je tout bas, comme pour le dire à voix haute pour moi. Je ne peux pas lui en vouloir, après tout, je lui ai demandé de m'oublier.

-Alors pourquoi lui avoir envoyé une invitation ?

-Parce qu'une part de moi me crie que je ne dois plus jamais le revoir, qu'il fait partie d'un autre passé, d'une autre vie, et que tout ce qu'il s'est passé doit être jeté aux oubliettes, mais une autre partie... elle est toute petite et celle-là ne crie pas, elle me murmure simplement qu'il est là. Qu'il fera toujours partie de ma vie, que je ne parviendrais jamais à l'oublier, et que je n'ai qu'une vie. Ces deux voix sont en contradictions permanente, même si la plus forte est celle de la raison. Celle que je ne dois pas écouter survient toujours aux plus mauvais moments.

-Et laquelle te parle en ce moment.

Je tourne la tête pour la regarder dans les yeux, des yeux aussi vert qu'une forêt de sapin en été.

𝐊𝐢𝐧𝐠𝐝𝐨𝐦𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant