Que tu serais beau, après les ans
Ta chevelure pâle mais toujours fournie
Même après le passage du temps
Tu resterais droit, mince et grandTu marcherais tout doucement
Tes joues sillonnées par mille pluies
Le regard bleu glace perdu loin devant
Ton dos, digne, sur ta canne s'appuyantEt moi, cramponnée à ton bras
Perdant peu a peu le fil du temps
Je me laisserais guider par ton pas
La chevelure blanche et les yeux lasJe ne saurais plus où nous allons
Au café, au parc, chez le marchant
Ou peut-être vers notre maison
J'aurais vite oublié de toute façonQu'importe si ma mémoire me fait défaut
Tant que ma joie et mon amour perdurent
J'aurais laissé assez de souvenirs et de bibelots
Pour entrer sereinement dans le reposMon ventre mort d'avoir trop enfanté
Mais mon cœur gonflé d'une joie pure
De tous les beaux moments partagés
Avec ceux qui ont la force de se rappelerDéjà petite, j'aurais encore perdu en hauteur
J'aurais laissé mes négligences me rattraper
Et maintenant j'agripperais avec ardeur
De mes petites mains sèches ton bras protecteurLes lieux, les noms, les voix, les visages
Peu à peu tout me deviendrait étranger
Mais je n'oublierai pas, malgré les ravages
Cet amour que, tout deux, on partage24 février 2019
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Vagues à lame
PoesiaLa poésie est pour moi une catharsis, une solution pour tourner la page sur mes souffrances. La couleur de mes poèmes est par conséquent assez sombre mais c'est une profonde partie de mon être et de mon histoire que je vous livre.