À cette lueur ambrée sous mes rameaux d'aniline,
Ô rayon d'aurore ! La tendresse ocrée de tes éclats sillonne l'infini cérulé puis s'épanche aux confins de mes pénombres.
Des rouleaux de satin déferlent au creux des crayeux éthers, l'écrin de ton amour étreint l'empyrée de sa lumière. L'olympe n'est divin que de tes brillances, de tes faisceaux dorés comme des auréoles au royaume édénique. Il se bigarre encore, luit toujours au flambeau de tes soupirs, aux lambeaux de ton cœur aurifère. Tu fais du firmament ton empire, les nuées se colorent à l'opalin de tes songes et tes sourires embrasent la coupole azurée de nouveaux soleils.
Et moi je contemple, j'admire à l'éternel ses merveilles insondables. Je plonge et me noie dans ses flots coruscants, son abîme illuminé de ton visage angélique. Les brandons vermeils des cieux brésillent désormais la prunelle de mes yeux, et j'ai l'écueil incarnat de tes phanies solaires au fond de mes pupilles. Ton minois d'albâtre enflamme à l'empyrée ses limbes saphirins comme un crépuscule, mais il est placide aurore, ponceau luminaire au levant de nouvelles aubes. Ta peau chamarrée d'ambre ébauche d'alezans rivages au mitan de mes ombres.
Nautonière étoilée dans le sillon de mes nuits de jais, tes lueurs orangées me recueillent à bord de ta caravelle à fleur d'eaux tourmentées. Et nous bravons les vagues et les tempêtes, nos cabans d'alizarine arpentent et louvoient l'océan d'aniline. Ton sillage églantine à l'orient du ciel enceint les nuages et mon cœur, et tu peins des nébuleuses au tréfonds de nos éthers incolores. Je sens tes lumières embaumer la pénombre au fond de ma poitrine, et la tienne onduler au gré de nos étreintes.
Amarante et brasier des cieux, les premiers de tes rayons dorés blondissent au point du jour et tes lèvres incarnadines embrasent en moi les rosiers de neuves aurores.